Astíriel - Tome 1 : Contes perdus d'une elfe [Legolas x OC]

Chapitre 22 - Nessa, la danseuse

Et voilà le premier chapitre des vacances ! Profitez-bien !

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Année 1100 du Troisième Age, Eryn Galen, 13 ans plus tard

- Astíriel, viens, je dois te montrer, elle doit te parler...

Elle était à nouveau devant l'érable, des années plus tard... Il en émanait la même voix de femme que la dernière fois. L'elfe n'avait pu résister à son appel. Elle était debout devant le tronc, tiraillée entre l'envie de s'enfuir et celle de le toucher. Elle agita sa main et hésita. Elle ne voulait pas revivre son cauchemar mais la dernière fois, elle avait juste eu quelques visions. Certes étranges mais elles ne l'avaient pas agressée.

- Puis-je vous faire confiance ? demanda-t-elle à l'entité devant elle.

- Viens, n'aies pas peur, ton destin est déjà tracé, n'aies pas peur...

Cela ne répondait pas vraiment à sa question. Pourtant, elle posa sa main sur l'écorce de l'arbre. Mauvaise idée. Des voix se mirent à tourner autour d'elle. Les mêmes hurlements qu'il y a cinquante ans. Elle réprima un cri d'horreur. Elle était plus forte qu'avant. Elle pouvait résister à leur attraction.

- Tu nous as abandonnés ! Tu t'es fermée à nous ! Tu es partie ! Tu as renié le don que tu as ! Tu nous as laissés alors que nous te demandions de l'aide ! Tu es partie ! hurlèrent les voix stridentes en tourbillonnant autour d'elle.

Elle serra les dents et chercha la voix de la femme qui l'avait emmenée ici. Elle ne la perçut pas dans tout ce tumulte qui finit par l'avaler entière. Elle s'écroula au sol. Elle sentit son esprit être éjecté de son corps et le cauchemar de la dernière fois recommença. Elle revit la forêt défiler mais elle était encore plus noire. Elle arriva au niveau de la clairière et les toiles avaient décuplées. Elle voulut hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle allait encore se faire attaquer par cette araignée sans pouvoir se défendre.

- Tu devrais mourir ! Tu ne mérites pas de vivre ! Tu nous as laissés ! Nous périssons par ta faute ! Tu as choisi de ne pas nous écouter ! Nous te haïssons ! Nous te haïssons ! Nous te haïssons ! dirent les voix en chœur.

Astíriel sentit ses tympans se déchirer et sa tête tourner. Elle était frappée par la rancœur qui noircissait la forêt. Elle se sentait suffoquer. Elle ne pouvait plus respirer ! Elle vit une ombre se dresser au-dessus d'elle et sa vue se retourna. L'araignée était là ! Dressée devant elle. Elle allait encore devenir folle ! C'était impossible ! Elle ne pouvait rien faire !

- Meurs ! Accompagne-nous dans notre chute ! Tu es comme nous ! Tu es indissociable ! s'écrièrent les voix.

Les pattes de l'araignée claquèrent au-dessus de sa tête et elle chercha à reculer sans succès. Elle allait y passer cette fois. Elle allait mourir si elle ne réussissait pas à s'extirper de sa projection ! La masse s'abaissa. Ils devaient se taire, elle voulait le silence, le silence, le silence...

- Silence ! s'écria-t-elle sèchement.

La voix résonna entre les troncs et toutes les autres se turent. L'araignée fut éjectée plusieurs mètres plus loin et disparut dans la végétation grise. Elle finit par comprendre que c'était sa propre voix qui s'était répercutée dans l'air. Elle ne savait même pas comment elle avait fait pour parler alors qu'elle n'avait pas de forme physique mais ne s'y attarda pas.