Chapitre 2. ✔️

Depuis le début
                                    

— Je ne ferais pas ça si j'étais toi, rétorque l'homme

Il finit son verre alors qu'il aperçoit enfin mon arme dans le noir. Il pose le verre sur une petite table à côté du sofa.

En vrai, je ne vois pas ce qui me retient de lui foutre une balle entre les deux yeux – à part la loi (peut-être). Cet homme ne m'inspire aucune confiance.

Je ne l'écoute pas et finis de l'enclencher ; mon doigt est posé sur la gâchette et attend impatiemment de tirer. J'ai deux choix et deux conséquences : si je tire, j'ai une chance de me sauver d'un potentiel ravisseur-criminel-psychotique qui ne veut probablement pas que discuter. Si je ne tire pas, j'ai des chances de me faire embarquer. Arrête tes conneries putain on n'est pas dans James Bond.

Premier choix. Je n'ai rien à perdre.

J'entends le bruit de la balle traversée le mur. Quand j'ai enfin tiré, une main propulse mon bras dans une autre direction. Je suis poussée contre un mur, mon ventre se trouve plaqué à celui-ci et mon bras est remonté dans mon dos. Ce mec est un vrai ninja, ce n'est pas possible.

— Très mauvais choix, chuchote sa voix dans mon oreille. Tu n'es pas perspicace comme genre de policière, fait remarquer celui-ci.

Sympa. Je ne sais pas quoi penser de cette remarque. Cette puissance me désinvolte mais je ne perds pas mon humour. Je lance d'un ton ironique :

— Et toi tu ne sais apparemment pas comment traiter une femme. Parler de mes défauts ne fera pas diminuer les tiens.

— Je me marre de rire.

Il sert à prise. Aie. Je me reprends et le menace :

— Si tu sais que je suis de la police, tu sais aussi que j'ai eu des formations combat.

Pas du tout. Je n'ai rien eu.

— Donc soit tu me lâches et on n'en discute plus de ce que tu as osé faire, soit j'utilise la manière forte.

J'entends l'homme faire un rire déplacé. Il a tout à fait raison de rigoler, j'aurais eu la même réaction à sa place. Malgré mes activités extra-scolaires lorsque j'étais jeune, il est deux fois plus grand que moi et la force que je donnerai dans un coup de poing serait comparable à une piqûre de moustique sur un homme de taille adulte : il va juste un peu gratter par réflexe.

— J'ai peur poupée, je crie à l'aide, plaisante-t-il.

Il me relâche et me laisse me retourner, comme si tout cela l'amusait. Il lève les mains en l'air comme s'il se rendait et continue de rigoler avec un petit ricanement. Ça en devient presque gênant.

— Bon. Vu que tu es marrante comme fille, je te demande gentiment de venir avec moi, finit-il par lâcher.

C'est demander avec tellement de complaisance. Je ne sais pas du tout ce que veut ce type, je ne sais pas non plus qui il est. Mais il espère quoi en arrivant ici par surprise, sans toquer ? Je commence à sourire avant de rire d'une voix grasse.

— Attends, attends, essayé-je de rependre mon souffle. Tu rentres par effraction dans ma maison, reprends-je, tu dors dans mon lit, tu mates mes sous-vêtements, tu te sers une bière comme si tu étais chez toi ?

Mes mots sont saccadés, je respire vite avant de rependre directement pour ne pas être coupée :

— Et là tu veux que je t'accompagne quelque part alors que l'on ne se connaît pas du tout et que tu as une tête à être un psychopathe-bizarre prêt à m'enfermer dans sa cave ?

Je reprends mon souffle et prends une pause dans mon monologue.

— Laisse-moi réfléchir.... Non.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant