"Pour de faux" (ou pas)

7

Je ne me sens pas à ma place, assise à la table du petit déjeuner, Mickael fait comme si tout était normal, mais lui et moi savons que ce n'est pas le cas. Mes anciennes collègues me regardent méchament, elles doivent penser comme Madame, qui je suis une voleuse d'argent.

-Je crois que c'est une mauvaise idée, toute la maison m'en veut.
-Ne t'occupe pas d'eux.
-Tu ne les vois pas me regarder comme si j'allais te voler tout ton argent.
-Non, tu as raison, et pour une fois c'est très agréable, ferme les yeux, tu ne les verra plus non plus.
-C'est très drôle, Mickael!
-Tu sais que tout le monde m'appelle Mike, sauf ma mère. Mais mon prénom dans ta bouche, me plaît beaucoup.
Allez mange.
-Après je vais aller en ville chercher du travail.
-Je vais venir avec toi, on pourra manger au restaurant.

Je suis soulagée de partir de la maison, c'est encore pire qu'avant. Pourquoi ai-je accepté de me marier avec lui? Cette stupide attirance sûrement.
Je vais donner mon CV dans plusieurs restaurants, magasins de vêtements.
Ils me disent qu'ils me rappellent si ils ont quelques choses qui se libère.

-J'ai faim, allons manger.

Moi, j'ai perdu l'appetit, les gens me regardent comme si ils savaient que je ne suis avec cet homme que par intérêt. Ils ont sans doutes raison, quand on le voit lui et moi à côté, on se doute qu'il ne peut pas me voir sinon, il ne serait jamais avec moi.

-Raconte moi ta vie, tes projets.
-Il n'y a rien d'interréssant à raconter sur mon passé, quand à mon avenir j'ai le projet, sûrement fou, de partir à New-York pour travailler dans la mode. Je dessine, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre à coudre.
-Et bien voilà, pourquoi ne pas apprendre avant de partir.Nous allons nous marier, je peux très bien te payer des cours. Laisse moi faire ça pour toi.
-Je ne sais pas, que font dire les gens.
-On ne le dira pas. J'ai de l'argent. Le salaire a l'armée est conséquent et nous n'avons pas le loisirs de le dépenser.
-Je te rembourserais alors.
-Si tu veux. Maintenant mange.

Nous rentrons après avoir fait un tour dans les magasins. Rien ne me plait. J'ai acheté quelques t-shirts à Mickael, même s'il n'est pas ravi.

-Je ne vois pas pourquoi tu m'as repris des t-shirts, les miens sont très bien!
-Non, les tiens sont vieux, un peu plus de classe ne peut pas te faire de mal.
-Pour une fois je suis d'accord avec elle.
-Mère! Bonsoir.
-Bonsoir Mickael.
-Mike. Nous allons dans ma chambre à tout à l'heure.
-Nous avons du monde au souper ce soir, j'aimerais que tu t'habilles correctement.
-Bien sûr, nous serons irréprochable.
-La présence de ta petite copine n'est pas souhaité.
-Alors je ne serais pas là non plus. Dis à Jeffrey de monter la pizza que je vais commander.
-Très bien, elle peut venir.

Je dois aller dans ma chambre, il faut que je prenne une robe, je ne suis pas sûr qu'elle plaise à Madame, mais c'est la seule robe potable que j'ai. C'est ma première création, je l'avais fait coudre par une couturière qui ne prenait pas cher.
J'en informe Mickael, il me dit de ne pas stresser, le principal c'est qu'elle me plaise à moi.
Je me prépare avec soin, je sais que ça ne rendra pas Madame contente pour autant, mais j'aime être présentable.
L'heure de descendre est déjà arrivé, Mickael et moi descendons au salon, où déjà des voix se font entendre.

-À te voilà Mickael. Geneviève est venue dîner avec ses parents, tu te souviens d'eux ?
-Bien sûr, bonsoir Monsieur et Madame Howards, laissez moi vous présenter ma fiancée Annie.
-Bonsoir Monsieur et Madame Howards, Mademoiselle Geneviève.
-Bonsoir Mademoiselle, votre robe est resplendissante. Où l'avez vous donc ahetée?
-Annie créé elle même ses habits.
-Merveilleux, j'en veux une.

Nous nous installons à table, sous les ordres de Madame, qui bien sûr mets Mickael à côté de Geneviève et de l'autre sa mère. Je me retrouve à l'autre bout de la table.

-Annie? Où es-tu?
-Je suis là, ne t'inquiète pas.
-Mère, j'ai besoin d'Annie à mes côtes. Sans vouloir te vexer Geneviève, elle sait comment je mange.

Geneviève se lève, elle n'est pas contente, Madame non plus, je suis gênée, je garde la tête baissée, j'aimerais être aveugle à cet instant, il est infernal.
Je crois que son plaisir et d'embêter sa mère, un passe temps qui risque de me coûter cher. Le repas ne se passe pas trop mal, nous parlons mode avec Madame Howards, elle est une grande fan des créateurs de mode. Elle me propose de l'accompagner à sa prochaine sortie shoping afin de la conseiller, j'accepte même si je sais que Madame ne voudra jamais que j'y aille. Mais je trouve très gentil à elle de me faire cette proposition, je sais qu'elle apprécie vraiment ma robe.

Madame essaie d'intégrer Mickael à sa conversation avec Geneviève, elle n'a pas oublié l'idée de les marier.
Quand nous partons au salon, boire le café, Madame Howards vient se mettre prêt de moi.

-Je suis désolée, Madame Rotterberg a fait croire à ma fille qu'elle se marirait avec son fils. Mais tout le monde a pû voir qu'il était très épris de vous.
-Ne vous inquiètez pas Madame. C'est difficile pour Madame de me voir entrer dans la famille, je suis une ancienne employée à elle.
-Je comprends. J'ai connu ça aussi, mais battez vous, un jour elle oublira, ou pas. Mais peu importe vous serez avec l'homme que vous aimez.

L'homme que j'aime, oui je le crois. Depuis mon agression, il a changé. Il est devenu gentil et prévenant avec moi. Maintenant il n'y a pas que son physique qui me plait, mais c'est encore pire, je vais avoir le cœur brisé quand il va décider que tout est terminé.