Loved Till The End ✞ markhyuck

II- We

-Mark-

18 septembre 2018

-Je... Mark?
Tu semblais tout aussi étonné que moi que l'on se recroise après tant d'années perdues.
-Mais qu'est-ce que.. Ton visage... enfin tu.. tu saignes?

Tu ne pouvais pas arriver dans un pire moment.
Je pris une grande inspiration avant de braquer mon arme sur toi. Je pus lire la peur, mais surtout l'incompréhension prendre place dans tes yeux.
Tu avalais difficilement ta salive.
-Mark... Que... qu'est-ce que tu fais?

Je hurlais à l'attention des deux agents de sécurité me suivant toujours et aux passants qui admiraient ce "spectacle".
-Si vous faîtes un pas de plus ou que vous appelez la police, je lui tire une balle dans la tête! C'est clair?
Ma main tremblait. Venais-je vraiment de dire ça? Jamais je ne pourrais tuer quelqu'un et encore moins Donghyuck.

Je respirais, essayant de me calmer.
- On va partir maintenant n'essayez pas de nous suivre ou il est mort.
Je poussais légèrement hyuck, de façon à ne pas le brusquer, pour qu'il comprenne qu'il devait avancer.
Je me penchais vers son oreille, lui indiquant en chuchotant:
- On va monter dans la camionnette noire là-bas, tu la vois?
Il ne me répondit pas mais se dirigea vers le véhicule. Le pote de renjun n'était plus là, il s'est sûrement enfui... quel lâche.
Je fis monter hyuck à l'arrière et m'installa au volant.
-Euh... Mark? Tu as ton permis n'est-ce pas?
Ma non-réponse ne fit qu'emplifier son inquiétude.

Je démarrais le moteur et roulais à toute vitesse. Je voulais partir le plus loin possible de cet endroit... Cet endroit où je venais de tout perdre.

J'étais en train de me transformer en fugitif, de conduire sans permis, de faire une prise d'otage.

J'étais en train de faire une grosse connerie...

Je scrutais son reflet dans le rétroviseur, sa tête baissée, ses yeux humides. Un sourire prit place sur mes lèvres, cachant l'amertume coincée au fond de ma gorge. J'étais heureux d'enfin le retrouver, mais honteux de lui faire subir ce qu'il ne mérite pas.

Comme pour fuir la réalité, ma conscience me dirigeait tout droit vers la jolie maison que que Junie, Jeno et moi habitions. Cet endroit remplit de nos souvenirs joyeux. C'est sous ce toit qu'ont eu lieu nos premières disputes, premières réconciliations.

Je garais la voiture derrière la maisonette, descendis et ouvris la portière arrière afin de permettre à Donghyuck de me rejoindre. Il était toujours aussi silencieux.
Il me suivit jusqu'au salon.
- Assieds-toi si tu veux, lui proposais-je
- Non.

Sa voix me glaça le sang. J'avais envie de disparaître sous terre, de pleurer toute les larmes de mon corps. Pourquoi fallait-il que se soit lui? N'importe qui aurait pu passer devant la banque à ce moment là.
Je retenais mes larmes avec difficulté. Je ne pouvais pas craquer devant Hyuck... Pas maintenant. Après tout, nous n'étions plus rien l'un pour l'autre, il ne faisait plus partie de ma vie désormais. Nous étions juste un otage et son kidnapper.

- Je veux que tu éteignes ton téléphone et que tu me le donne, lui ordonnais-je calmement.
Il s'exécuta lentement, sans dire un mot.

- Maintenant explique-moi pourquoi je suis ici. On est où d'ailleurs? C'est pas chez toi si? Il y a plusieurs paires de chaussures à l'entrée tu vis pas tout seul? Et... Pourquoi la police te poursuivait?

Je pris une grande inspiration avant de répondre à ses questions. Je lui racontais tout ce qu'il s'était passé depuis ces quatre années. Ma rencontre avec Renjun et Jeno, la vie heureuse et sans-soucis que j'ai partagée avec eux, cette idée stupide de cambriolage, la mort de mes meilleurs amis, mes frères, puis ma panique qui a engendré cette prise d'otage absurde.
Il m'écoutait attentivement et se passait de tout commentaire. J'essuyais la petite goutte salée que j'avais laissé échapper en mentionnant Renjun et Jeno et ajoutais à son attention:
- Et c'est pourquoi je ne peux pas te laisser partir. Tu ne mérites pas que je gâche ta vie mais à partir de maintenant tu es juste un otage. Ne crois pas que je vais te traiter différemment, tu n'as plus aucune valeur à mes yeux.

Mes mots étaient tranchants et eurent l'effet d'une bombe dans son cœur.
- T'es qu'un connard Mark Lee. Marmonna-t-il. 

Je m'apprêtais à sortir de la pièce, ma main sur la poignée de la porte ouvrant sur la cuisine. Puis sans comprendre, je me retrouvais plaqué violemment contre cette dernière.
- T'es qu'un connard Mark Lee !!! Répéta-t-il en hurlant.

Nos deux corps étaient très proches, je pouvais sentir son souffle rempli de rage se mélanger au mien. Si je m'étais retrouvé dans cette position quatre ans plus tôt, mon cœur aurait sûrement accélérer ses battements, dû à la chaleur qu'il dégageait. Mais actuellement, j'essayais juste d'étouffer mes sanglots.
- Je suis désolé Hyuck...
- Ne m'appelle pas comme ça. Comme tu l'as si bien dit, on ne se connaît plus.

Il avait dit ces phrases en se rapprochant, me forçant à me coller un peu plus contre le bois froid de la porte de la cuisine.
- Je te déteste, chuchota-t-il avant de se laisser tomber contre moi, des rivières dévalant ses joues.

Je ne résistai pas longtemps avant de le serrer un  peu plus près de moi, nous laissant glisser jusqu'au parquet.
Nous étions là, les genoux au sol, dans les bras l'un de l'autre à pleurer tout ce mélange de sentiments que chacun ressentait et cherchait à cacher.

- Tu m'as manqué.

***