Chapitre 26 : F O R E V E R Y O U N G

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Je reste assis sur ces marches pour finir mon joint et étrangement, j'ai comme l'envie d'appeler Judy, pas pour baiser. Simplement pour lui parler, la voir sourire, et peut-être même m'excuser d'avoir été un sombre connard tout ce temps. J'ai l'envie de faire les choses bien. Et je ne suis même plus effrayé par cette idée. Comme si côtoyer Andrea m'avait réellement métamorphosé. Parce qu'une chose est sure, si je suis en train de changer, de devenir meilleur, plus vivant, c'est grâce à lui.

Je sors alors mon téléphone et compose son numéro. Au bout de six sonneries, je bascule su sa messagerie. J'aurai aimé pouvoir lui parler de vive voix...

« Salut Ju'... »

Je bloque... S'ouvrir aux autres et bien plus difficile qu'il n'y parait. Surtout quand on vient seulement de s'ouvrir à soi.

Je m'humecte les lèvres, cherchant les mots...

« ...je sais pas trop par où commencer... Je crois que je ferais mieux de m'excuser pour toutes les fois où j'ai été un connard avec toi. Ouais voilà. J'm'excuse. Et aussi, t'es une fille super alors... arrête de coucher avec moi, et aussi avec les autres. Trouve toi un gars bien. Quelqu'un à ton niveau. Quelqu'un qui t'aimera comme tu mérites d'être aimée... »

Je raccroche et soupire. Je n'aurais pas dû faire cela. Je redoute maintenant sa réaction. Et putain, je ne me suis jamais senti ainsi. Une chose est sûre, je déteste cette sensation.

« C'est de l'appréhension. »

Je sursaute et me retourne pour voir Andrea, accoudé à la balustrade.

« Ce que tu ressens. C'est de l'appréhension. Tu as peur de ce qu'elle va penser, j'me trompe ? »

Je ne dis rien, lui laissant deviner qu'il a vu juste.

« C'est normal. Mais si ça peu te rassurer, ce que tu lui as dit était très beau. Ça lui fera plaisir. Surtout venant de toi. Après tout, ce n'est pas comme si tu avais pour habitude de t'exposer ainsi. »

Je lève les yeux au ciel pendant que le châtain s'assoit à mes côtés. Il dépose sa tête sur mon épaule et continue :

« J'ai ramené Alix chez lui. Il va bien, si ça t'intéresse. »

Ce coup-ci, son ton sonne comme un reproche. Et quelque part, il a raison, mon comportement de tout à l'heure était idiot. J'aurais dû, comme Andrea, m'en faire pour la sécurité d'Alix. Mais tout ce que j'ai fait, c'est gueuler sur le châtain. Je pose ma tête entre mes bras, plus perdu que jamais.

Le bruit d'un liquide que l'on secoue me fait relever les yeux. Andrea me tend une bouteille -vodka je crois- et c'est tout ce dont j'ai actuellement besoin. Je bois directement au goulot et redonne la bouteille à Andrea qui avale une gorgée à son tour. La bouteille passe de lui à moi plusieurs fois jusqu'à être entièrement vide.

Andrea repose sa tête sur mon bras, ou plutôt la laisse tomber lourdement, déjà sous l'emprise de l'alcool. Il ne tient vraiment pas aux boissons alcoolisées.

« Andrea, on ne peut pas continuer comme cela. Toi et moi. Ça ne mène à rien, tu t'en rends compte hein ? »

« N'importe quoi, il suffit de vouloir que ça marche pour que cela fonctionne. C'est comme tout, faut pas baisser les bras. » Affirme-t-il, un sourire bancal aux lèvres.

En le voyant sourire ainsi, je ne peux que le trouver adorable. Si bien que je sens mon ventre chauffer et se tordre. Et si agréable que soit cette sensation, elle est trop étrange. Tout est trop étrange. Ça fait trop en une seule soirée, alors je me renferme dans mes anciennes habitudes et le repousse avec virulence, manquant de la faire s'écrouler sur le bois de la terrasse.

𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑝𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑏𝑜𝑐𝑎𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant