Chapitre 3 - En travers

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Re tout le monde ! Voici la suite de ma fanfiction ! J'espère qu'elle vous captivera toujours autant !

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Année 1028 du Troisième Age, alentours de Bree : Bois de Chet.

Astíriel allait au pas et au trot depuis quelques jours maintenant. Elle avait l'impression que la forêt s'étirait bien plus que d'ordinaire. Peut-être était-ce parce qu'elle la traversait entièrement cette fois, ou alors parce qu'elle n'avait jamais suivis la grande route qui serpentait entre les arbres. Elle était étonnée de n'avoir croisée qu'une seule carriole venant de l'Est puisqu'il s'agissait d'un grand axe de communication entre le reste du monde et la ville des humains. Apparemment, les bruits qui arpentaient la ville n'étaient pas faux, les marchands ne voyageaient plus de peur de se faire attaquer par des orcs ou d'autres immondes créatures à la solde de Sauron.

Elle avait ouïe dire que le Mordor devenait plus fort que jamais et que les jours sombres ne faisaient que commencer. Certains disait qu'un jour ils plongeraient Arda dans les flammes. Elle ne voulait pas y croire. Elle savait que son comportement était naïf mais qui pourrait ou voudrait même concevoir que son monde courrait à la destruction ? Elle choisissait de fermer les yeux devant l'irrémédiable comme tant d'autre...

Elle regarda un papillon jaune virevolter devant elle avant de se poser sur la main qui reposait sur le pommeau de sa selle. L'insecte resta quelques secondes et l'elfe pu admirer ses pattes se frotter l'une contre l'autre et toucher légèrement sa peau. Cela lui provoqua une sensation de chatouillis qui fit trembler sa main. Immédiatement, le papillon s'envola en quelques battements d'ailes afin de rejoindre la cime des arbres. Astíriel le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit caché par les feuilles. Elle dû les fermer la seconde suivante car un rayon de soleil s'échoua sur son visage, l'éblouissant. Elle respira un grand coup et l'odeur du sous-bois lui parvint. Ses paupières s'entrouvrir et elle eut un maigre sourire sur ses lèvres. Qui pouvait bien songer que ce monde allait au-devant de sa perte ?

Elle soupira et sortit de ses pensées. Le soleil baissait déjà et bientôt, sous le couvert des arbres, la nuit s'installerait.

Il faut presser le pas Remmen, dit-elle tout bas en flattant l'encolure de son cheval qui releva la tête

Elle saisit les rênes et donna un petit coup de talon dans les flancs de sa monture qui démarra immédiatement. Elle suivit le mouvement du bassin en focalisant son attention sur la route. Le passage n'était pas très large, elle devait anticiper son arrêt si elle croisait celui d'une autre personne. Quoique cela avait bien peu de chance de se produire vu le monde qui passait par ici dernièrement. Elle galopa une bonne heure en faisant des haltes régulières. Remmen était puissant mais il n'était pas fait pour le grand voyage et manquait d'endurance. Elle finit par ralentir après avoir parcouru plusieurs kilomètres. La première chose qu'elle fit en repassant au pas fut une grimace.

Il y a une odeur nauséabonde par ici, se plaint-elle alors qu'un effluve de pourriture agressait ses narines.

Elle se boucha le nez pour tenter de ne plus la sentir mais l'air en était saturée. Elle renonça finalement et fit avancer sa monture pour quitter la zone. Elle avait l'impression d'avoir le nez coincé dans un pot de chambre qui aurait attendu pendant une semaine au détour d'une ruelle. Elle tira la langue de dégoût en imaginant la situation. Rapidement, elle sentit sa tête la lancer, la puanteur était telle qu'une migraine la prenait. Elle avisa les alentours et fut surprise, elle avait déjà fait plusieurs mètres et rien ne changeait...

C'était étrange, de plus, la forêt semblait changer autour d'elle. Les arbres étaient un peu plus rabougris et le léger murmure qui venait des branchages s'était tu, comme s'ils étaient morts ou... effrayés ? Mais que pouvaient craindre des arbres ? se demanda-t-elle. Hésitante, elle tendit l'oreille et ne distingua rien, cela aurait pu paraitre rassurant mais elle n'en fut que plus préoccupée. Elle ne percevait rien... du tout. Pas un bruissement, pas un animal, pas une respiration, pas un murmure. A cran, elle attrapa son arc et encocha souplement une flèche. En alerte, elle scruta les alentours, tous ses sens à l'affût. La seule chose qui lui parvenait était les bruits que faisait Remmen. Lui aussi paraissait agité et pressé. Elle ne se faisait donc pas d'idées, il y avait un réel problème. Elle sentit la noirceur de la nuit peser sur ses épaules et sa cage thoracique était compressée dans un silence étouffant. Elle avait peur de louper le moindre indice qui la sauverait. Elle ne savait pas ce qui la menaçait mais c'était présent et elle était entourée de cette aura poisseuse et lourde.

Astíriel - Tome 1 : Contes perdus d'une elfe [Legolas x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant