Desert Rose

Chapitre XXIII: Manhunt Part.2

Henry avait préféré de ne pas répondre à Richard. Mais lorsque le docteur prononça ces mots, un déclic se fit dans son esprit: Ce pourrait-il qu'il soit tombé amoureux de Roselyn...? Le shérif savait que cela était fort possible mais il refusait de se l'avouer. Non, dans sa tête, il n'était pas avide d'aimer la jeune femme. Henry avait toujours écouté sa raison en premier et elle lui disait qu'il ne pourrait jamais avoir Roselyn, trop de choses les séparaient. Mais son cœur le poussait encore à faire toujours plus pour elle ... Le point de non-retour était de sauver son père qu'il voulait pourtant tuer il y a encore quelques jours. Dieu seul savait comme cette histoire allait se terminer... 

Quand James avait appris le plan complètement fou de son ami, il avait passé plus de deux heures à essayer de le raisonner sans grand succès. L'adjoint en était aussi arrivé à la conclusion qu'Henry avait un peu trop d'admiration pour Roselyn. Le shérif n'avait pas démenti, puisque là encore il n'avait rien dit. James avait vite compris qu'il avait vu juste ... et c'était reparti pour une demi-heure de sermons.

"Mais tu es complètement malade! Tomber amoureux de la fille de Bad Wolf était la putain de dernière chose à faire!" avait-il dit, furieux

Et il avait raison. James était peut-être très peu mature la plupart du temps, il savait être sérieux et pertinent. Mais Henry était borné, il ne se laissa pas convaincre par les arguments (pourtant judicieux) de son ami. Alors il avait abandonné en maudissant l'entêtement du shérif. Quand Henry lui avait demandé d'exercer les fonctions de shérif en son absence, il avait failli refuser mais en tant qu'adjoint, c'était son devoir ... et au fond, il faisait confiance à son ami.

Le shérif n'était pas retourné chez lui ce soir-là. Il savait que voir Roselyn lui ferait mal à en crever. Tant pis s'il elle s'enfuyait, si tenter qu'elle soit assez folle pour traverser seule le désert sans avoir où aller, il serait libéré de cette effroyable torture ... À moins que la savoir seul et en danger soit pire encore. Peut-être qu'elle l'attendait? Elle avait été si gentille avec lui, si douce ... Elle avait même embrassé s'il n'avait pas rêvé ... Mais pourquoi était-elle si douce avec lui? Est-ce qu'elle partageait ses sentiments? Oh il fallait qu'il arrête de penser à elle! Henry s'enferma dans son bureau et se laissa tomber sur le fauteuil peu confortable mais qui ferait office de lit pour cette nuit. Il n'avait pas dormi de la nuit, de toute manière il n'y serait pas arrivé, même de gré.

Comme prévu, le docteur Walker se présenta à l'aube au bureau du shérif. Les deux hommes n'échangèrent pas plus de quelques mots. Ils étaient conscients de la dangerosité et de l'illégalité de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Bientôt, aux yeux de la justice, ils seraient complices de l'un des criminels les plus recherchés d'Arizona. Richard l'était déjà, Henry allait le devenir. Pour ne pas reculer et se rétracter, le shérif pensait à Roselyn et à combien elle serait heureuse de voir son père sain et sauf. Oui, il se concentrerait sur elle quand il exécutera son plan.

-Et ensuite? demanda Richard, brisant le silence pesant qui régnait 

Henry n'avait pas besoin que le docteur développe son questionnement pour comprendre ce qu'il voulait dire.

 En chargeant son arme, l'homme de loi répondit

-Ensuite, on avisera.

Richard ne cachait pas sa perplexité et sa réticence à suivre Henry qui ne semblait pas avoir réfléchi à la suite de son plan, mais il était trop tard pour faire marche arrière. James était là lui aussi... Il se taisait, mais il toisait les deux hommes avec un air désapprobateur.

-James, commença Henry, j'ai une dernière faveur à te demander ...

-Au point où on est ... 

-Va voir Roselyn... Elle devrait être encore chez moi. Explique-lui la situation et dis-lui de se tenir prête quand on reviendra.

-Et si elle s'est enfuie? 

Henry soupira et rangea son arme à sa ceinture. Cette possibilité lui brisait le cœur mais il répondit

-Alors ainsi soit-il.

Sans un mot de plus, il sortit du bureau suivi de Richard. Les deux hommes rejoignirent le Marshall après avoir récupéré leur monture. John Moore était déjà à cheval, un grand sourire aux lèvres. Il avait déjà rassemblé tous les futurs "chasseurs". Que ce soit les quelques hommes du shérif ou les siens.

 -Bonjour Henry, vous êtes venue accompagné? lança le Marshall en voyant les nouveaux venus s'approcher 

-Oui, c'est le docteur Walker. C'est un très bon tireur, il nous sera utile. répondit Henry machinalement.

Le shérif était surpris de ses propres mots, il avait une telle facilité à mentir à présent. Le Marshall sembla convaincu, ravi même.

-Très bien. Alors, en route!

John éperonna sa monture. Le shérif se mit en selle malgré ses mains tremblantes. Henry tremblait de rage ... Cet homme se comportait comme s'il allait cueillir des champignons et non pas prendre la vie d'un homme. Mais quelque chose lui disait le Marshall Moore n'allait pas avoir la tâche aussi facile qu'il le pensait.

-Alors, fit John, nos chemins se séparent. Que le meilleur gagne.

Il tendit la main à Henry, toujours ce sourire suffisant plaquer au visage. Sans attendre, le shérif lui serra la main avec force.

-Que le meilleur gagne, oui. répéta t-il avec un léger sourire

Après leur poignée de main, Henry tourna bride et sous les indications de Richard se rendit vers le Nord Est suivie des quelques hommes qui lui restait. De son côté, John attendait, regardant le shérif s'éloigner. Il ne donna aucun ordre, il restait planter là.

-Marshall ... Nous y allons? demanda un homme, impatient de commencer la chasse.

-Il semblerait que notre tableau de chasse s'agrandisse, mes amis. Nous allons faire comme prévu ... et quand il serons assez loin ... Nous les suivrons.