- Ari je ne vous renverrais pas en service, c'est terminé.

Bouche bée je ne trouve plus les mots. Je ne vais plus servir ? Impossible, ça doit être une blague.

- Je ne vous crois pas.

Il sourit chaleureusement.

- Je vous assure que vous n'y retournerez pas.

- Comment puis-je être sûre que vous ne mentez pas ?

- Pourquoi mentirais-je ?

Je n'en ai pas la moindre idée alors je préfère de me taire.

- Dites-moi pourquoi Darrow vous a battu.

- Je l'ai contrarié.

Il semble sonder mon âme à travers mes yeux pour savoir si je mens.

- Comment ?

Je soupir, poings serrés.

- Ça n'a pas d'importance.

Je ne tiens pas à me rappeler ce qui c'est passé, je me retourne, les yeux dans le vague trainant sur le paysage désertique encore sombre. Quelle heure peut il bien être ?

- Ari.

- Qu'est ce que ça peut bien vous faire ?

- ARI.

Je frissone de dégoût en y repensant, je ne veux pas en parler. Cela dit je veux encore moins retourner là bas et, malgré le fait que rien ne me prouve sa sincérité je le crois.

- Il... Il voulais coucher avec moi... alors... alors je l'ai repoussé...

Je me retourne et le regarde. Il sert des dents, la mâchoire crispée, du sang s'échappe de ses poings serrés, un peu plus et il s'enflamme. La rage le consume. Il tourne les talons et quitte la pièce avec un "Je reviens tout de suite" suivie de la porte qui claque. Deux possibilités, 1: il a une envie d'uriner très pressante. 2: Darrow va passer le pire jour de sa vie.

Je soupire de soulagement. Ça aurait pu être pire.

Un sourire carnassier fait surface sur mes lèvres quand je réalise que l'on m'a laissé seule dans une pièce avec une immense bibliothèque. Je trottine jusqu'aux étagères et parcours des yeux les tranches des ouvrages, passant délicatement mes doigts sur le fin papier de leurs couvertures. Je m'arrête devant le rayon de poésie. Il y a plus de livres ici que je n'en ai vu dans tous le palais. Chez moi nous avions aussi une grande bibliothèque, encore plus grande que celle ci, mes parents aimaient venir s'asseoir dans les grand fauteuils, un livre à la main. Ça me contrariais car je n'avait pas le droit de faire du bruit dans cette pièce mais maintenant je comprends.

Je récupère un livre qui, à en juger par sa couverture, ne doit pas dater d'hier, et retourne me réfugier dans le grand lit en allumant la lampe de chevet.

* * *

- Je vois que vous avez trouvé votre bonheur parmi les livres que j'ai mis de côté dans votre bibliothèque.

Je sursaute et lève le nez du livre. Satan me regarde, un sourie satisfait aux lèvres.

- Euh oui, désolé, c'était trop tentant.

Je me lève et m'apprête à reposer le livre à sa place.

- Non, cette bibliothèque est à vous, vous pouvez vous servir. Je savais que vous aimiez la poésie mais je n'était pas sûre pour le reste alors vous pourrez aller vous servir dans la grande bibliothèque.

Mes épaules s'affaissent et ma bouche reste entrouverte plusieurs secondes avant que je ne me reprenne.

- Vous êtes entrain de me dire que cette bibliothèque est mienne ? Vous êtes sérieux ?

Il rit.

- Oui, cette chambre vous appartient, et la salle de bain adjacent elle aussi.

-Non, impossible ! Vous vous moquez de moi !

Il secoue la tête devant mon air ébahie. Je passe de simple servante n'ayant à peine de quoi manger à avoir une chambre et une salle de bain, même une bibliothèque !

- Eh bien...Merci infiniment monsieur...

- Will. C'est juste Will. Et vous ne devriez pas me remercier, c'est quelque chose que j'aurais du faire il y à de cela bien longtemps. Une promesse non tenue que je fini par tenir en espérant être pardonné un jour.

- De quoi parlez vous ?

Il secoue la main dans le vide.

- Rien, rien ne vous en faites pas. Vous souhaitez voir la grande bibliothèque ? Je suis certain qu'elle vous plaira.

J'acquiesce silencieusement et le suis.

Nous marchons à travers des couloirs luxuriant que je n'avais jamais vu avant, je suppose que peut de domestiques ont accès à cette partie du chateau. En fait, tout me semble plutôt jolie, les fenêtres sont entourées de magnifiques rideau brodés et la tapisserie n'a d'égales que les tableaux accrochés à intervalles régulier le long des murs. Au sol, se trouvent des tapis tous plus beaux les uns que les autres.

Dans ma tête se matérialise une image des dortoirs dans lesquels je dormais avec les autres servantes la nuit dernière, il est clair que cela ne ressemble en rien à ce qui se déroule sous mes yeux. Là bas les paillasses nous servant de lit sont dur et tout semble crasseux, il fait froid et l'ambiance est pesante, ça ne serait pas si terrible si les cinquante autres servantes ne me détestaient pas autant, deux fois par semaines elle décidait de me réveillé avec un seau d'eau ou de me jeter des cailloux en pleine nuit.

- Tu aimes ?

La voix de Will me ramène brusquement à la réalité mais je garde un gout amer dans la bouche.

- Disons que c'est bien mieux que ou j'ai vécu les quinze dernières années.

Ma voix est sèche et mon ton âpre. J'entends Will soupirer, les cinq suivantes minutes de trajet se font en silence. Puis nous arrivons devant devant une grande porte à double battant. Will les pousse et me laisse entrer en première. Malheureusement pour lui je m'arrête au seuil et contemple la pièce sidérée.

Nda:
Salut ! J'espère que le chapitre vous a plu, vous les préfèrerez longs ou courts ?

Satan et moi Where stories live. Discover now