VII

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16 octobre, 3:02

Il ne comprend pas, l'hallucination refuse de disparaître, pire, le jeune homme fourbu qui lui fait face se relève en grognant.

« Putain, t'en as pas marre de m'ignorer? J'crois que tu vas devoir m'expliquer deux trois trucs maintenant, hors de question qu'on continu comme ça. »

Il le détaille, la bouche soudain complètement sèche. Son trop séduisant meilleur ami porte une veste de costard qui lui donne tellement de flow, bien qu'elle soit légèrement froissée. Il a beau être complètement décoiffé, avoir les paupières à moitié fermées par la fatigue et des cernes immenses creusant de profonds sillons sous ses yeux, il le fixe résolument.

Il comprend sans peine que le beau brun ne partira pas sans avoir eu sa réponse, alors en maugréant il entre, il tangue un peu en tentant de se rendre jusqu'à sa chambre en silence. Son ami l'aide à marcher. Il s'effondre sur son lit faisant fuir le chat, ce qui le fit rire bêtement.

« T'es quand même pas... Thomas, t'es pas bourré sale con ?
- Moi ? Jamais tu me connais ! »

Si, putain, il était complètement ivre.

Probablement pour ça que quand son pote se penche vers lui, il l'attire contre lui en l'embrassant langoureusement.

Ouais, encore, effectivement. Lui + ce mec + trop d'alcool, ça part toujours en couilles.

Il s'éloigne en sentant une main sur son torse qui le repousse doucement, un rire nerveux résonnant dans le silence de la chambre. Un tiraillement dans sa poitrine, un doute et un regret, une tristesse sourde. C'est raisonnable de s'éloigner, pourtant leurs souffles qui s'emmêlent et l'alcool qui lui embrume les sens l'en dissuadent lascivement. Assis à côté de lui, Rayenne soupir, secoue doucement la tête, laisse sa main reposer mollement sur le torse de son ami.

« Thomas, arrête ça... On sait tous les deux comment ça va finir, tu vas encore me ghoster parce que t'assumeras pas demain... »

C'est douloureux, putain, ça fait un mal de chien. Il n'y comprend rien. Ce que dit Rayenne semble logique, pourtant ça ne colle pas. À nouveau, il essaye de se pencher vers lui, leurs lèvres s'effleurent, mais encore cette main sur son torse qui se raffermit et l'éloigne. Le brun fronce vaguement les sourcils, indécis, avant de secouer la tête. Il se relève et sort de la pièce, l'esprit en feu. Ça semble tellement stupide, dès qu'un peu d'alcool le désinhibe suffisamment le rouquin veut bien de lui, mais sinon... Il aimerait pouvoir lui aussi céder sans penser aux conséquences, au lendemain, aux regrets. Mais il ne ferait pas ça à Thomas.

Alors il rempli un verre d'eau et retourne dans la chambre. Adossé à sa tête de lit, Thomas contemple le vide, puis se tourne vers lui en le voyant revenir. Il esquisse un vague sourire, vaguement triste, très doux-amer.

« Tu veux me pécho et là, visiblement, moi aussi. Alors tu m'expliques pourquoi on est toujours habillés ? »

Le brun s'étrangle avec un bruit de gorge ridicule avant de rire doucement. C'est beaucoup trop direct pour Thomas, et c'est exactement pour ça qu'il ne va rien faire de cet ordre. À la place, il s'approche et lui tend le verre d'eau, l'intimant de boire en lui promettant qu'il serait on ne peut plus reconnaissant le lendemain. Ce que Thomas accepte en maugréant, avant de renverser une partie du verre sur son haut. Ça lui tire un rire, alors il finit de boire avant de poser maladroitement le verre sur sa table de chevet, puis de chercher à retirer son t-shirt.

Face à l'empâtement dont fait preuve le grand rouquin, Rayenne vient l'aider avec un soupir amusé. Leurs mains s'accrochent alors qu'ils sont parvenu à dépêtrer l'homme de son t-shirt, ce qui peut être plus compliqué qu'il n'y parait. Rayenne sourit doucement, et Thomas se penche encore pour l'embrasser. Il le laisse faire, avant de s'éloigner doucement.

« Je comprend pourquoi tu bois si rarement si ça te met dans cet état à chaque fois, abruti...

- Nan, c'est ton privilège ça, beau brun. Tu es sûr qu'on n'va pas ..?

- Parfaitement sûr, oui. Si tu te souviens encore de tes avances demain t'auras qu'à me les refaire, on verra bien si j'accepte... »

Thomas a un sourire satisfait, avant de fermer les yeux. Son lit tangue, et sa bouche est déjà quelque peu pâteuse. Demain sera un jour difficile, en attendant il chavire sur son lit-bateau jusqu'au domaine de Morphée (ou Poséidon ? difficile à dire).

Rayenne a un sourire attendri, alors qu'il veille sur le sommeil de son ami. Il caresse doucement les mèches flamboyantes, jouant avec les cheveux courts de son ami. Il se remémore cette fin de soirée étonnante, après avoir campé presque une heure sur les marches du perron de son ami et de sa soeur, dans le froid parisien. L'arrivée d'un Thomas éméché, maladroit sur ses guiboles, l'odeur enfumée qui imprégnait ses vêtements, l'haleine de tequila, les yeux brillants, comme follement fiévreux, les joues rougies par le froid. Il était beau, Thomas. Tentant. Mais il n'aurait pas été en paix avec lui-même s'il avait cédé ainsi. Il voulait transformé leur amitié ambiguë en une belle histoire, pas la gâcher pour une aventure d'une nuit qu'à demi consentie.

Alors il rabat la couverture sur le torse nu de son ami, s'éloigne le temps de trouver une bassine qu'il laisse au pied du lit, de remplir à nouveau un grand verre d'eau, puis il revient dans la chambre. Il retire ses chaussures, y dépose ses chaussettes, accroche sa veste sur la porte, hésite un peu avant de retirer son jean parce que c'est insupportable de dormir avec, et finalement il n'a pas envie de froisser sa chemise.

Il finit par se glisser en boxer dans les draps, ça lui rappelle de vieilles soirées à jouer jusque tard et à dormir chez son ami et sa soeur parce que le RER ne passe plus. Il se souvient de fantasmer des choses que Thomas lui a réellement dites ce soir, et ça lui tire un sourire. Il doit se pencher par dessus son ami endormi pour éteindre la lampe de chevet, en profite pour déposer un léger baiser sur sa tempe avec un "bonne nuit" murmuré, et pour la première fois il y croit. Il s'endort le dos tourné à son ami, à l'autre bout du lit, en pensant que l'histoire qu'il a tant espérée pourrait bien se produire, si cet abruti se décide à ouvrir les yeux.

***

Le lendemain matin, Thomas se réveillera torse nu, un corps chaud trop près du sien, avec une affreuse gueule de bois.

Ce n'est qu'à ce moment que les souvenirs de la veille lui reviennent, ses avances et ses belles promesses, et tout ce que son esprit parvient à penser c'est à ce stupide Vine. It was at this moment Thomas knew, he fucked up.

Là, il est définitivement perdu. Qu'est-ce qu'il en veut à ce soûlard de Dionysos.

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L'Aveugle - Fukétoiles [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant