IV- Be

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-Mark-

29 septembre 2018

Je restais immobile quelques secondes, le temps d'analyser l'information.
- Bon... Préviens moi quand tu seras décidé à m'enlever ces putains de menottes...
-Qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas essayer de t'échapper dès que je t'aurais libéré?
-Mark, soupira-t-il, tu crois vraiment que j'ai envie de partir loin de toi?

Je déglutissais difficilement avant de sortir de la pièce en claquant la porte, le laissant prisonnier de ces bracelets de fer.

-Donghyuck-

-C'est quoi ton problème encore?! lui demandais-je en criant, alors qu'il ne devait déjà plus m'entendre.

Le silence me répondit.

Décidément, je le comprenais de moins en moins... Avais-je dis quelque chose de mal?

Je regardais autour de moi, j'étais dans leur chambre. Elle était grande et très chaleureuse. Trois lits, un superposé et un lit double, se trouvaient dans la pièce. J'imagine que Renjun et Jeno devaient dormir dans les lits superposés...
Il y avait aussi un petit bureau sur lequel reposaient des tonnes de papiers éparpillés, une grande armoire dans laquelle ils rangeaient tous leurs vêtements, les étagères étaient très bordéliques.
Les murs étaient tous blancs, excepté un, de couleur jaune moutarde sur lequel étaient accrochées une dizaine de photos. Que des photos d'eux.

Sur certaines on pouvait voir Mark rire aux éclats devant les grimaces que faisait le garçon que je devinais être Jeno. Sur d'autres, ce dernier serait dans ses bras un petit chat blanc ainsi qu'un autre garçon à la chevelure claire, sûrement Renjun.

Ils avaient l'air heureux tout les trois. J'aimerais beaucoup qu'ils reviennent, que Mark puisse sourire avec eux encore longtemps.

Puis mon regard dériva vers la seule et unique grande fenêtre de cette chambre. Le soleil brillait très fort dans un beau ciel bleu dégagé. J'eu une soudaine envie de sortir, je voulais marcher dans l'herbe fraîche. La sensation froide du métal contre ma peau me rappella alors que mes deux mains étaient attachées entre elles et que Mark avait très certainement verrouillé la porte.
Je pensais donc à sortir par la fenêtre, mais, avec mes mains liées, cela risquait d'être plus compliqué que prévu. Je me levais, me dirigeant vers la source de lumière, j'ouvris cette dernière sans trop de difficulté. Je déposais mes mains sur le rebord avant de me hisser dessus. Je sentis le vent s'abattre sur mes joues rosées. Étant enfermé depuis mon arrivée ici, je ne l'avais pas senti depuis presque deux semaines. Sans attendre plus, je me laissait tomber de l'autre côté du mur, me libérant de ma prison.

Trois petits oiseaux passèrent au-dessus de ma tête, ils chantaient. L'herbe bougeait au rythme du vent, rappelant le mouvement des vagues. Les rayons lumineux faisaient ressortir les multiples couleurs du jardin fleuri.

Que devais-je faire? J'étais dehors... Je pouvais fuir, rentrer chez moi. Mais quelque chose me retenait... Quoi? Je ne savais pas.

Je marchais jusqu'à la route, ayant prit pour décision de partir. Je ne pouvais pas rester enfermé avec Mark, il était devenu trop différent.
Je longeais donc le bord du goudron, espérant qu'une voiture passerait bientôt.
Après une trentaine de minutes à marcher en plein soleil, je commençais à avoir chaud.
Je choisis donc de m'éloigner de la route afin de trouver un peu d'ombre sous les arbres. J'aperçu un petit ruisseau et entrepris de me rafraîchir un instant. Quand soudain, j'entendis un craquement dans les feuilles, m'indiquant que quelqu'un approchait. Je me retournait précipitamment, un garçon qui devait être un peu plus âgé se tenait devant moi.
Je l'avais déjà vu quelque part, mais il m'était impossible de me rappeler où...
- Je...commença-t-il, tu te souviens de moi?

Ça y est, je sais! J'avais aperçu cet homme le jour du bracage. Il était sorti en courant de la camionnette dans laquelle je suis monté quand le premier coup de feu s'était fait entendre. C'était leur chauffeur...
- Que fais-tu ici? lui demandais-je septique.
- Je voulais prévenir Mark avant qu'il ne soit trop tard...
- Comment ça "trop tard"?
- La police a trouvé son adresse. Ils ne vont pas tarder à aller l'arrêter, si ce n'est pas déjà fait...J'ai essayé de lui envoyer un message pour lui dire de tout fermer à clé mais son téléphone est éteint et je pen-

Je ne le laissais pas finir que j'étais déjà parti en courant, direction la maison. Je devais à tout pris arrivé à temps sinon Mark irait en prison.
Je devrais le laisser, après tout, il le mérite, lui aussi m'a enfermé... Ça lui ferait du bien de savoir ce que ça fait de perdre sa liberté.
Mes pieds ralentissaient au fur et à mesure que je réalisais ce qu'il m'avait fait.

Les sirènes des policiers résonnèrent au loin.
Est-ce que Mark m'aurait aidé si j'étais dans sa situation?
Oui.

Je repris ma course, courant comme si ma vie en dépendait.
Je devais encore être à un quart d'heure de la maison. Je ne pourrai jamais arriver avant eux...
Le jour était tombé, la lune se faisant déjà sa place.

Mark, je t'en prie, n'ouvre pas la porte...

-Mark-

J'espère que Hyuck ne m'en veut pas d'être parti comme ça, je ne sais pas ce qu'il m'a pris...
Je toquais à la porte de la chambre:
- Hyuck? Je peux entrer?

N'obtenant aucune réponse, j'appuyais sur la poignée, dévoilant la pièce. La fenêtre était ouverte et Donghyuck n'était pas là.
- Putain...
Il est parti. Il ne pensait pas ce qu'il m'a dit pas vrai?
Le "tu crois vraiment que j'ai envie de partir loin de toi" c'était du vent?

Je ne savais plus quoi faire. Et si il me dénonçait? Il fallait que je prenne mes affaires et dégage le plus vite de cette maison. J'attrapai le sac de Jeno avant d'y mettre quelques fringues et objets importants. Je décrochai une à une nos photos, nos souvenirs, et les mettais elles aussi, dans mes bagages. J'allais me préparer à partir quand un petit miaulement se fit entendre.
- Arum...
Le petit chat au pelage couleur neige se frottait sur mes chevilles. Je ne pouvais pas le laisser là.
Je le plaçais donc dans le sac, laissant une ouverture assez grande pour qu'il puisse y glisser la tête.

La sonnette retentit.

- Ne bouge pas, dis-je à l'attention du petit chaton en posant le sac au sol. Je me dirigeait vers l'entrée afin d'ouvrir, me demandant qui pouvait venir ici à une heure pareille...

Loved Till The End ✞ markhyuck Where stories live. Discover now