Chapitre 41

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— Tu as déjà fait ta valise ? demandais-je, en l'observant nouer ses lacets.

— Ouais ouais. Plus qu'à tout charger et on est parti de cet enfer, répondît-il avec enthousiaste, en se relevant.

Ciel embarquait sa valise d'une main, puis venait ensuite jusqu'à moi pour m'offrir avec une très grande gentillesse, une superbe tape contre les fesses.

— Allez on se casse d'ici ! Vivement qu'on retrouve notre hôtel et qu'on fasse nos affaires, reprit-il encore avec engouement, avant de descendre les escaliers.

    Je laissais échapper un soupir, mais décidais néanmoins de le rejoindre. Je cherchais du regard ma grand-mère qui était encore une fois, occupée dans sa cuisine. Sur la table centrale, je remarquais tout un tas de nourritures emballées, ou bien disposées dans des boites.

— Je vous ai préparé un casse-croûte. Vous avez intérêt de tout manger et de me ramener un jour mes ustensiles. Je ne suis pas votre potiche, déclara-t-elle en se retournant, alors que je souriais.

— Tu as fait tout ça depuis ce matin ? Juste pour nous ? repris-je, touchée.

— Non. J'ai fait ça en une heure, c'était du vite fait. Puis j'ai surtout fait ça pour toi. L'autre crétin ne m'a pas l'air d'être une lumière pour te faire à manger.

Quelle petite menteuse. Ça faisait bien au moins trois heures qu'elle s'affairait aux fourneaux.

Directement je venais lui offrir un câlin, la remerciant contre ses cheveux pour tout ce qu'elle avait fait. C'était vraiment la meilleure.

— Si le gamin n'en veut pas, garde tout pour toi. Il ira s'acheter un sandwich à la boulangerie, me dit-elle après la fin de mon câlin, tandis que j'acquiesçais.

Je l'aidais à mettre toute cette nourriture dans des sacs, avant de voir Ciel nous rejoindre. Directement il s'asseyait sur une chaise, nous observant avec intention faire nos petites affaires.

— Waouh, c'est qu'il y'en a pour un régiment dites-moi. On pourrait même en donner aux voisins, déclara-t-il d'une voix moqueuse.

— Ne lui en donne même pas une miette, me chuchotait ma grand-mère. Je vais lui faire un sandwich spécial avec la pâté de Titi.

Je laissais échapper un rire, pendant que Ciel haussait un sourcil, l'air méfiant.

— Quoi ? On parle encore de ma beauté ? questionna-t-il, sourire en coin.

— Non, répondît sèchement ma grand-mère, en reprenant ses affaires.

— Je vous offrirai des lunettes à Noël. Ce sera plus cool pour voir les vraies choses, pesta-t-il, alors que j'empêchais mon adorable grand-mère de s'emparer d'un couteau.

— La pâté pour chien reste quand même plus soft qu'un meurtre, lui conseillais-je, pendant qu'elle acquiesçait.

    Quelques minutes plus tard, toutes les affaires étaient désormais rangées dans les valises, le taxi n'attendant plus que nous. Nous nous trouvions maintenant à l'extérieur, prêts pour les au revoir que je sentais déjà être difficiles. Les yeux brillants et le cœur serré, je m'avançais vers celle que j'aimais tant, la serrant avec force dans mes bras.

— Ne pleure pas, ton maquillage va me tâcher, dit-elle, mais néanmoins avec une voix marquée d'une légère tristesse.

    Elle faisait la forte, mais je suis sûre qu'elle se retenait elle aussi de pleurer. De toute façon je ne l'avais vu pleurer que deux fois dans ma vie. Quand mon grand-père était décédé et quand Titi avait failli mourir en avalant un capuchon de bouteille.

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