- Oh arrête, on sait tous les deux très bien qu'Hakim t'aime encore.

- Tu ne sais pas ça et puis nos problèmes ne sont pas réglés. 

Ken resta silencieux quelques secondes avant de reprendre. 

- Je le sais ça, mais je pense qu'il faudrait que vous en parliez. Et puis Léa, sérieusement si tu pensais vraiment que vous deux c'était finis tu ne serais pas allée chez lui et il ne se serait rien passé. Au fond de toi, tu espère encore qu'il se passera quelque chose. Et puis en ce qui concerne Martin, tu vas faire quoi? 

- Je n'en reviens pas que j'ai fait ça, j'ai trompé mon mec. Dis-je en posant ma main sur mon front.

- Tu te sens coupable.

- Evidemment. 

- Mais? 

- Mais ça fait des mois que je me sens coupable d'être avec lui alors que j'aime encore Hakim. Limite j'ai l'impression de tromper Hakim en étant avec lui. 

Ken ricana légèrement. 

- C'est bien ce que je dis, dans ta tête votre relation n'est pas encore finie.

La fin de sa phrase fut ponctuée par la sonnette de ma porte. Plusieurs bruits stridents successifs retentirent dans la pièce. Il n'y avait qu'une personne qui pouvait s'acharner à ce point sur ma sonnette: Mohammed. 

Je me levais et allais ouvrir, mon téléphone toujours collé à l'oreille.

- Salut! Hurla le maghrébin en pénétrant dans mon appartement. Tu devrais me donner le double de tes clés, ça serait plus simple. 

- Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. 

- Pourquoi tu as peur que j'arrive chez toi alors que tu es à oilp? Ou avec ton mec? Ce qui ne risque pas d'arriver vu qu'il ne met jamais les pieds ici. C'est qui au téléphone? 

- C'est Ken. 

Sans me demander mon avis, Mohammed attrapa mon téléphone pour le coller contre son oreille. 

- Salut Nek, bien ou bien? 

Je vis Mohammed sérieusement écouter Ken. Je savais très bien ce qu'il se disait, pas besoin d'être devin pour ça. 

Qu'est ce que je disais, la vie privé avec eux était une option. Excédée, je levais les yeux au ciel et me dirigeais vers ma chambre.

- Je peux savoir ce que tu fais, tu restes là. Mohammed me désigna la place que j'avais avant pour m'ordonner de revenir sur mes pas.

J'avais l'impression d'être une gamine qui allait se faire engueuler par ses parents parce qu'elle avait fait une grosse bêtise.

- Merci pour l'info Nek. On se voit plus tard. 

Le marocain raccrocha et croisa ses bras en me lançant un regard pénétrant. 

- Tu n'as pas un truc à me dire toi? 

C'était officiel, il se prenait vraiment pour mon père à cet instant. Je secouais la tête et me dirigeais vers ma chambre pour de bon, cette fois. Mohammed me suivit et se laissa tomber sur mon lit. 

Il m'observa ranger mon linge durant de longues minutes avant d'ouvrir la bouche. 

- Je vous donne même pas trois semaines avant de vous remettre ensemble. 

- Arrête de raconter de la merde.

- Non mais sérieux vous ne pouvez pas vous voir sans vous sauter dessus.

LimpideWhere stories live. Discover now