Chapitre 11

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  Marlène sort du commissariat et voit son amie Avril enfourcher sa motocyclette. Elle se précipite vers elle et lui demande si elle peut l'emmener.

- Où ça ? lui demande la journaliste.

- Où tu veux.

  La jeune rousse donne un casque à Marlène qui monte derrière elle sur la pétrolette.

- Tu as l'air de bonne humeur, Marlène.

- Oui. Ça va beaucoup mieux.

- Ravie de te l'entendre dire.

- Le commissaire n'a eu que ce qu'il méritait.

  Avril se tourne vers son amie et lui demande :

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

- J'ai renversé du café sur lui.

- Sacré coup, Marlène. T'as raison, le commissaire n'a eu que ce qu'il mérite.

- Ça lui apprendra à me soupçonner.

- Ah ?

- Oui. Enfin, ce n'est pas la première fois, mais là, c'est le vase qui fait déborder la goutte d'eau.

- C'est plutôt l'inverse, Marlène.

- Ah ?

- Et... t'es sûre qu'il te soupçonne ?

- C'est l'inspecteur Rasse lui-même qui me l'a dit. C'est quelqu'un de... bon, de gentil et d'intelligent, ajouta la secrétaire blonde avec un air rêveur.

- Marlène ? dit Avril pour faire descendre son amie de son nuage.

- Oui Alice ?

- Est-ce que... tu ne trouves pas étrange que Laurence ne t'ait pas déjà interrogé ?

- Tu as raison, Alice. Ça cache quelque chose.

- Ah !

- Il cherche le bon moment pour m'interroger.

  Avril regarde Marlène avec de gros yeux.

- T'es complètement blonde ou quoi ?

  Marlène regarde son amie. Son visage montre qu'elle est choquée par les propos de la jeune journaliste.

- Tu n'as pas honte, Alice ? Utiliser des clichés, d'autant plus sur les blondes.

  La secrétaire enlève son casque, le repose sur le scooter d'Avril et s'en va d'un pas rapide. Avril lui crie :

- Où est-ce que tu vas ?!

- Loin de toi et du commissaire !

  Avril regarde éberluée Marlène s'éloigner. Elle enlève également son casque et se dirige vers le commissariat. Cet inspecteur Rasse est à l'origine de l'amitié brisée entre elle et Marlène, et il va le lui payer.

  Lorsque Glissant la voit arriver, il la salue de la main, mais est ignoré par la journaliste rousse qui marche d'un bon pas vers le bureau du commissaire. Elle entre - comme d'habitude - sans frapper. Elle trouve Rasse assis sur le fauteuil du commissaire Laurence, les pieds sur le bureau, en train de lire un dossier. Cette scène fait comprendre à Avril que cet inspecteur a l'intention de prendre la place de Laurence. Rasse, voyant qui vient d'entrer, repose le dossier, enlève ses pieds du bureau et se dirige vers la journaliste. Il ne semble pas voir la colère de cette dernière car il affiche un grand sourire en lui disant :

- Tiens, c'est vous ? Je vous ai manqué ?

- Pas du tout. En fait, c'est tout le contraire. C'est quand même répugnant ce que vous faîtes.

- Mais je ne vois pas de quoi vous parler.

- Oh que si. Vous avez monté Marlène contre Laurence, et maintenant on n'est plus amies, à cause de vous.

- J'en suis désolé.

- Ouais, c'est ça. Vous savez quoi ? Laurence est beaucoup mieux que vous.

  La journaliste s'apprête à sortir quand l'inspecteur l'interpelle.

- Hé !

- Je ne vous adresse plus la parole, monsieur.

- Il vous a manipulée, vous aussi ?

  Avril s'arrête et prend conscience de ces quelques mots. Elle se retourne et lui demande :

- Qu'entendez-vous par là ?

- Le commissaire Laurence est jaloux de moi. Du coup, il raconte des choses fausses sur moi, surtout aux femmes avec qui il couche. Alors, vous le croyez toujours ?

  Avril hoche de la tête et lui répond :

- Oui. Non mais, répondez-moi franchement : vous avez vraiment cru que je suis du genre à gober toutes les salades ? Attendez un peu que Marlène sache la vérité.

  Et la journaliste fait demi-tour et sort du bureau du commissaire. Rasse se frotte le menton et dit pour lui-même :

- Eh ben, mon vieux... En voilà une qui résiste à ton charme... et qui risque de te causer des ennuis.

  Une idée lui vient à l'esprit. Il ne peut s'empêcher de sourire en murmurant :

- À moins que... Oui, ce n'est pas une si mauvaise idée.

  Et il retourne lire le dossier, le sourire encore aux lèvres.

LPM - Jeu, assassinée, et matchDove le storie prendono vita. Scoprilo ora