𝑭𝒂𝒌𝒆 •° ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ

1.3

Minho soupira. C'était la sortie la plus malaisante de sa vie. Il aurait pu bien s'intégrer, s'amuser, si Jisung n'avait pas été là. Il était flatté que le blond lui vouait une telle admiration mais voilà, ça le gênait vraiment, et le dérangeait surtout.

- Courage Minho, tu peux survivre, soupira-t-il en achevant ce qu'il avait à faire.

Il se retourna et eut la peur de sa vie en voyant Jisung, debout derrière lui comme si de rien n'était. Un cri peu masculin sortit de sa bouche tandis que le blond lui adressait un grand sourire.

- Jisung! Qu'est-ce que tu fais là?!

- Euh, c'est pas tes toilettes personnelles non plus hein!

Le noiraud se mit à jouer avec une de ses boucles d'oreilles, gêné de la situation. Il n'allait peut-être pas survivre finalement.

- Mais si tu le souhaites, commença le blond en posant une main sur le mur derrière Minho, bloquant celui-ci, on peut aussi discuter héhé.

- T'es fou?? Et si quelqu'un entrait?

- Ça risque pas, je nous ai enfermés ici avec la serrure intérieure.

- Quoi? Mais! Alors là t'es vraiment fou! rétorqua le plus âgé en se libérant de l'emprise du blond.

- Tu m'avais dit qu'on pourrait discuter normalement une fois seuls.

- Hein??

Minho n'eut pas le temps d'essayer de comprendre qu'un inconnu frappa à la porte fermée.

- Euh... Y a quelqu'un là-dedans? demanda l'homme à l'autre bout de la porte tout en continuant de donner des coups à celle-ci.

Le noiraud paniqua.

- Y a quelqu'un qu'est-ce qu'on fait?? chuchota-t-il tout en se couvrant la bouche.

- T'inquiète, je nous ai enfermés avec la serru-

- S'IL Y A QUELQU'UN ICI, JE VOUS PRÉVIENS, J'APPELLE LA SÉCURITÉ! gueula la voix à l'autre bout.

Ce fut le mot de trop pour Minho qui commençait à trembler comme une feuille. S'ils ouvraient de force la porte, ils allaient le découvrir seul dans les toilettes avec Jisung. La nouvelle se répandra comme une traînée de poudre: Deux jeunes homosexuels se sont enfermés dans les toilettes du centre commercial pour faire tchouk tchouk. Non, ça ne devait pas arriver.

- Jisung, ordonna-t-il. Ouvre et dit que c'est toi.

- Quoi? Pour que j'aille en prison? On ira en taule ensemble bébé.

- C'est pas le moment de jouer les dragueurs!

- D'accord, je le redirai une prochaine fois.

L'artiste colla son oreille au mur et entendit la voix de l'inconnu s'éloigner pour appeler la sécurité. C'était le moment. Il déverrouilla la porte, prêt à partir.

- Ne reste pas là!

Le blond lui agrippa le bras et l'entraîna dans une des cabines pour ensuite les enfermer dedans. Le noiraud allait rétorquer mais se tut en entendant la voix de l'inconnu qui les avait dérangé plus tôt.

- Monsieur, je vous assure que la porte était fermée!

- Et pourtant elle est bien ouverte, fit la voix grave de la sécurité. Vous m'avez dérangé durant mon service!

- Mais puisque je vous dis qu'il y avait quelqu'un. J'ai même entendu des voix dedans!

- C'est votre seul avertissement monsieur. Ne le refaites plus!

La sécurité partit tandis que l'inconnu entra dans le lieu public en pestant.

- Ils me prennent pour un vieux ces crétins! grogna-t-il. Ces jeunes! Ils ne savent plus où ils doivent faire leurs cochonneries...

Jisung mourrait d'envie de rire tandis que Minho était rouge. Rouge de quoi? Rouge de honte, rouge de peur, rouge de chaud, mais surtout rouge de gêne. Sa proximité avec le blond était vraiment étroite et pourtant, il ne devait ni bouger ni parler.

Il savait que Jisung profitait de la situation. Parce qu'il lui jetait un sourire charmeur de temps en temps. Et ça l'énervait.

- Si j'attrape ces vermines, ils ne comprendront rien à leurs vies, termina l'inconnu en s'en allant des lieux.

Minho souffla de soulagement. Ils ne s'étaient pas fait prendre. Il s'apprêtait à enfin sortir mais Jisung le retint.

- Si tu sors maintenant, le vieillard pourrait te voir et il saura que c'est nous. Et comme il l'a dit, on ne va rien comprendre à nos vies. On devrait encore un peu rester jusqu'à ce qu'il y ait d'autres personnes.

Le noiraud soupira. Parce que c'était vrai. Ils ne devaient pas encore partir. Il n'avait pas le choix. Quelle situation bizarre...