vingt-cinq.

1.1K 161 19
                                    


Je suis là, à terre, sur le sol du salon. Mon père m'a frappé. Je l'ai frappé. Nous nous sommes frappés. Ma mère est partie, elle a pleuré. Ça ne doit pas être joyeux de voir la famille qu'on s'est donné du mal à créer se détruire petit à petit. L'homme qui me sert de père est debout, devant moi. Il a le visage en sang. Je ne saurait dire qui a gagné, qui a raison, qui a tord. La seule chose que j'ai retenu c'est qu'il a désapprouvé ma décision et que ça a dégénéré.

« J'en ai marre de me battre avec toi, je lâche, le ton lace. Si tu me considère vraiment comme ton fils laisse moi chercher mes vrais parents. Sinon, si tu me hais autant que je te hais, je partirai et tu seras tranquille.

-Tu n'es pas mon fils. »

Mes yeux se plantent droit dans les siens. Mon cœur se sert anormalement.

« La seule raison pour laquelle nous sommes reliés est ta mère. Elle a décidé de t'adopter quand nous n'étions pas encore ensemble. J'ai du tout accepté pour vivre avec elle. Mais casse-toi, ça nous fera du bien à tous. Au moins sans toi nous aurons une vie normale, sans problèmes. Et nous pourrons recommencer une nouvelle famille sans que tu ne la gâches comme tu gâches tout. »

Il sourit. Je me sens faiblir. Jamais je n'aurais pensé qu'il dirait ça. Jamais je n'aurais cru être capable de ressentir une douleur aussi immense au centre de mon cœur.

Je cours jusque dans ma chambre pour fourrer le plus d'affaires possibles dans mon sac. Mon cœur est si serré que je ne respire plus. J'en suis incapable. Alors je reste en apnée. Je ferme mon sac puis, sans me retourner, je cours hors de cette maison de malheur.

Je cours, je cours comme si ma vie en dépendait, comme si je fuyais quelqu'un. Pourtant ce quelqu'un ne semble pas vouloir me rattraper. Je suis seul, au milieu d'une rue qui m'est inconnue. Alors, épuisé, je tombe au sol, et j'éclate en sanglots forts et puissants. Ma voix déployée résonne dans la ruelle plongée dans le noir. J'hurle à m'en déchirer les poumons. À m'en casser les cordes vocales. Soudain, une personne plutôt âgée sort de sa maison pour venir me voir.

« Mais... Jeune homme, qu'est-ce qui vous arrive ? »

Je continue à pleurer, expulsant hors de moi toute la peine et la douleur qui m'habite depuis des mois.

« Où sont vos parents ? Elle me demande, souciante.

-Je n'ai pas de parents ! »

J'ai crié. J'ai laissé la vérité se faire entendre. La triste vérité qui dit que personne ne veut de moi comme fils.
J'essaye de calmer mes pleurs. Mais c'est dur. Très dur.

« Vous voulez que j'appelle quelqu'un...? »

Je fais non de la tête puis la remercie d'être restée avec moi. Alors, après avoir hésité un instant, elle me quitte. Sans réfléchir j'attrape mon téléphone.

« Allo ?

-V-viens me chercher... »

oxygen // chensungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant