-Merci pour votre participation. Passez de belles vacances et de joyeuses fêtes. On se revoit à la rentrée. Profitez de la fin de 2018 pour réfléchir à 2019.
Enfin les vacances. Je les attendais avec impatience. Je ne dirai pas le contraire. Je suis exténué. Cette année, comme à chaque années, Lisa et moi, allons passé les fêtes chez mes parents, à 3h de train d'ici. J'ai réellement hâte de revoir ma famille. Ma soeur, Chaymae, qui est âgée de 30 ans, vient d'accoucher d'un magnifique petit garçon appelé Djawed. Enfin, je dis ''vient d'accoucher''...Le petit est né il y a 4 ans déjà. Il grandi si vite. C'est mon petit prince à moi. Je l'aime de tout mon âme. Dieu sait à quel point j'aime ma famille. Mes parents aiment beaucoup Lisa. Ma mère l'a toujours considéré comme sa propre fille et ce dès nos débuts. Mais depuis quelques années, elle voit bien que son état s'aggrave et ça l'inquiète. Les choses s'améliorent un peu depuis le dernier mois avec ma femme. Je ne dis pas que tout est parfait. Loin de là. J'ai toujours autant envie de l'a secouer et elle de me tuer. Mais aujourd'hui, on peut rire ensemble parfois. Selon son médecin et son psychologue, c'est un beau progrès et j'en suis heureux. Les élèves sortent tous rapidement, de façon excessivement heureuse et je trouve cela agréable. Alors que de nombreux élèves me souhaitent de belles vacances, je m'installe à mon bureau pour replacer des papiers et ainsi partir. Il ne reste plus personne dans l'amphi. Personne, sauf bien évidemment elle. Elle passe à côté de moi, après avoir rassemblé toutes ses choses, et me lance un beau sourire.
-Joyeux Noel monsieur.
J'ai vraiment du mal à l'a regarder sans souffrir. C'est pour cela que je peux paraître froid. J'évite toujours de l'a regarder. Surtout quand elle me parle devant toute la classe. Je lui repond tout de même. Je ne suis pas impoli. Et je ne peux lui résister...
-Joyeux Noel à vous aussi, Audrey.
Un petit rire triste sort de sa bouche. Elle détourne le regard, essayant de maintenir son sourire.
-Merci. Mais ce sera un Noel bien calme pour ma part. Mon premier sans mon père. Je vais le passer seule.
Je lève un sourcil. C'est vrai que son père vient de mourir. Passer Noel sans personne, c'est triste.
-Et votre mère?
-Je n'ai pas de mère.
D'accord...Je n'insisterai pas sur ce sujet. D'après son ton de voix, ce n'est pas un sujet agréable.
-Une soeur? Un frère? Un grand-parent...
-Non, vraiment, monsieur. Je suis seule. Mais ce n'est pas grave. Je commanderai des mets chinois et je regarderai le grincheux hahaha!
Malgré la situation, son rire est toujours aussi doux et sincère. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant son optimiste. Mais sa situation m'envahi tout de même d'une vague de tristesse. Alors qu'elle allait partir, sans savoir pourquoi, ni comment, je me lève brusquement et l'interpelle.
-Audrey, attends!
Visiblement Surprise du fait que je l'interpelle, ou peut être aussi le fait que je l'a tutoie ici, en plein amphi, elle se retourne, me dévisageant un peu.
-Hm...oui?
C'est en voyant son expression faciale que je réalise l'ampleur de ma gaffe. N'importe qui aurait pu m'entendre l'a tutoyer et cela n'aurait fait que créer des rumeurs inutiles. Je me ressaisie en raclant ma gorge avant de me rasseoir et soupirer. Vais-je vraiment faire cela?
-Monsieur? Je peux y aller?
-Oui...Enfin non! Non. Je...
Je regarde un peu partout dans la salle. Comme pour chercher des étudiants cachés sous les bureaux. Mais personne...je me détends un peu, et je baisse légèrement le ton de ma voix.
-Je vais chez mes parents demain puisque c'est noel. Je reste jusqu'au jour de l'an. Ils vivent dans un petit village. Tu veux venir?
Audrey me regarde un instant, encore plus surprise que précédemment. Elle tourne, cette fois, complètement son corps vers moi. Elle hésite un moment avant de s'avancer vers moi et c'est là que je remarque les petites mèches blondes de ses cheveux. C'est clairement nouveau. Elle n'avait pas ça avant. Une fois à mon niveau, elle se penche un peu vers moi, murmurant presque. Elle ne comprenait vraiment pas. Et je l'a comprends.
-Pardon? Tu es sérieux?
Je lui fait un petit sourire gêné. C'est vrai que c'est fou comme plan. Mais je refuse de laisser quelqu'un que j'aime seul à Noel. Et je sais que ma famille l'accueillera avec joie. Ma mère est le genre de mère qui fait beaucoup trop de nourriture à chaque fois. J'hoche doucement la tête. Je murmure également.
-Oui. Pourquoi pas? Tu es la bienvenue. Et si nous n'en parlons pas, il n'y a aucune raison pour que ça se sache.
Elle me fixe encore aussi intensément. Je crois qu'elle est entrain de réfléchir. Je vous l'ai déjà dit. Ce n'est pas facile l'a cerner. C'est amusant et énervant à la fois.
-Hm...Avec ta femme?
Mon cœur rate un battement. C'est vrai...je n'y avait pas pensé.
-Hm. Et bien, c'est noël pour tout le monde. Tu n'as pas à t'en faire, elle sait comment je suis.
Je l'observe se mordre la lèvre inférieur et gigoter un peu. Là, c'est évident: Elle hésite.
-Je ne veux pas que tu passes Noel seule, Audrey.
Elle fini par soupirer bruyamment. Je sais qu'elle ne veut pas me causer de problème. Dans un geste incontrôlé, je dépose ma main sur la sienne. Le geste l'a surprends mais je ne lui laisse pas le temps de réagir. Je prends la parole.
-Ma femme n'est au courant de rien...alors calme toi. Et profite. Ce n'est pas à toi de stresser avec ça.
Je serre un peu plus fort sa douce main, analysant la moindre de ses réactions corporelles. Elle fini par répondre.
-Bon...avec plaisir.
Je souris, satisfait de sa réponse. Je lâche finalement, mais à contre cœur sa main.
-Je viendrai te chercher demain vers 13:00, direction la gare.
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-Et c'est sans réponse, qu'elle me lança un dernier sourire avant de repartir. Maintenant, le cours est terminé. La suite, au prochain cours.
-Quoi? Mais non monsieur!
-Vous êtes horrible de nous laisser en plan comme ça!
-Vous allez nous faire croire que votre femme a bien pris le fait que vous invitez cette fille à fêter avec vous?
-J'ai dit que je raconterai la suite au prochain cours. Mais pour répondre à votre question, mademoiselle, Lisa a vécue bien pire que cela dans sa vie. Ne vous en faites pas.
-Dites monsieur...vous êtes marié aujourd'hui?
-Haha...Non.
