Chapitre 5

212 18 0
                                    

  Alors que le mouvement dans le commissariat commence à s'estomper, Tricard a une discussion téléphonique avec l'inspecteur Rasse qui se résume à ça :

- Oui, Rasse. Apparemment, il a une nouvelle piste.

- Je vois... Mais est-ce la bonne ?

- Eh bien... je ne sais pas.

- Raison de plus pour que je vienne. Si on m'a demandé mes services, ce n'est pas pour rien.

- Mais...

  Mais avant même de continuer sa phrase, Tricard comprend que l'autre vient de raccrocher. Le commissaire-divisionnaire marmonne pour lui-même :

- Alors ça...

  Quelque chose lui dit que les jours suivants ne seront pas de tout repos.

***

  Le commissaire Laurence regarde pour la énième fois l'heure sur sa montre. Dans une demi-heure, ce sera le soir. Il vérifie s'il a bien sur lui sa flasque d'alcool et son briquet - ça lui a déjà sauvé la vie - et son pistolet - qui n'est pas chargé, bien entendu. Il vérifie ensuite si sa tenue est correcte. Une fois tout cela fait, il quitte son appartement, entre dans sa voiture. Direction : le terrain de tennis.

  Le soleil finit de se coucher quand le commissaire arrive au lieu de rendez-vous. Lorsqu'il ferme la portière, il remarque une femme assise sur une chaise sur le terrain. Sûrement son informateur - informatrice, plutôt. Alors qu'il s'approche de la grille cadenassée, Laurence sent que quelqu'un l'observe. Se fiant à son intention, il se retourne pour voir juste à temps une personne se cacher derrière un mur.

- Vraiment étrange, se dit-il.

  Il va voir qui l'espionne ainsi. Il n'en est qu'à quelques pas lorsque quelqu'un qu'il ne reconnaît que trop bien surgit.

- Marlène ?

- N... non. Je ne vois pas de qui vous voulez parler.

  Malgré la fausse barbe, l'imperméable et les lunettes noires, Marlène reste identifiable au commissaire. Ce dernier la prend par le bras, l'emmène derrière le mur et lui demande d'un ton qui ne dit rien qui vaille :

- Qu'est-ce que vous fichez ici, Marlène ?

- Tout-à-l'heure, j'ai cru que vous alliez à un rendez-vous galant. Alors, j'ai demandé à Alice de me prêter de quoi me déguiser. Et ensuite, je vous ai suivi.

- Marlène, écoutez-moi. Il y a à quelques mètres une femme qui prétend avoir des informations sur le trafic de bijoux.

- Une femme... Comme par hasard...

- Vous voulez un conseil, Marlène ?

- Oui ?

- Rentrez chez vous, débarrassez-vous de ce costume ridicule et allez dormir.

- Mais, commissaire...

- Ne discutez pas, Marlène, lui intime Laurence.

  Le commissaire jette un coup d'œil au lieu de rendez-vous. La femme est toujours assise sur sa chaise. Il traverse la rue tout en s'assurant qu'il n'y a pas quelqu'un de louche en vue. Sa secrétaire préfère rester cachée. Quand Laurence arrive vers la grille, il remarque que le cadenas est ouvert. C'est donc sans difficulté qu'il réussit à aller jusqu'à la femme, toujours assise. Elle ne fait pas le moindre geste. Elle doit être en train de dormir. Mais Laurence remarque qu'elle a les yeux ouverts. Et également un étrange trou dans la robe, un trou d'où sort du sang. Pour le commissaire, le doute n'est plus permis.

  Il a devant lui un cadavre.

LPM - Jeu, assassinée, et matchNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ