Baby Doll (version française)

Chapitre 53 - Réel

« Maman. » Je la coupais, enlevant ses mains de mon visage pour les tenir dans les miennes. « C-C 'est pas de sa faute. » Je dis doucement, je n'avais pas la force de hausser la voix. Et j'étais aussi terrorisée par la réaction que ma mère allait avoir lorsque je prononcerai ma prochaine phrase. « Je l'aime. »

La tête d'Harry se retourna à mes mots, redressant sa posture qui était affalé dans le siège, alors qu'il écoutait attentivement. La mâchoire de ma mère devint tout à coup molle, elle me regardait dans dire un mot. Je me mordais la lèvre nerveusement, alors que la tension grandissait à vue d'œil.«Maman.» Je commençai, reposant ma main sur la sienne. Je fus triste quand elle retira vivement sa main. Ce fut probablement la seule fois où je la décevais, mais garder cela pour moi n'avait plus aucun intérêt pour moi.

Je n'étais rien de plus qu'une petite fille infirme qui ne pouvait maintenant rien perdre de plus, alors je ne voyais pas l'intérêt de cacher quelque chose d'aussi important pour moi à ma mère. Je voulais qu'elle sache combien Harry était important pour moi, je voulais qu'elle sache qu'elle ne pouvait pas simplement l'éloigner de moi, et je voulais qu'elle sache qu'à part elle et mon frère, Harry est tout ce que j'ai. J'étais restée trop longtemps avec lui pour le laisser partir. Mais je ne pouvais pas m'attendre à ce qu'elle comprenne instantanément comment je me sentais parce qu'à ses yeux, Harry, Richard et Damian étaient la même personne.

« Il t'a fait ça Thalia, il t'a forcé à faire cela... » Elle murmura.

« Non il ne l'a pas fait. C'était... » Je me suis arrêtée pour avaler la boule présente dans ma gorge. « Je... j'étais consentante. Il ne s'est jamais imposé à moi. »

La prochaine chose que je savais est que ma mère souleva ses bras frêles du matelas pour créer un espace entre nous, me regardant comme si j'étais une parfaite inconnue. Ma poitrine me fit mal à sa réaction. Et pour aggraver les choses, Harry se pencha, en étendant son bras pour attraper ma main. L'expression triste de ma mère se durci lorsque Harry s'avança. Ses yeux gris larmoyant se posèrent sur nos mains entrelacées, montrant tant de douleur que je ne pouvais plus la regarder. « Écoutez, j'aime votre fille. Et je voudrais que vous sachiez que si je n'avais rien fait, elle serait encore dans cette maison à faire Dieu sait quoi. Mon père est celui qui s'est débarrassé du bébé. Je ne savais pas qu'elle était enceinte avant que Richard ne la prenne à nouveau. » Dit Harry froidement, confirmant mes hypothèses.

« Darren m'a dit cela. Il m'a dit qu'il y avait quelque chose entre vous mais je ne voulais pas le croire, parce que je ne m'attendais pas à ça de toi Thalia. Je ne m'attendais pas à ce que tu te conforme à quelque chose d'aussi morbide. »J'entendis Harry se moquer alors que ma mère pinça ses lèvres et laissa une larme rouler sur sa joue. Ca me faisait mal de la voir comme ça mais il fallait qu'elle sache, même si elle ne pouvait pas comprendre.

Mais il était injuste de me mettre dans cette situation à l'heure actuelle. Je n'avais même pas le temps d'assimiler le fait que j'avais perdu mon bébé, ou que j'avais été enceinte tout ce temps et j'étais déjà obligée de faire face à une confrontation contre ma mère. Je redoutais ce moment depuis si longtemps et il était enfin arrivé... au pire moment. J'ai laissé échapper un souffle, plus fragile que les autres au point que la main d'Harry serra la mienne un peu plus fort. C'est seulement quand j'ai sentis son pouce caresser ma joue que j'ai su que je pleurais. « Si vous étiez vraiment préoccupée par Thalia, vous ne seriez pas en train de lui dire ces choses en ce moment même. » Il lui dit. Harry avait raison mais je ne voulais pas qu'il la réprimande comme ça.

Juste à ce moment, la porte s'ouvrit en grinçant et une tête apparut. « Excusez-moi de vous déranger mais le temps de visite est terminé. » C'était l'infirmière d'il y a quelque temps et elle lança un regard à ma mère. Dans un sens, j'étais reconnaissante. La tension ne s'atténuera que lorsque ma mère partira. Je voudrais lui parler plus tard, lorsqu'Harry ne sera plus là pour riposter et créer un plus grand problème.