Chapitre 36 : Empoisonnés

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Les combats dès le début du tournoi étaient rudes. Les lames s'entrechoquaient, des sorts explosaient dans l'air, les premiers vaincus tombaient à terre.

La foule criait de joie quand un affrontement se terminait et que le vainqueur se détournait pour repartir se battre. Les humaines avaient vu un peu de sang couler mais elles étaient toujours surprises de voir la vitesse de guérison des plaies.

Elles ne pouvaient pas dire qu'elles aimaient ce déchaînement de violence qui pouvait aller jusqu'aux portes de la mort mais elles appréciaient le fait de regarder des gens se mesurer, tester leur force. Elles apprenaient de ces combats.

Seule Celeste semblait être ailleurs. Au lieu de suivre le tournoi, elle se concentrait, les yeux tristes, sur le livre qu'elle tenait entre ses mains.

"- Céleste. Céleste ! Houhou ! Céleste ! Fit Mathilda à ses côtés en la secouant un peu. Est ce que ça va ? Tu es pâle !

- Hein ? Quoi ? Couina la concernée en s'éveillant. Oh, Thilda ! Ne t'inquiète pas, c'est juste que je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers temps.

- Hmm. C'est vrai ce mensonge ? Siffla la plus mûre, suspicieuse. En y réfléchissant bien, tu as une mine vraiment affreuse. Viens par ici, ce sera plus tranquille.

- Hé ! Mais... protesta la jeune érudit."

Elle se laissa entraîner hors des gradins par son aînée. Elles prirent le chemin inverse et s'arrêtèrent dans un couloir désert. Elles pouvaient néanmoins entendre la foule en délire.

Céleste poussa un soupir soulagé. Elle n'avait jamais supporté les endroits trop bruyants et un peu de calme était le bienvenu.

"- Céleste, ne me prends pas pour la reine des idiotes, Menaça la mère. J'ai toujours deviné lorsque quelqu'un mentait et n'oublie pas que je peux lire dans ton esprit si tu m'y forces.

- Tu... tu n'oserais pas... souffla la jeune femme, sentant ses dernières barrières céder.

- Ne prends pas de pari là-dessus, il ne vaux mieux pas crois moi, expliqua Mathilda en se radoucissant. Écoute, je sais que quelque chose -quelqu'un- te tracasses. Tu peux me le dire, je t'assure.

- Je... J'ai peur, avoua sa soeur. Je me sens tellement faible, si tu savais. Même avec vos pouvoirs, vous restez des mortelles et au fond de moi je sais que... que... un jour, il vous arrivera un grand malheur. Au départ, je ne souhaitais qu'une seule chose, découvrir le monde. Mais... Après toutes ces aventures, toutes ces... choses que nous n'aurions jamais dû voir, je n'ai plus envie de partir. Je voudrais retourner chez moi.

- Oh... Céleste... Pourquoi tu nous n'en as jamais parlé ? Où même à Thot ?

- C'est compliqué de... dévoiler ses faiblesses surtout dans une situation comme la nôtre. Et... concernant maitre Thot, la vérité c'est que... Je ne peux plus aller le voir. J'ai renoncé à être son élève.

- Quoi ? Mais pourquoi donc ? Tu aimais tellement assister à ses cours !

- Et j'aimerais encore qu'il m'enseigne mais lui n'a jamais voulu devenir mon  professeur et c'est durant notre dernière conversation, dans la bibliothèque du royaume égyptien qu'il me l'a bien fait comprendre. Je ne suis pas digne d'être son élève. Pas dans mon état actuel.

- C'est pour cela que je te vois si mal ? Attends ici, je vais le chercher et lui dire deux mots !

- Non, non, non ! Surtout pas, il y a une autre raison pour laquelle on ne peut pas lui parler.

- Dis moi juste cette raison avant que j'aille lui dire ma façon de penser.

- Parce qu'on ne peut plus leur faire confiance ! Ne me demande pas comment ni pourquoi je le sais mais les dieux prévoient un événement énorme contre les hommes. Je n'ai eu le temps de ne saisir que quelques bribes mais la situation va évoluer. Et pas en bien."

La Tresse du destin-Kamigami no asobiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant