Chapitre 1- (1-2) ça va swinguer !

Depuis le début
                                    

Elle me voyait tellement de fois feuilleter mes livres photos, comme on pourrait relire ces romans favoris. Là, c'était mes instants de vie préférés.

– Merci, embrasse très très fort toute la famille pour moi. Et dis leur bien que je les aime gros gros comme les montagnes.

J'exagérai encore mes paroles en ouvrant grand les bras, ce qui fit éclater de rire ma petite sœur. Elle me fit un clin d'œil complice pour sceller notre accord. Mais elle savait que c'était elle que j'aimais gros comme cela.

J'embrassai chaleureusement mes parents après une bonne dizaine de recommandations. C'était la première fois qu'ils me laissaient seule à la maison tout un été. Enfin, seule, tout était relatif. Ma grand-mère Carmen allait sûrement appeler une bonne dizaine de fois. Et mes grands-parents paternels vivaient dans le ranch à quelques mètres d'ici. Cette année ma mamie Ellen recevait des enfants malades, venus passer quelques mois au ranch.

Suite à son cancer, elle avait rencontré de nombreuses associations et avait proposé de créer un camp de vacances, permettant une continuité des soins, tout en offrant un moment d'évasion pour les gamins. J'avais entendu mon père lui dire qu'elle était comme Zena la guerrière, ne connaissant pas Zena, je l'appelai depuis toute petite : mamie guerrière !

Elle avait tout prévu, un jeune étudiant en médecine avait été choisi comme bénévole. Le ou la veinard(e) venait deux mois à Seele Lake, c'était le paradis. D'après ma grand-mère, il devait également aider au centre médical de la ville pour les vacances et les urgences du coin. Nous manquions cruellement de médecins.

Quant à moi, je n'avais pas voulu travailler au ranch avec eux cette année. J'aidais tous les ans et m'occupais d'amener les enfants en sortie équestre, tout comme mon père avait pu le faire une fois. Le plus beau des étés à Seele Lake, selon lui, ce qui faisait rire et rougir ma mère.

Mais là, l'oncle de mon ami Stacy, nous avait trouvé un boulot au "Double Arrow Lodge". Le personnel était assez polyvalent. On pouvait être amené à servir au bar, s'occuper des golfeurs ou tenir le spa privé du club. Certains des employés vivaient dans des petits bungalows, dans l'immense domaine, et de nombreuses fêtes étaient prévues. Stacy avait un bungalow pour elle, mais elle m'avait promis de m'amener et venir me chercher. Quant à moi, je préférais rester à domicile, pour une fois que j'avais la maison libre !

Nous avions d'ailleurs rendez-vous dans dix minutes à la soirée d'inauguration du personnel. Mince, je devais me dépêcher, si je ne voulais pas être encore en retard - une de mes grandes qualités-. J'enfilai vite fait une robe blanche et des escarpins. Pour une fois, je laissai mes cheveux blonds tombaient sur mes épaules. Ils ondulaient légèrement. Je me demandais souvent si je les tenais de ma mère biologique ou de mon père...

À vingt-deux heures tapantes, la Chevrolet de Stacy stationnait devant ma maison. Ni une ni deux je jetais mon sac doré en bandoulière, sur mon épaule pour la rejoindre.

– Waouh, s'exclama mon amie, quand j'ouvris la porte côté passager.

– Pas de pantalon slim de sport, ni de basket ? Et à l'heure ? se moqua-t-elle.

– Quand je suis tout le temps en noir, tu ronchonnes et là, je fais un effort et tu n'es pas contente. Tu vois, mes vieux pantalons te manquent et m'attendre aussi. Avoue-le !

– Oh que non, tu es superbe, ça fait plaisir de te voir comme cela, c'est Parker qui va être content !
                    
À Parker, mince... Je n'avais pas forcément envie de le voir ce soir. Bon, après tout, c'était moi qui avais choisi cette relation non exclusive. Et même, si je ne voyais personne d'ailleurs, je ne voulais pas qu'il imagine quelque chose de plus sérieux. Il était tendre comme une petite guimauve, réconfortant et doux, mais à petites doses, sinon c'était vite écœurant ! Moi, cynique ? Vous n'avez encore rien vu !

À minuit, les papouilles de Parker étaient déjà de trop. J'avais bu, mais pas assez pour continuer à faire semblant de m'amuser.  Nous étions restés avec notre groupe de connaissances, sans aller vers les saisonniers. Une fête comme les autres, je préférai partir. Malgré tout, Parker était sympa. Il suivait des cours de commerce à Missoula. On se voyait de temps en temps, je l'avais rencontré en allant voir mes parents enseignants sur le campus. Ils le trouvaient plutôt agréable, pour ne pas dire ennuyeux, j'étais sûr !

– À plus ! Merci pour la soirée. On se revoit bientôt !
                  
Après, un bref baiser sur le coin des lèvres, je sortis aussi vite que possible de la voiture de Parker. Il avait insisté pour me raccompagner et devait sûrement penser que je l'inviterais à rentrer chez moi. Ce qui était hors de question !

J'entendis vaguement, un lointain : « je t'appelle demain », mais j'étais déjà en train d'ouvrir la porte rouge de notre maison de famille. Je jetais mes escarpins, dans l'entrée, quelle torture ces trucs... enfin un peu de liberté !

J'espère que cette première partie de chapitre vous a plu ?! N'hésitez pas à voter et commenter ;) A bientôt !

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant