Chapitre 26 : Transformation

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Point De Vue Alice

Après que Bella soit entrée sur la nationale elle accéléra. Cela m'étonna un peu mais je ne lui fis pas remarquer étant donné qu'il n'y avait personne sur la route. J'aurais dû, ces quelques kilomètres / heures en trop ont changé son destin à tout jamais. Je la regardais paisiblement quand un camion entrant en sens inverse sur la route nous percuta. Je criai le nom de mon amoureuse tout près de moi pour l'avertir mais trop tard.
Au début je n'ai pas bien saisi ce qu'il se passait, j'étais déboussolée. Pourquoi n'avais-je pas vu cet accident arriver ? J'étais évidemment indemne mais quelque chose coinçait ma jambe. Je regardai à droite, à gauche, pour essayer de voir d'où venait le problème et je remarquai que la voiture était éventrée. Il n'y avait plus la place conducteur, la voiture avait était comme sciée en deux. Je fixai mon regard un peu plus loin et aperçu le bout manquant de l'automobile en assez mauvais état à quelques mètres de moi. Je ne voyais pas Bella mais elle devait forcement se trouver dans ce bazar.
— Bella ! hurlai-je en quête d'une réponse. Mais aucun bruit ne me parvint.
Mes yeux examinèrent rapidement les alentours. La route était déserte, aucun témoin, personne pour nous aider. A quelques mètres sur ma droite, le corps du chauffeur de camion avait était propulsé et il gisait, sûrement raide mort, sur le bitume qui semblait brûlant. La cabine de son remorqueur était encastrée dans la moitié de voiture où se trouvait probablement Bella. Autant d'hypothèses me laissaient pantoise. J'aurais dû être en mesure de prévenir cet incident. Je m'en voulais terriblement. Je repris mes esprits et décidai de m'occuper de ma jambe inutilisable.
Je me débattais pour essayer d'extirper ma jambe mais plus je bougeais plus la taule froissée la retenait coincée, aussi, plus le temps passait plus ma tension montait, et plus je m'inquiétais pour Bella. Je lâchai un long râle de rage, abatis mes poings sur ce qui semblait obstruer le passage et le tout se réduit en miettes. Aussitôt libérée, j'accourus à l'autre moitié du véhicule.
— Bella ! Bella ! répétai-je encore et encore.
Je commençai à déblayer lorsque j'aperçus une de ses mains. Je m'activai et une fois que j'eus dégagé son buste, je m'approchai d'elle pour voir si elle respirait toujours. Par chance un léger filet d'air s'échappait de ses lèvres entrouvertes. Je paniquai mais continuai à débarrasser les alentours pour pouvoir la sortir de là. Ce fut à ce moment que je remarquai le sang quoi jonchait le sol ainsi que les débris. Je cessai aussitôt de respirer et continuai ce que j'étais en train d'entreprendre. Lorsque je pus enfin sortir Bella de ce foutoir, je la soulevai délicatement et allai l'allonger sur le bord de la route. Il était vrai que je n'aurais pas dû faire cela seule et que j'aurais dû appeler les secours, mais j'avais une autre idée en tête. Je remarquai les multiples blessures dont souffrait Bella. Des morceaux de verres s'étaient incrustés un peu partout sur son corps et du sang dégoulinait de son bras gauche. J'arrachai derechef un bout de mon t-shirt pour former un garrot autour de la plaie afin de stopper l'hémorragie. Je savais me contenir à la vue du sang, et même à la vue de celui de Bella, mais l'épreuve restait quand même difficile avec tant de sang.
Je m'arrêtai quelques secondes pour réfléchir. Si je n'agissais pas dans le quart d'heure qui allait suivre Bella mourrait. Deux choix s'offraient à moi : Appeler du secours tout en prenant le risque qu'ils arrivent trop tard, ou la transformer pour sauver sa vie.
Je n'avais pas oublié le pacte que j'avais conclu avec Edward, je lui avais jurée de ne pas la toucher, mais dans cette situation qu'aurait-il fait ? Si je la laissai mourir Edward ne me le pardonnerait pas, personne ne me le pardonnerait d'ailleurs, et je serais moi-même obligée de mettre un terme à mes jours. Quant à la question de l'âme, je préférai de loin, même si c'était un choix égoïste, une Bella sans âme que l'absence de Bella dans ce monde.
J'essayai tout de même une manœuvre « humaine » pour tenter de lui faire reprendre ses esprits et entrepris un massage cardiaque. Ne voyant aucunes réactions de la part de ma douce, je dus me résoudre.
J'avais vu Carlisle le faire une fois et il m'avait raconté toutes ses transformations, mais à vrai dire je ne savais pas trop comment m'y prendre. Enfin si, mais j'avais peur de commettre une faute irréparable. J'avais aussi peur de ne pas pouvoir m'arrêter. Certes j'avais déjà sauvé Bella par le passé en aspirant le venin que James lui avait injecté, et j'avais réussis à m'arrêter mais seulement parce que Bella avait été là pour me raisonner. Mais je l'aimais, l'amour devrait être plus fort que la faim.
Je n'avais plus le temps de réfléchir ni d'essayer de lire l'avenir. Je lui caressai le visage, posai délicatement mes lèvres sur les siennes blessées, puis descendis lentement vers son cou. J'enfonçai mes crocs dans sa chaire tendre. Je ne sus pas combien de temps il s'écoula avant que je ne retire ma bouche, mais je savais qu'à aucun moment je n'avais eu envie de m'abreuver de son sang, la soif ne m'avait pas gagnée. Si tout se passait bien, j'avais, normalement, sauvé Bella. Je reculai et m'essuyai la bouche d'un revers de manche et j'observai. Il semblait ne rien se passer, le corps de Bella ne bougeait pas d'un pouce. Pas un soubresaut, pas un tremblement, rien. Je m'étais interdit de m'inquiéter pour éviter toute situation ridicule, néanmoins j'avais terriblement peur qu'elle soit... morte. Je chassai tout de suite ces pensées de ma tête et me concentrai sur ses yeux clos. Elle avait l'air paisiblement endormi alors qu'elle était peut-être en train de souffrir le martyr intérieurement. Le fait que je ne me souvienne pas de ma transformation ne m'aidait pas vraiment. Je la contemplai, même meurtrie elle restait magnifique, et surtout elle restait celle que j'aimais. Je m'approchai doucement de son visage et embrassai à nouveau ses lèvres à demi souriantes.
Je n'avais aucune idée du temps que cela allait prendre. Pour Edward et Carlisle il me semblait que cela avait pris trois jours, mais je pensais me souvenir aussi que cela avait pris moins de temps pour les autres. Je devrais peut-être appeler Carlisle, lui saurait m'épauler. Je regardai aux alentours, toujours personne, et me levai en direction du côté passager de la voiture pour essayer de trouver mon téléphone portable. Je dus mettre une bonne dizaine de minutes avant de mettre la main sur mon sac. Tout ce qui se trouvait dedans avait été réduit en poussière. J'allai chercher le sac de Bella mais mes trouvailles ne furent pas miraculeuses : son portable avait extérieurement l'air indemne, hélas, impossible de l'allumer. Je me dirigeai aussitôt vers le camion et son conducteur pour essayer de trouver le sien. Inutile de chercher dans la cabine elle était complètement détruite. Je m'avançai alors vers le corps de l'homme gisant sous mes yeux. Un humain normal aurait cessé de respirer, répugné par l'odeur du sang, moi je devais cesser pour éviter de souiller sa dépouille, quand bien même en cet instant je n'avais aucun sentiment de bienveillance envers ce chauffard. Il n'avait rien sur lui. Je dus donc me résoudre à ne pas appeler quelqu'un à l'aide. C'est là que je me dis que la transformation de Bella avait donc été la seule solution envisageable pour la sauver.
Je revins près de mon amante. Elle n'avait toujours pas bougé. Je m'assis en tailleur à côté d'elle, pris sa main dans la mienne et attendis. Si j'avais eu cette faculté je me serrais sûrement endormis. Cela faisait maintenant 5hoo que l'accident été survenu et toujours aucune réaction de Bella. Je décidai de la ramener à la maison. Là bas au moins je pourrais téléphoner. Mais j'avais longtemps hésité, j'avais peur de bouger son corps, si elle souffrait ? Je la mis sur mes épaules, m'assurai qu'il n'y avait toujours personne et me mis à courir.
Une fois arrivée j'aurai presque pu être essoufflée tellement j'avais peur pour elle. J'entrai dans la maison en fracassant la baie vitrée qui s'éparpilla sur la véranda et dans le salon. Je m'entaillai les pieds en marchant dessus mais mon corps ne ressentait pas la douleur et cicatriserait avant même que je pense à constater les dégâts. Je déposai Bella sur le grand lit, je m'assis à côté d'elle et j'attendis en lui tenant la main et en lui parlant de tout et de rien. J'avais laissé tomber l'idée d'appeler Carlisle, je voulais être à la hauteur de mon amour et pouvoir m'occuper de Bella seule.


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