Chapitre 23

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  Le lendemain matin, Avril arrive en scooter au commissariat avec une Marlène qui a retrouvé la couleur blonde de ses cheveux.

- Tu vois, Marlène, lui dit la journaliste. T'es beaucoup mieux comme ça.

- Merci, Alice. J'ai retenu la leçon : il faut toujours rester soi-même.

- Si ça pouvait ne pas être le cas avec Laurence.

  Les deux amies entrent dans le commissariat avec le sourire. Mais, lorsqu'elles ouvrent la porte du bureau du commissaire, leur sourire disparaît en voyant l'inspecteur Rasse assis sur le bureau de Laurence. Il est en train de discuter avec Tricard.

- Vous voyez, Tricard, que j'avais raison.

  L'arrivée des deux jeunes femmes interrompt la discussion. L'inspecteur se tourne vers elles avec un sourire triomphant. Avril s'approche de Tricard comme si Rasse n'est pas là et lui demande :

- Où est Laurence ?

- Il est en prison, répond l'inspecteur avant même que le commissaire-divisionnaire n'ait pu ouvrir la bouche.

- Quoi ?! s'exclame Marlène. De quel droit osez-vous ?!

- Il a abrité un meurtrier, ce qui fait de lui un complice de meurtre. Vous, la journaliste, je vous conseille d'écrire un papier dessus.

- Non, mais vous n'avez pas honte ? s'indigne Avril.

- Honte de quoi ? rétorque Rasse. D'avoir arrêté des coupables.

- Le commissaire Laurence n'a rien à voir là-dedans. Il est innocent.

- Alors, expliquez-moi ce que faisait le suspect principal de deux homicides chez lui.

- Eh bien... je pense...

  Avril ne réussit pas à trouver les mots. Le sourire de l'inspecteur s'élargit de plus en plus.

- Vous voyez, il est coupable. D'ailleurs, vous allez en avoir la preuve dans quelques instants. Il se trouve que le commissaire-divisionnaire Tricard est tombé par hasard sur un témoin du meurtre de Hugo Difoisis. Le témoin a vu le meurtrier s'enfuir des lieux et va faire une identification.

- En fait, dit Tricard, vous vous trompez sur...

- Sur quoi, commissaire-divisionnaire ? Je ne fais que résumer ce que vous m'avez dit.

- Peut-être, mais...

- Êcoutez, de toute façon, nous allons bientôt être fixés. Elle arrive à quelle heure, au fait ?

- Je ne sais pas. Je lui ai juste dit de venir ce matin.

- Alors là, bravo Tricard. Si ça se trouve, elle est en train de se faire agresser...

  La porte s'ouvre à ce moment-là, et une jeune femme entre dans la pièce. Avril et Marlène la reconnaissent comme étant la serveuse du café de l'autre jour. Tricard s'approche de la nouvelle venue et lui demande :

- Vous êtes bien Juliette Martoin ?

- Oui. Et vous, vous êtes le policier avec qui je me suis baladée hier.

- C'est ça, confirme le commissaire-divisionnaire avec un sourire timide.

  Rasse s'approche vivement de la serveuse, la prend par le bras et lui dit :

- Allez, ne perdons pas de temps. On va faire une confrontation.

  La jeune femme tente de protester contre cette méthode brusque, mais l'inspecteur reste sourd aux protestations et l'amène avec lui, suivi de Tricard, Marlène et Avril. Le petit groupe arrive jusqu'à une cellule où se trouvent le commissaire Laurence et Duvaux. Rasse pousse Juliette Martoin et lui demande :

LPM - Jeu, assassinée, et matchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant