Chapitre 8.

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-Louis... Tu t'endors...
-Grmph.
-Me grmph pas.
-Grmph.
-Je vais te jeter ton multifruit à la tête.
-Vas te fairegrmphphph.
-Pardon ?
-Vas te fairegrmphphph. Je marmonne. AAAH ! Je hurle en me redressant dans le canapé.
-Je t'avais dit que je le ferai.

Enfoiré ! Il m'a versé mon verre de multifruit dessus ! Ah bah là, pour être réveillé, pas de doutes ; je le suis !

-Mais putain il est trois heures du matin, j'ai le droit de dormir !
-On était en train de travailler.
-Non, tu étais en train de travailler, et j'étais en train de dormir !
-C'est sûr que, là, ça sonne tout de suite plus équitable.
-Gneugneu. Je râle en me levant.
-Tu vas où ?
-ME LAVER, MONSIEUR LE GENIE. J'ai du jus de fruit partout, je vais coller à cause du sucre si je prends pas une douche.
-Mets pas une vie à te laver.
-Je fais ce que je veux !

Je grogne en partant dans ma chambre pour récupérer des vêtements, puis fonce dans la salle de bain. Non mais j'hallucine. Je me reçois un verre de multifruit dans la gueule parce que je dors. Je vais lui mettre un coup de boule, c'est pas possible. Comme si j'avais choisi d'être aussi crevé, rien que pour le faire chier. Franchement, je m'en serais passé. Déjà que la semaine a été épuisante à cause de toutes les heures supplémentaires qu'on fait avec Harry pour travailler sur notre dossier, il faut encore qu'on bosse ensemble un samedi à 3 heures du matin. Putain, en plus on est ensemble depuis hier soir pour travailler ! Il va prendre racine chez moi, ce con ! La fatigue met mes nerfs à rude épreuve, et je suis tendu comme un pet. C'est une horreur. Ma nuque n'est plus qu'un gros sac de nœud, c'est super douloureux. Même l'eau chaude -voire même carrément brûlante- de la douche ne me détend pas le moins du monde. Ça me fait juste ressortir rouge comme une écrevisse. Génial.
Je soupire et m'emmitoufle dans un jogging en coton, molletonné, avec un simple t-shirt blanc. Quitte à glander, autant glander confortablement. J'oublie pas ma veste. Glander confortablement et au chaud, ça c'est parfait. Je ressors de la salle de bain et file directement dans la cuisine pour me resservir un verre de multifruit. Lorsque je referme la porte du frigo, je sursaute comme un idiot. Harry se tient, appuyé contre le plan de travail, les bras croisés contre son torse. Putain mais je vais finir par lui mettre une clochette autour du cou.

-Arrête de faire ça...
-Faire quoi ?
-Ça ! Apparaître comme un putain de ninja. Mon cœur va finir par lâcher un jour. Je soupire. Bon, on devrait aller s'y remettre, ça va pas se finir tout seul...
-Non, on devrait faire une pause.
-Quoi ?
-On devrait faire une pause. Il répète.
-Tu te fous de ma gueule ?
-Non. Je devrais ?
-MAIS TU VIENS DE ME REVEILLER ET MAINTENANT TU ME DIS QU'ON DEVRAIT FAIRE UNE PAUSE ? Je m'énerve avant de me calmer.
-T'as l'air sur le point de t'effondrer, c'est flippant.

J'en ai pas juste l'air, en fait.

-Mais non, c'est rien.
-Ouais, bah voyons.
-Mais pourquoi tu t'en soucies, de toute façon ?! On n'est pas amis.
-Non mais je pars du principe que si tu meurs de fatigue, je vais devoir finir le travail tout seul, et j'ai franchement la flemme.

Je lève les yeux au ciel et lui pousse l'épaule.

-T'es pas drôle...
-Je suis sérieux, t'as l'air mort.
-Pas encore.
-Ahahah, hilarant. Il soupire. Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Pardon ?
-Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu sois autant fatigué ?
-Sans déconner ? En quoi ça te regarde ?
-Ça me regarde du moment où t'as l'air au bord du décès alors qu'on doit avancer dans notre travail.
-Tu te répètes.
-Toi aussi.

Je soupire parce qu'il a raison.

-C'est rien, j'ai juste du mal à dormir.

Je récupère mon verre de multifruit et retourne dans le salon. Evidemment, il me suit, et je me vautre sur le canapé alors qu'il s'assied simplement à côté.

Would you run ?Where stories live. Discover now