Dix-neuvième chapitre

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"Suis-je la seule à croire que ce n'est que pure folie de s'aventurer là-bas ?"

"Non. Mais c'est la moins pire des idées que nous ayons."

"Chut, faites silence ! Nous approchons !"

La silhouette d'un imposant édifice se découpa dans l'obscurité. Le silence tomba sur le groupe, troublé par le crissement des graviers contre leurs chaussures. Les yeux tournés vers le sommet du bâtiment, Elaïa finit par accélérer le pas et rejoignit Idaline qui marchait quelques mètres devant leur groupe.

"Idaline, je... Je ne doute pas de ton plan mais, est-ce bien sage d'être parti sans prévenir quiconque ? Si quelque chose venait à mal tourner, nous serons livrées à nous-même. Bien que..."

Elle regarda en arrière, son regard s'arrêtant sur une silhouette encapuchonnée bien plus grande que la leur. L'air indifférent, Tsukito se contentait de les suivre sans dire un seul mot. Elaïa avait noté toute fois que son pas était légèrement plus rapide que d'ordinaire. Était-il inquiet ? Rien dans son visage ne pouvait le trahir, elles l'avaient toutes bien compris.

Dans son dos, il portait un paquet  parfaitement enveloppé d'un linge blanc. Idaline ne leur avait pas expliqué comment elle avait fait pour convaincre le dieu, normalement silencieux et réservé, de se joindre à elles sans qu'il ne prévienne Loki ou l'un de ses amis. Tsukito ne serait pas non plus celui qui expliquerait sa venue. Il n'y avait rien à faire d'autre que suivre le plan élaboré par Idaline et prier qu'un miracle se produise.

Derrière, Audra se manifesta. "Idaline, dis-moi..."

L'intéressée se tourna dans sa direction, "Hm, que veux-tu savoir ?"

"Ce n'est pas la première fois que tu conçois un plan pareil, je me trompe ?"

Mathilde releva la tête, intriguée, "Maintenant que j'y pense, il est vrai que tu ne semblais pas avoir le moindre doute quand à la réussite de ton plan, comme si tu avais déjà exploité ce genre de failles."

Pour toute réponse, Idaline eut un sourire mystérieux, et répondit vaguement, "Quand on travaille dans un milieu comme le mien, on doit rapidement se démarquer des autres. De plus, comme je suis une femme, on me porte moins d'intérêt qu'un homme, l'enjeu est donc double. Mon audace, c'est ma marque. J'ai eu de la chance car mes supérieurs ont apprécié ce trait de caractère. C'est à ce moment-là que j'ai eu la chance de rencontrer Loki..."

Sa déclaration fit place à un silence ébahi. Idaline, normalement sarcastique, leur parlait avec une sincérité presque douloureuse. Cela les laissa admiratives et elles ressentirent alors un profond respect pour la jeune femme. Ses compagnes avaient bien noté qu'il s'était passé quelque chose entre elles et Loki mais, si leur visage témoignait leur curiosité, elles ne l'exprimèrent pas. Rapidement, les jeunes femmes et le dieu arrivèrent devant une porte fermée, gardée par deux soldats qui pointèrent leurs armes dès qu'ils les entendirent approcher.

"Halte ! Les étrangers ne sont pas les bienvenus !"

D'un calme olympien, Idaline s'avança vers eux, ondulant légèrement des hanches dans une démarche féline, hypnotisante. À quelques pas seulement des soldats, elle s'arrêta et pris une position digne d'un acteur dramatique, 

"Hélas, braves guerriers, mes soeurs et moi avons bravé mille dangers dès que nous avons appris que vous aviez remporté une importante bataille. Il s'agirait pour nous d'un honneur si nous pouvions seulement danser et chanter pour vous... S'il-vous-plait, informez au moins votre chef de notre présence..."

Les deux soldats se chuchotèrent quelques mots, et l'un d'eux disparut derrière les portes. L'autre se rapprocha d'Idaline, la matant sans aucune retenue.

La Tresse du destin-Kamigami no asobiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant