Chapitre 35 : D I R T Y B R A T

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Le lendemain, un samedi, Andrea et moi ne nous reveillons pas avant midi, et passons la journée à trainer au lit, s'embrassant parfois, comme dans une bulle hors du temps flotant au dessus du sol et où rien ne pouvait nous arriver.

Mais bientôt Dwight vient la briser en ouvrant à la volée la porte du châtain. Il a un temps d'arrêt en me voyant dans le lit, puis il s'exclame :

« Hey ! Salut Éos. Je ne savais pas que tu étais là. »

Je lui répond briévement, par politesse surtout, car même si je l'apprécie un minimum, j'ai clairement, en ce moment envie qu'il reparte comme il est venu et me laisse seul avec Andrea.

Il se tourne vers lui et dit soudain :

« Andrea, ta mère m'a appelé hier, elle voulait de te parler et n'arrivait pas à te joindre, je lui ai dit que tu étais surement en train de bosser tes exams et elle m'a dit de te dire de la rappeller dès que tu aurais du temps, je crois qu'elle veut te parler d'un truc important. »

« Ouais bah je la rappelerais plus tard. Merci Dwight. »

Son cousin lui sourit et referme la porte. J'attire un peu plus Andrea contre moi, de peur qu'il ne se lève tout de suite pour parler à sa mère. Et aussi de peur qu'elle lui demande de rentrer bientôt aux Etats-Unis.

Cette perspective me terrifie...

« Tu vas partir, me laisser derrière pas vrai ? » Demandais-je au bout de quelque temps, le regard dans le vague.

« Quoi ? » S'exclame mon chaton sans comprendre.

« Tu rentres aux États-Unis bientôt, ta mère me l'a dit. À ton anniversaire. » Eludé-je, porté par ma peur panique de l'abandon.

« Et bien... Ouais, c'est vrai je pense que je vais bien devoir rentrer, un jour... Mais ça ne signifie pas te laisser derrière... Enfin j'ai pas encore trop réfléchis à ça. Je veux pas que ça nous prenne la tête. Pas maintenant. »

Perdu dans mes pensées, je ne lui réponds pas. Alors il me grimpe dessus en souriant, la couette glissant sur son épaule nue.

« On m'explique depuis quand tu as besoin savoir les autres près de toi ? Je croyais que tout ce que tu voulais c'est que je te foute la paix. »

« Faut croire que j'ai changé. » Haussé-je les épaules.

Il me sourit et je me redresse pour capturer ses lèvres, parce que j'en ai besoin. Terriblement.

Quelques minutes plus tard, je m'habille pour rentrer chez moi, terminer mes révisions. Je dépose un dernier baiser sur les lèvres pulpeuses du châtain toujours affalé dans son lit et je quitte sa maison, croisant Dwight qui me jette un regard un peu étrange avant de me saluer.

Je rentre dans mon appartement, ouvre à Ganesh qui se met à ronronner en se frottant à moi.

J'allume mon ordinateur, met un peu de musique, du Einaudi, ça me détend toujours, et commence à potasser mes cours. J'y passe la fin de la journée, prenant à peine le temps de me faire des nouilles chinoises instantanées au micro-onde. Un bol pour moi, l'autre pour Ganesh.

Vers 23h00, tombant de fatigue, je pose mon ordinateur au sol, éteins les lumières et me couche, sans même prendre la peine de me mettre en pyjama.

Je jette un dernier coup d'œil à mon téléphone, n'accordant aucune importance aux réseaux sociaux, me concentrant sur le reste, et je vois un message du châtain, un simple "bonne nuit ❣" envoyé il y a bien deux heures maintenant.

Je souris niaisement. Et chose encore plus niaise, je lui répond pour qu'il ait mon message demain matin en se réveillant.

A Andrea :
Désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt, de toute façon tu liras ce message que demain, alors je te souhaite un bon réveil plein de douceur et une merveilleuse journée, on se voit en cours.
Envoyé à 23h17

Et j'étais loin de me douter que le châtain avait lu mon message mais n'y avait pas répondu, pour ne pas gâcher l'effet, s'endormant seulement le sourire aux lèvres et le cœur gonflé d'amour. Si seulement ça avait pu rester ainsi...

***

En arrivant en cours le lendemain, je remarque rapidement que l'atmosphère est étrange, sans savoir vraiment pourquoi. Une fille pleure dans un coin et tous les regards sont tournés tantot vers elle tantôt vers Élias qui semble déboussolé. Je choisis de le rejoindre pour m'enquérir de ce qui ne va pas. Le garçon m'explique, le regard morne, que sa copine vient de le quitter, sans qu'il ne sache pourquoi, et qu'il ne sait plus où il en est, il ne sais même pas pourquoi il est si mal parce qu'il ne l'aimait même pas, et sûrement qu'elle non plus ne l'aimait pas...

Je me tourne de nouveau vers la fille qui était en larmes, et reconnais celle de la soirée de Lysandre. Une de ses amies, Aïssah, grande et longiligne, la peau au joli teint café au lait et les cheveux frisés noirs virant vers le caramel clair, la prend dans ses bras pour la consoler et quand son regard croise celui détruit d'Élias, ses yeux semblent envoyer des éclairs.

« Putain... En plus, mon père va me tuer si je lui dis qu'on est plus ensembles... » Souffle le blond, désemparé.

« Élias ! »

Je me tourne vers d'où viens la voix et vois Alix courir vers nous, puis sans même me dire bonjour, prendre Élias dans ses bras, lui soufflant que ça va aller.

Évidement, le bleu est au courant de tout et doit déjà en savoir plus qu'Élias lui-même au sujet de sa récente séparation. Il a vraiment l'air concerné par l'état du blond puisqu'il lui demande sans arrêt s'il va bien, s'il a faim, s'il veut sécher les cours pour aujourd'hui...

Ce à quoi le blond répond systématiquement par la négative : il va déjà avoir assez de problèmes avec son père sans en plus devoir lui expliquer pourquoi il a séché les cours. Puis, quand la jolie Aïssah est venue voir Élias, des remontrances plein la bouche, et que ce dernier craqua, s'effondrant en larmes sous les mots durs de la jeune femme qui voulait sans doute seulement protéger son amie qui semblait tout aussi affectée de sa rescente séparation avec le garçon -ce que je ne comprenait d'ailleurs pas, s'ils sont tous deux tristes de se quitter, pourquoi le faire ?- Alix ne lui a plus laissé le choix, ramassant son sac et les affaires du blond pour enfin prendre la main de celui-ci et le tirer hors de l'enceinte du lycée me jetant un regard entendu en me demandant de les couvrir en trouvant une excuse.

Je hoche la tête en les regardant s'éloigner, anxieux à l'idée qu'Élias aille si mal pour une affaire aussi bidon.

La sonnerie retenti et je me dirrige vers la vie scolaire pour signaler l'abscence d'Élias et d'Alix, inventant une histoire de journée portes ouvertes dans une école qu'ils voulaient intégerer l'année prochaine.

La surveillante me remercie de d'avoir prévenu, et je rejoins ma salle de cours, ne remarquant que maintenant qu'Andrea n'était pas encore arrivé.

Je hausse les épaules : surement en retard...

Une heure passe, puis une autre, et toujours aucune trace du châtain. A la pause de 10h00, je décide de l'appeler pour savoir s'il va bien, mais par deux fois, je tombe directement sur sa messagerie.

Je retourne en cours, toujours aussi seul. Et je dois dire que cette sensation ne m'avait pas réellement manqué.

A la pause de midi, je mange rapidement, seul encore une fois, et je décide d'envoyer un message à Alix pour prendre des nouvelles d'Élias, message auquel je ne reçois aucune réponse...

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Kisu ❣

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑝𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑏𝑜𝑐𝑎𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant