Chapitre 6 - Déjeuner sur l'herbe...

Depuis le début
                                    

À force, si la personne connaissait le film, elle finissait par craquer ou si elle n'en savait pas plus que moi, elle craquait aussi, mais autrement... Comme Stacy qui ne voulait plus aller au cinéma avec moi. Parker lui devait s'en accommoder, pourquoi ? Allez savoir ! C'était le grand mystère Parker ! En plus, je ne supportais pas les papouilles, même si pour la majorité des couples une salle obscure était assez propice à ces marques d'affection.

– Tu aurais pu refuser, susurra-t-il, le sourire aux lèvres.

– Ah! Parce que j'avais le choix, si oui, je te laisse là, maugréai-je.

– On a toujours le choix, Lila. Et tu as choisi d'accepter.

– Il faut que l'on parle de toute façon, autant le faire le plus tôt possible, me justifiai-je, en arrêtant la voiture sur la petite route qui nous mènerait sous le magnifique arbre que j'avais vu le jour d'avant.

– Déjà ? On en est déjà au : « faut qu'on parle ? ». On n'a rien commencé ou sinon je n'étais pas là. Je proteste ! Je souhaite tout reprendre du début.

Je venais de me rendre compte de la porter de mes mots. Il fallait vraiment que je fasse gaffe, bordel ! Il n'en loupait pas une. Autant les mecs en général n'écoutaient rien, autant lui, il retenait tout. J'étais quand même prise par l'envie d'en finir, mais mon estomac lui, me suppliait d'entendre un peu. On s'installa à même la pelouse, à l'ombre des grandes branches. La vue était grandiose et il n'allait pas gâcher mon repas.

La scène était presque drôle, comme dans la peinture de Manet, une petite rivière parcourrait le terrain de golf et le point d'eau se trouvait derrière nous. Et contrairement à cette magnifique œuvre, j'étais habillée.

– Tu en veux, proposai-je, en lui tenant un triangle de mon sandwich.

Je ne voulais rien lui devoir... C'était toutefois dur de rivaliser avec ce qu'il avait apporté, mais en général ma petite préparation faisait son effet.

– C'est à quoi ? demanda-t-il, tout curieux.

– Je croyais que tu aimais les surprises ?

Ok, elle était facile.

– Si je trouve tous les aliments, j'ai droit à quoi ? me taquina-t-il.

– À strictement rien ! C'est du pain, de la tomate, de la salade et du bacon ! N'exagère pas.

Il avala une énorme bouchée en me faisant un clin d'œil. J'étais tombée dans le panneau. Il avait eu les informations qu'il voulait. Je capitulai, le temps de savourer mon Butte Cornish Pastries. Quoi ? Ils étaient posés là, autant en profiter. Les pommes de terre, le bœuf, les oignons étaient succulents.

– Tu connais quand même l'histoire du Butte Cornish Pastries, les épouses des mineurs leur préparaient ce plat pratique et complet, que l'on pouvait amener sans en mettre partout, continua-t-il.

– Je sais, monsieur Je sais tout ! bougonnai-je.

Je venais du Montana quand même. Il pensait vraiment m'apprendre quelque chose là !

– Non, parce qu'en fait, tu en as là, dit-il, en montrant un morceau de pomme de terre sur ma cuisse. J'étais assise en tailleur. Et encore là.

Effectivement, j'avais également un bout de carotte sur l'autre jambe.

– Tu as de la mayonnaise sur le coin de la lèvre depuis un sacré moment, mais je suis assez poli pour ne pas te le faire remarquer.

– Oh, moi qui pensais que tu me reluquais, plaisanta-t-il, en passant sa langue au coin de sa bouche.

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant