Chapitre 16.

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On a passé des heures à discuter. Je crois même que je me suis endormi pendant qu'Harry me parlait. Je suis épuisé, la journée d'hier m'a ruiné physiquement.

-Ça va ?
-Hm ?

Une voix grave me sort de mes pensées. Ok, je suis toujours à moitié endormi, et je comate assis. Je ne comprends pas pourquoi, j'ai dû me réveiller y'a même pas dix minutes.

-Ça va ? Il répète.
-Oui, t'en fais pas. Ça va, toi ?
-Ouais.
-T'es sûr ?
-Ouais.
-T'as toujours mal ?
-...Ouais.

Je soupire. Ses blessures se sont aggravées avec des courbatures et il a du mal à bouger, bien qu'il soit toujours allongé.

-Il est hors de question qu'on sorte maintenant. J'affirme.
-Quoi ?
-Il est hors de question qu'on sorte maintenant ! Pas alors que tu es dans un état aussi pitoyable.
-Ah bah je te remercie.
-Mais de rien !
-Je vais bien, Louis, j'te jure.
-Ouais, ouais, c'est ça, allez. Je dis, en balayant sa phrase d'une main.

Il grogne et je me lève.

-Tu vas quand même pas me dire qu'on a passé la nuit à parler de ce que tu voulais faire, pour qu'au final on le fasse pas ?

Je me dirige vers les étagères et passe en revue tout ce qu'il s'y trouve.

-Ce n'ai pas ce que j'ai dit. Je dis juste que... Je laisse ma phrase en suspens alors que je finis par me décider pour quelque chose. Je dis juste que, pour l'instant, on va attendre que tu te sentes mieux. Je n'annule rien du tout, je reporte seulement.
-Tu crois sincèrement qu'on a le temps de reporter quoi que ce soit, là ?

Je hausse les épaules en posant ce que j'ai choisi sur la table à côté, et me baisse pour attraper le réchaud pour le poser à son tour. J'entends des grognements venir du canapé et j'étire mon cou pour essayer d'apercevoir ce qu'il fait.

-Je peux savoir ce que tu fais ?
-Je me lève, Einstein.
-J'ai cru remarquer. Mais pourquoi ?
-Pour aller prendre une douche, peut-être ? Je pars du principe que l'eau chaude détend les muscles, et puisque c'est exactement ce qu'il me faut... Je ne vais pas m'en priver.
-Oh d'acc... Je me stoppe. Attends, pause, t'as une douche ici ?! Dans le bunker ?!
-Oui.
-Et t'as pas pensé que ça aurait pu être une bonne idée de m'en informer !?
-Si.
-Alors t'as décidé de pas m'en informer, bien que t'y aies pensé.
-Voilà.
-Ok. Parfait. Tu m'saoules, vas te cacher. Je ronchonne.

Je l'entends pouffer de rire alors que je me retourne vers le réchaud, avec mauvaise humeur. Non mais j'hallucine ! Ce mec est vraiment pas croyable ! Puis d'abord, elle est où sa douche, là ?! J'ai rien vu ici. Bon, pas que j'aie bougé du fauteuil, mais si y avait une porte, je l'aurais vu ! Et non, il est hors de question que je fasse attention à où il va, je boude. Ouais, je boude comme un enfant, et je m'en fous. Il avait qu'à me le dire avant.
Euh, mais je fais quoi s'il fait un malaise là-bas ou s'il se vautre ? Ok, non, il ne faut pas que je parle de malheur, sinon ça va arriver. Concentre-toi sur ce que t'es en train de faire, Louis, sinon tu vas réussir à faire cramer un plat de pâtes. Un plat de pâtes, c'est bien ça. Rien de dépaysant. Je veux bien un peu de normalité, là, tout de suite, ça peut vraiment me faire du bien. C'est pas comme si tout ce qui était en train de se passer autour de nous était tout sauf normal. Non, tout va bien, puisque je fais des pâtes. Comme quand j'étais chez moi, après une longue journée de travail, et que j'avais la flemme de faire autre chose à manger. Ouais, voilà. Et même que Dobby mangeait du gruyère sur le plan de travail à côté de moi. Il me cachait pas que la pièce où on était enfermés contenait une salle de bain, LUI.
Je soupire. Ok, j'm'emballe pour rien mais.... NON, putain, ce n'est pas rien ! Raaaah. Vas-y concentres-toi sur tes pâtes. C'est normal ça, faire des pâtes ! Faut que je me répète ça en boucle.

Would you run ?Where stories live. Discover now