"Quel bonheur de vous revoir !"

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-24 février 1645-

Je le regarde profondément et attends qu'il prenne parole.

- Ils allaient prendre le contrôle total du pays..., commence-t-il. Alors, je leur ai proposé l'ultime contrat. Je ne sais plus de quelle manière j'ai su que leur Reine avait eu un fils, il y a quatre ans mais je l'ai su...

- Non..., lui dis-je en riant amèrement. Non, tu n'as pas fait cela, j'espère...

Son regard fuyant et son visage éteint me prouvent le contraire. Je laisse lourdement ma tête retomber sur mon oreiller.

- Je leur ai promis une de nos... de nos filles, conclue-t-il honteusement.

- Qu'as-tu fait... Sais-tu juste laquelle sera désignée ?

- Non, je n'en sais rien...

- Qu'est-ce qu'on va faire ?! On ne va tout de même pas livrer une de nos deux filles aux Suédois !

- C'est un accord, nous ne pouvons rien faire. Si nous ne le respections pas, je suppose qu'ils nous envahiraient à la minute où ils apprendraient cela.

- De quel accord parles-tu ? Je n'étais pas là.

- Si tu avais été là, nous en aurions abouti au même point. Aurais-tu laissé la Norvège à la merci des Suédois pour garder ta fille près de toi ?!

- Je n'aurais pas hésité une seule seconde !

- Eh bien, j'ai fait mon choix, et c'était le bon ! C'est mon devoir, en tant que Roi, de placer mon pays avant tout le reste, y compris ma famille... Eléonore, comprends-moi, me murmure-t-il plus calmement. C'était des millions de personnes qui comptaient sur moi pour les sauver... Je ne pouvais pas, tout simplement.

- Mais... tu ne connaissais même pas nos filles... Et tu envoies l'une des deux entre les mains de ces monstres... Sais-tu seulement ce qu'ils feront d'elle, une fois qu'elle y sera. Et, laquelle allons-nous choisir, comment départager ?!

- Je l'ignore complètement. Mais c'est dans longtemps... Nous avons tant de bons moments à passer avant cela, profitons !

- Tu me demandes d'oublier ?!

- Non, certainement pas ! Mais n'y pensons plus pour le moment... Cela allait forcément arriver, de toute façon.

- Je ne peux pas faire comme si de rien n'était...

- Mais tu ne peux pas m'en vouloir, c'était la meilleure des solutions.

- Sûrement...

Il s'approche de moi et me prend dans ses bras... Je m'entends sangloter sur ses épaules.
L'une de mes filles va subir exactement la même chose que moi et qu'est-ce que j'ai pu haïr mes parents pour cela...

-6 mars 1645-

- Et cela, qu'est-ce ? dis-je en pointant du doigt mes lèvres.

- La... bouche ? suggère Héléna.

- Très bien, et cela ? dis-je en pointant du doigt mes oreilles.

Les deux petites se regardent, ne sachant quoi répondre. Astrid hausse légèrement les épaules et Héléna porte son regard sur moi en attendant que je donne la réponse.

- Les or... ?

- Les oreilles ! crie la petite blonde fièrement.

- Oui, ce sont les oreilles.

Je m'arrête en entendant des voix derrière la porte de la pièce où nous sommes installées.

- Un autre ? chuchote Héléna.

Secrets RoyauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant