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6 mois qu'il est partit, 5 mois que je n'ai pas de ces nouvelles. La dernière fois que je l'ai eu je lui ai dit que je l'aimais. J'espère que je ne lui ai pas fait peur. Je ne lui ai pas annoncé ma grossesse. Je ne veux pas lui perturber l'esprit et j'ai eu peur, peur qu'il me demande de me faire avorter.

Je suis enceinte de presque 8 mois, je ne sais pas le sexe du bébé, je veux la surprise. Je continue à travailler, malgré les reproches de ma belle mère qui veut que je me repose le plus possible. Mais j'ai besoin de m'occuper.

-Annie, ma chérie vous êtes là?
-Oui, dans l'atelier.
-Encore en train de travailler, ce n'est pas bon pour vous, il faut se reposer.
-Je vous promets de faire attention , je ne fais que des dessins, j'ai besoin de m'occuper.
-Je comprends, je connais ça, l'inquiètude, la peur. Mais dès qu'il va savoir qu'il va être papa, il va revenir.
-Sûrement, j'espère en tout cas.

Nous allons à mon dernier rendez vous chez le génycologue, après nous attendrons l'accouchement, nous avons décidais que je passerais mon dernier mois de grossesse au manoir, pour être auprès de mes beaux parents quand le moment sera venu.
Je n'ai plus qu'eux et Rosalie, je ne suis pas retourné voir mes parents, et ils n'ont pas cherchés à me voir, de toute façon il est hors de question qu'ils soient en contact avec mon enfant.

-Tout est parfait, il ne reste plus qu'à attendre que ce petit se décide à venir.
-Merci docteur, à bientôt j'espère.

Ma belle mère et moi mettons ma valise dans le coffre et nous allons au manoir, je suis fatigué, cette fin de grossesse et longue, j'ai pris beaucoup de poids, Loraine me préparait de bons petits plats que Jeffrey ou mes beaux parents m'amenaient tous les jours.

-Annie ma fille vous êtes enfin là, qu'à dit le docteur?
-Tout va bien.
-C'est heureux.

Je suis chouchoutée par tout le monde, trop, je me sens oppressée, je n'ai jamais été habituée à ça avec mes parents, sauf avec mon père mais c'était il y a si longtemps que je ne m'en souviens plus.

Je continue de faire mes dessins, je ne couds pas, j'ai trop mal au dos pour ça. Mais je compte bien m'y remettre dès que possible.

-Madame, Monsieur Kévin, souhaiterait vous voir?
-Kévin? Oui bien sur faite le entrer?

-Bonjour Annie, comment allez-vous?
-Bonjour Kévin, je vais bien.
-Mickael ne m'avait pas dit que vous étiez enceinte.
-Je n'ai pas eu l'occassion de lui dire, il ne le sait pas.
-J'ai une nouvelle à vous apprendre, on peut s'asseoir sur le canapé.

Je ne veux pas, je ne veux pas parler avec lui, je ne veux pas qu'il me dise que mon mari est mort.

-S'il vous plait.
Je le rejoins, je ferme les yeux et attends la terrible nouvelle.

-Mickael a été kidnappé il y a 5 mois, nous avons essayé de le retrouver mais aucune trace de lui, ils ont dû le déplacer.
-Où le tuer c'est ça?
-Nous ne le savons pas. Nous continuons à le chercher Annie.

Je pleure, je me sens vide, perdue. Une douleur dans le bas ventre me fait plier en deux. Les contractions commence, mon bébé va arriver.

-JEFFREY! appelez Madame, le bébé arrive.

Toute la maison est en effervescence, je continue de pleurer, je ne veux pas que mon bébé vienne dans un monde où son père ne sera pas.
-Il faut y aller Annie, s'il vous plait.

Je suis sur la table d'accouchement, je souffle, je pleure de toutes mes douleurs, ma belle mère me tient la main. Elle me soutient, m'encourage dans cette épreuve. Je n'ai pas réfléchis au nom que je pourrais donner à mon bébé, j'avais l'espoir de pouvoir choisir avec mon mari.

-Il va falloir pousser Madame, le bébé est prêt à sortir.
-Je veux que mon mari soit là, il doit être là pour voir notre bébé venir au monde.
-Annie ma chérie, le bébé doit sortir maintenant, je suis désolée ma fille.

C'est plus fort que moi, je pousse, j'ai mal, au ventre, au bas ventre, au cœur, mais je pousse le plus fort que je peux, et quelques poussées plus tard, un cri, une touffe de cheveux noirs, comme Mickael.

-C'est une fille.

Je pleure de plus belle, j'ai une fille, nous avons une fille.

-Mikaela Rotterberg. Elle s'appellera Mikaela.

Elle part avec les puéricultrices, elles vont la peser, la laver, lui mettre un beau pijama.

-Bravo Annie, vous avez bien travaillé, elle est magnifique, j'ai une petite fille, merci.
-Merci à vous, maman.

Nous pleurons dans les bras l'une de l'autre. Je pleure de joie et de tristesse. Il va falloir que je continue pour elle, pour ma fille.
Nous sommes installés dans une chambre, on me donne enfin ma fille dans les bras, elle est magnifique, le portrait craché de son père. Même cheveux et surtout les même yeux bleu glaciale. Je vais avoir la copie conforme de l'amour de ma vie, tous les jours auprès de moi. Je lui donne le sein, et je me repose un peu le temps que ma fille fasse sa sieste.
Tout cela nous a fatiguée toutes les deux. Mes beaux parents nous laissent quelques heures.
Je ne reçois pas beaucoup de visites, je ne connais pas beaucoup de monde non plus.
Ma belle mère revient chargé de paquets d'un magasin d'habits pour enfant.

-Vous savez qu'elle va grandir non?
-Oui, mais tout était tellement adorable, je n'ai pas pu résister.

Nous décidons que je resterais quelques mois chez eux, le temps de m'habituer, le temps de me remettre de la douleur d'avoir perdu mon mari.
Une nurserie est installée près de ma chambre, ma belle mère est un grand soutien, sans être envahissante, elle est présente pour moi et pour Mikaela.

Il faut apprendre à vivre à deux, notre fille et moi.

"Pour de faux" (ou pas)Where stories live. Discover now