Chapitre 42 : S I M P L Y A P E N

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Le regard perdu dans le vide, Andrea attend que son téléphone vibre. Depuis quelques temps, je le vois toujours le nez penché sur son écran, converçant avec je ne sais qui. Et tout le reste semble avoir disparut autour de lui, il ne m'adresse toujours pas la parole -et je commence à me faire un raison- de même qu'à Élias et Alix. Le seul avec qui il a encore quelques contacts brefs est Julien, et ce n'est vraiment pas grand-chose. C'est comme s'il se renfermait sur lui-même pour un raison inconnue, mais parfois, quand il regarde son téléphone, je le surprend à sourire alors c'est bien. C'est tout ce dont j'ai besoin.

Si seulement je savait à qui il se tuait à écrire, se détachant du monde physique autour de lui pour se plonger dans un virtuel effrayant et dangereux...

En effet, depuis plus d'une semaine, s'il se renferme, c'est parce qu'il continue à parler avec ce type, l'exorciste selon son pseudo, Mikaël -dit Mika- dans la vraie vie, rencontré sur ce forum douteux. Et parce que d'une certaine façon, il commence à se sentir proche de lui, comme s'il pouvait le comprendre, lui et lui seul là où tous les autres ont échoué. Bien-sûr que ce n'est pas le cas, mais le châtain est faible, tout le monde le lui répète assez, alors pour une fois il veut agir en tant que tel, se laisser porter et guider par quelqu'un, qui que soit cette personne, bonne ou mauvaise, stable ou non.

Depuis la première fois, il n'a pas recommencé à se couper, et d'ailleurs il ne compte pas vraiment le faire, mais parfois, seul le soir, il observe la fine ligne rouge qui s'efface doucement de son poignet, passe ses doigts sur le léger renflement qu'elle crée et se surprend à être apaisé, serein...

« Andrea, chéri ? »

Il se tourne vers sa grand-mère qui se tient dans l'entrebaillement de la porte de sa chambre.

« Oui ? »

« Il faut que je te parle. » Elle marque un temps d'arrêt, hésitant sur la façon de formuler sa phrase puis opte finalement pour quelque chose de simple. « Je viens d'avoir ta mère au téléphone et elle m'a dit que... »

« Je ne veux pas savoir. » La coupe sévèrement le jeune garçon, croisant les bras pour signifier qu'il ne changerait pas d'avis, qu'il resterait ferme là-dessus.

« Il va pourtant bien falloir. Ce que j'ai à te dire est important. Tu vas rentrer aux États-Unis. Les médecins sont d'accord, c'est mieux pour ta santé. » Avoue la vieille dame un peu résignée.

« Quoi ? Non ! Non je veux pas ! J'veux pas retourner là-bas. J'y ai jamais été bien. »

« Tu as un billet d'avion réservé pour vendredi. J'ai promis à ta mère que je t'y emmènerais alors ne me fait pas mentir Andrea, s'il te plait. » Termine-t-elle en posant ledit billet sur la table de chevet, couvant son petit-fils d'un regard triste et aimant.

Andrea se tourne dans son lit, faisant dos à sa grand-mère. Il n'a plus envie de parler avec elle, pas de cela.

La femme âgée soupire, presse son épaule en guisse de soutient, puis se lève et quitte la pièce, comprenant qu'il a besoin d'être seul.

« Je ne retournerais pas là-bas. » Souffle le châtain pour lui même.

Alors il prend son téléphone et compose le numéro de sa mère, déterminé. Il ne peut continuer à fuir ainsi.

Je vais mettre les choses au clair avec ma génitrice, puis irais parler à Éos, se dit-il avec une certaine ferveur.

quelques interférences se font entendre avant que la voix de sa mère ne lui parvienne, légérement modifiée.

"Allo, mon chéri ?"

Il soupire, prendre une grande inspiration pour se donner du courrage et commence, d'une voix beaucoup plus calme et mature qu'il ne l'aurait jamais soupçonné.

𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑝𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑏𝑜𝑐𝑎𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant