"Pour de faux" (ou pas)

17

Quand l'hôpital m'a appelée pour me dire que mon mari avait été retrouvé j'ai d'abord cru à une mauvaise blague, et puis le docteur m'a raconté son retour quelques jours plus tôt, ses blessures, son état général. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je savais qu'il était encore vivant, tout le monde essayait de me faire entendre raison. Kévin venait tous les jours, il me disait qu'il était prêt à élever ma fille comme la sienne, qu'il serait là pour moi, qu'il avait quitté l'armée, mais même si je l'aimais bien, je n'ai jamais voulu. J'ai attendu Mickael, et maintenant je sais que j'ai bien fait.
Mon travail et ma fille surtout,mon permis te tenir le coup.
Je suis devenue une styliste réputé et sans aller à New-York.

Quand j'ai annoncé la nouvelle à mes beaux parents, ils ont cru que j'étais devenu folle et le colonel est venu nous voir, ils nous a raconté sa détention et sa libération, il n'a pas dit grand chose, secret défense!
Ma fille allait enfin voir son père, en vrai. Plus en photo, je lui parlais de lui tous les soirs, elle regardait sa photo et lui souhaitait bonne nuit.

Nous sommes tous les trois dans la chambre d'hôpital, ma belle mère est partit chercher des cafés et un jus d'orange pour sa petite fille.

-Je suis tellement heureux. Je suis triste, bien sur, d'avoir raté deux ans de sa vie. Mais quel bonheur de vous avoir toutes les deux.
-Je savais que tu reviendrais, tu ne pouvais pas mourir sans l'avoir rencontré.
-Quand j'étais enfermé pendant des jours, je pensais à toi, je m'imaginais te retrouver, t'annoncer que je quittais l'armée. Je voulais finir la mission est rentré mais j'ai été capturé avant.
-Tu es là maintenant, et plus jamais je ne te laisserais partir.
-Je ne voudrais jamais vous laisser.
-Papa, câlin.

Et il ne se fait pas prier, il la sert fort dans ses bras, elle se blottit contre son torse, il s'allonge, et ils finissent par s'endormir tous les deux.
Je pars rejoindre ma belle mère à la cafétéria en ouvrant la porte Kévin se tient derrière celle ci.

-Il est revenu, tu avais raison.
-Oui, je le savais, je le sentais.
-Tant pis pour moi, j'aurais essayé, j'aurais été un bon mari et un bon père tu sais.
-Je sais, mais c'est lui mon mari. Il est l'amour de ma vie. Si ça n'avait plus été lui, ça n'aurait été plus personne.
-Alors comme ça tu as essayé de me prendre ma femme? Et ma fille?

Mickael est reveillé, notre fille dort toujours. Il n'a pas l'air content.

-Tu étais mon ami!
-Justement, et puis tu es le mieux placé pour comprendre. Au début je l'ai soutenu, et puis j'ai appris à la connaitre, et la connaître c'est l'aimer, tu le sais. Mais elle n'a jamais cédé, même pas un baiser.
-Oui, je te comprends. Mais je suis revenu, et je ne les laisserais plus.
-J'espère que l'on sera toujours amis?
-Bien sur, mais ne drague plus ma femme.

Mickael est autorisé à renter à la maison, nous décidons de rester quelques jours chez ses parents, je vois bien que le retour à la vie civile inquiète mon mari. Mais je serais là pour le soutenir. J'ai mis mon travail en pause, prévenu mes clientes que je ne serais pas disponible pendant quelques semaines, je fais de ma vie de famille une priorité, j'ai trop espéré que l'on soit réunis.

Jeffrey et Loraine sont présents pour le retour de Mickael, ma belle mère est au petit soin pour lui.

-Mike, tu veux te reposer un peu? Monte donc avec Annie, je vais m'occuper de ma petite fille.
-Merci maman, je veux bien.

Je vois son sourire espiègle, je sais qu'il ne veut pas dormir, et j'avoue avoir moi aussi envie de retrouver notre complicité intime.

-Tu veux que je te laisse pendant ta sieste.
-J'avais plutôt en tête de la faire avec toi, cette sieste.

Il m'entraîne dans le lit, il s'allonge sur moi, son corps a changé, le manque de nourriture lui a fait perdre beaucoup de poids, mais je suis sûr que les plats de Lorraine est un peu de sport régleront le problème assez vite.
Il retire mes vêtements, tous. Il m'observe nue, sans dire un mot pendant plusieurs minutes.

-J'ai tellement rêvé de ça.
-Laisse moi te voir à mon tour.
-J'ai changé mon ange, je ne suis plus l'homme que tu as connu, j'ai vécu des choses horribles que je ne pourrais sûrement jamais te raconter, mon corps a changé aussi.
-Je m'en fous, j'ai besoin de te voir, de te toucher.

Il se déshabille, de nouvelles cicatrices ont fait leur apparition. Je les touche, les embrasse. C'est le déclencheur. Mickael me lève les bras, il me maintient les poignets avec une main et de l'autre me caresse un sein, pendant que sa bouche mordille mon autre sein. C'est tellement bon, il y a tellement longtemps qu'il ne m'avait pas touchée. Je pourrais jouir rien que comme ça.
Il me lâche les poignets et sa main va trouver mon intimité. C'est parti pour un après midi de passion, de tendresse, et surtout d'orgasmes.

Je me suis renseigné sur les retours de la guerre pour les soldats, je sais que nous allons passer par des moments difficiles, les cauchemars, les moments de déprime, les coups de colère, les crises de larmes. Mais je serais là. Mikaela, ses parents et moi seront là pour l'aider à surmonter tout ça.