Vers le cœur de l'hiver 13

30 4 16
                                    

Chapitre 13

Ops! Esta imagem não segue nossas diretrizes de conteúdo. Para continuar a publicação, tente removê-la ou carregar outra.

Chapitre 13

Quand nous nous sommes séparés, le Professeur et moi, ce matin-là, juste après qu'elle m'eut fait part de son incroyable découverte, et de sa terrible expérience aussi, elle m'a fait promettre de la retrouver au même endroit, à la salle d'imagerie, une heure plus tard. Nous allions documenter toutes les étapes de l'expérience, heure par heure, et examiner les réactions du corps du sujet, enfin du corps du Professeur. C'est donc complètement secoué, totalement abasourdi, que je suis retourné à ma table de travail dans le labo. J'effectuais des gestes mécaniques. Je n'étais absolument pas concentré sur ma tâche. Je me contentais de quelques gestes routiniers pour donner l'impression que je travaillais, pour tromper les éventuels militaires qui m'espionneraient. Ils n'y connaissaient rien, ce serait facile de les berner.

Mes pensées ne cessaient de cheminer entre toutes les implications que pouvaient avoir l'expérience du Professeur et une des phrases que cette dernière avait prononcée quelques minutes plus tôt. Le Colonel ne reçoit plus ses ordres du gouvernement depuis longtemps. Le Professeur avait refusé d'en dire davantage. Mais c'était trop ou pas assez. S'il ne répondait plus au gouvernement, de qui alors prenait-il ses ordres ? Quoi qu'il en soit, c'était mauvais pour nous. Les militaires et nous n'étions clairement plus dans le même camp. Si j'avais auparavant eu la certitude qu'ils nous épiaient, je savais maintenant que ce n'était pas pour le compte de l'administration. Je me suis aussi remémoré les quelques bribes de phrases sibyllines que j'avais entendues lorsque j'avais surpris le Colonel au téléphone. Il avait mentionné Langley et un Vice-président. Il faudrait que je partage cette information avec le Professeur. Elle saurait peut-être quoi en faire. La première heure est passée comme ça, alors que je ruminais mes pensées et que je feignais de travailler.

Je me suis donc à nouveau dirigé vers la salle d'imagerie. Le Professeur m'attendait déjà. Elle avait apporté avec elle une petite trousse médicale. Après avoir observé la blessure attentivement, j'ai fait un petit prélèvement pour pouvoir l'analyser. J'ai aussi fait une prise de sang. J'ai collecté d'autres données, sa température, sa tension, son rythme cardiaque. Tout semblait normal, mis à part son pouls, un peu trop rapide, mais ça pouvait aisément s'expliquer par le stress engendré par la situation. Je ne me suis donc pas inquiété. Avant de quitter le Professeur, il fallait que je lui fasse part du coup de téléphone de Colonel Adipeux.

« Il y a quelques semaines », ai-je commencé, un peu nerveusement, en chuchotant, « j'ai entendu le Colonel au téléphone, dans le couloir. Je n'ai réussi qu'à distinguer quelques mots, mais il a parlé de Langley et d'un Vice-président... » Je me suis interrompu et j'ai observé le Professeur qui paraissait maintenant pensive. Comme elle ne répliquait pas, j'ai continué. « Le Colonel a des connexions avec la CIA ? Un groupe dissident qui agit en marge du gouvernement ? Et le Vice-président, c'est de Joe Biden qu'il parlait ? Biden est courant ? » On pouvait nettement entendre l'urgence dans ma voix, bien qu'elle soit basse.

« Taisez-vous ! » a-t-elle murmuré autoritairement. « Ce n'est ni l'endroit ni le moment. » Encore une fois, elle jetait des regards dérobés vers la porte. La peur était clairement perceptible dans son regard. Et si le Professeur avait peur, ça voulait dire qu'il fallait avoir peur. « Je vous expliquerai plus tard, mais nous sommes déjà restés ici trop longtemps. Je ne veux pas éveiller de suspicions, pas plus que nécessaire. Tâchez d'agir comme d'habitude. Allez analyser les prélèvements de sang et de tissus. Et retrouvez-moi ici dans une heure. Si quelqu'un pose des questions... »

TraverséesOnde histórias criam vida. Descubra agora