Partie 15

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-          Tu sais au moins que tu risques ta vie sur ce coup ?! lança Abdou avec une franche tristesse dans sa voix.

Rachid continuait de ne rien répondre à son ami. Abdou, ne semblait pas fâché, on dirait qu'il voulait tout faire pour ramener son ami à la réalité. Sa position n'était pas facile, il a toujours été plus proche de Sofia que des deux autres amis. Convaincre Rachid de revenir sur sa déposition équivaudrait à condamner Sofia, sa meilleure amie. Pourtant il était déterminé à faire changer d'avis Rachid. Il était dans un dilemme impossible, mais il restait juste comme toujours. A chaque fois qu'il donnait un argument à Rachid en lui adressant un regard suppliant plein de compassion, il se tournait vers Sofia comme pour lui dire désolé par le regard. Mais Sofia semblait tout aussi déterminée que Abdou à faire changer d'avis,  à la différence près qu'elle était tellement perdu dans ses pleurs qu'elle n'arrivait pas à argumenter.

-          Je ne pense pas qu'on ait encore beaucoup de temps dit Sofia qui avait réussi à se calmer un peu. Rachid nous ne réussirons pas à te convaincre aujourd'hui mais promets nous s'il te plait d'y réfléchir. Je ne veux pas te faire chanter mais je ne pourrai jamais te laisser payer un si lourd tribut pour une faute que j'ai commise. Je ferai ce qu'il faut pour que tu puisses être blanchi alors s'il te plait reviens sur ta déposition. Je suis prête à payer pour que le monde puisse encore bénéficier de ta belle compagnie. Je sais qu'on a jamais été trop démonstratifs entre nous mais je veux te dire aujourd'hui que tu es la personne la plus formidable et l'ami le plus fidèle dont on puisse rêver. Tu es prêt à sacrifier ta vie et tes rêves pour sauver une amie, personne n'est assez fou pour ça de nos jours ! Tu es l'exemple de la perfection en amitié. Mais cher ami aujourd'hui ce n'est pas à toi de sauver la situation comme tu l'as toujours fait mais tu dois nous écouter et prendre notre opinion en compte. 

Le garde est venu annoncer la fin de la visite. Rachid eut à peine le temps de dire « au revoir » à ses amis avant de retourner en cellule. Il se laissa tomber sur son lit toujours en larmes. Les mots de Sofia n'arrêtaient pas de résonner dans sa tête : « Je ne veux pas te faire chanter mais je ne pourrai jamais te laisser payer un si lourd tribut pour une faute que j'ai commise. Je ferai ce qu'il faut pour que tu puisses être blanchi ». Que voulait-elle dire par là ? Allait-elle se dénoncer ? Non, non ! Elle avait promis à Rachid. Mais de quoi pouvait-elle bien parler ?

Rachid renonça à essayer de déchiffrer ce message et se concentra sur le doux témoignage de Sofia en son encontre. Cela lui donna du baume au cœur. Il savait que ses amis tenaient à lui. Il venait de le lui montrer chacun à sa manière.

Moustapha est tellement attristé qu'il n'arrive même pas à venir voir Rachid en prison. Abdou a tout fait pour le convaincre de renoncer à son projet quitte à perdre Sofia. Et Rachid qui sait à quel point Abdou tient à son amie, il sait que ça n'a pas dû être facile pour lui. Et Sofia, elle a réussi à revivifier le cœur de Rachid en lui disant les mots qu'il avait besoin d'entendre. Elle était la seule capable d'exprimer ce que tout le monde ressentait pour leur ami.

Mais très vite la réalité le rattrapa, Abdou avait raison et Rachid le savait. Il ne savait plus où donner de la tête ! En continuant son plan beaucoup de personne allait souffrir. Ses parents en premiers. Ils ne s'en remettraient sûrement jamais. Ses amis non plus. Même Sofia qu'il voudrait sauver risque de ne pas supporter cela. Mais quoi faire ? Rachid restait quand même convaincu que sauver Sofia était une priorité, un devoir même si aujourd'hui le doute commence à s'installer dans son esprit. Il espérait que ses proches en souffriraient moins que ce qu'il pensait et surtout qu'ils arriveraient à le pardonner.

Il sentit les larmes lui monter aux yeux en repensant à ses proches. Il pensa qu'il avait plus pleuré en une semaine que pendant tout le reste de sa vie. Il essuya ses larmes et se décida intérieurement à ne plus pleurer. « J'ai fait un choix et je me dois de l'assumer la tête haute » se disait-il.

Pendant ce temps là...

Les deux amis sortirent de la prison et rejoignirent quelqu'un qui les attendait sur un banc dans un jardin pas très loin.

-          Comment il va ? leur demanda-t-il.

-          T'aurais dû venir ! lui lança Abdou l'air agacé. Tu sais qu'avant même de nous saluer, il a demandé après toi ! tu crois que c'est pas dur pour nous aussi de le voir croupir dans cette prison ? tu crois que nous n'avons pas de cœur ? que nous  ne compatissons pas ?

-          C'est pas ça ! tu comprends rien se défendit Mouss. Et puis fous moi la paix je n'ai pas à justifier devant toi.

-          STOP ! hurla Sofia ! vous ne pouvez pas arrêter vos chamailleries ridicules ! notre ami a besoin de nous. C'est nos conneries qui nous ont menés là où nous sommes alors arrêtons ça ! Mouss tu connais Rachid même si ça allait pas il nous le dirait pas donc on suppose qu'il va bien mais on peut pas le laisser en prison, le risque est trop gros ! il est temps que je paie pour mes erreurs et non Rachid. Mais si on fait une action dans son dos il nous le pardonnera jamais donc faut qu'on réussisse à le convaincre. Ne vous en faites pas pour moi, peu importe mon sort ça sera toujours mieux que de vivre avec une conscience perturbée. Et aujourd'hui je n'arrive même plus à dormir, même sous somnifère ! c'est cauchemars sur cauchemars toujours incluant Rachid. Je ne supporterai pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, alors aidez-moi à trouver une solution pour le convaincre au lieu de perdre du temps dans des conneries.

Les deux garçons se sentaient honteux, ils avaient la tête baissée comme des enfants qui auraient été pris en faute par leurs parents.

Sofia quant à elle continuait de pleurer en silence. Abdou lui passa une main dans le dos en lui murmurant quelque chose à l'oreille.

-          Désolé dit Moustapha penaud.

Moustapha avait l'air pensif comme s'il se refaisait le discours de Sofia dans sa tête. Il n'était présent que physiquement mais son esprit était très loin ailleurs.

-          Ça va Mouss ? s'enquit Abdou. Tu penses à quoi ?

-          Et si on allait voir sa mère ? lança Mouss de but en blanc.


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Salut les amis, j'espère que vous prenez autant de plaisir à lire ces parties que moi à les écrire.

Encore merci et à très bientôt incha Allah.

Je ne sais pas si je pourrais tuer pour toi...Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang