Chapitre XIII: Deception

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La façon dont elle bouge est dans la logique de mes rêves

Ce feu brûle

Je réalise que rien n'est comme cela semble être

Sting - Desert Rose

Henry était troublé. Vraiment. Quand elle plongea son regard dans le sien, il avait senti son cœur s'accélérer furieusement dans sa poitrine. Ce regard ... il était tellement envoûtant. Il y voyait tout ce qui faisait battre son cœur chez une femme: la détermination, la férocité et une délicieuse séduction. Mais pour ce dernier point, peut-être qu'il se faisait des idées. Peut-être que cette femme était simplement séduisante de nature. Cela n'aurait pas grandement étonné le shérif. Roselyn Anthon était belle, incroyablement belle et son caractère tempétueux ne faisait que renforcer l'attirance irrésistible qu'il avait pour elle. Il la connaissait à peine, même quelque chose le poussait à vouloir, non désirait en savoir plus. Connaître les moindres détails de sa vie, de sa façon de voir les choses. La jeune femme continuait à le fixer avec intensité, ses lèvres si tentantes entrouvertes comme si elle humait l'air. Ses yeux bruns le scrutaient comme si elle pouvait voir dans son âme.

- Salut, Henry!

Le shérif sursauta et se tourna vers le nouveau venu. C'était James qui venait d'entrer dans le bureau. Henry soupira

-Jay, tu es en retard...

- Ouais ouais, je dormais. Excuse moi, j'crois que j'ai un peu trop bu hier soir.

Le shérif secoua la tête, exaspéré. Il se leva de sa chaise alors que son adjoint le rejoignait à grandes enjambées.

-Alors, elle a craché le morceau? s'enquit James en jetant un regard mauvais à Roselyn.

-Non, fit le shérif, mais elle ne devrait pas trop tarder.

Il entendit une protestation venant de la jeune femme, mais il ne la releva pas. Pendant des heures les deux hommes interrogèrent Roselyn, mais rien à faire: sa langue ne se déliait pas. Elle refusait catégoriquement de dire un seul mot qui aurait pu trahir son père. À plusieurs reprises, Henry sentit la colère monter en lui. Mais à chaque fois, le regard de la jeune femme le faisait fondre et apaisait sa colère. En revanche, James n'était pas aussi sensible aux charmes de la captive.

-Si on croit c'que tu veux bien nous dire, ton cher papa ne te laissera pas ici, hum? demanda-t-il

-Non. répondit Roselyn en le fusillant du regard

-Tu sais que s'il se pointe ici, il se fera abattre comme un chien, n'est ce pas? Alors il vaut mieux pour son cul que tu nous dises où il se planque.

La jeune femme demeura silencieuse, elle couvrait l'adjoint d'un regard assassin. Si des yeux pouvaient tuer, James aurait déjà été six pieds sous terres.

-Dans cette ville, personne n'hésitera à l'abattre vu la récompense à clé, intervint Henry sur un ton plus calme que son ami, alors en effet, il vaudrait mieux pour lui que ce soit nous qui le trouvions en premier.

Le shérif ne bluffait pas. Les hommes de loi n'étaient pas supposés abattre les criminels lors de leur arrestation, même s'il y avait écrit "mort ou vif" sur l'affichette.

-Personne vous n'êtes bien sûrs? grinça la jeune femme en agrippant ses mains aux barreaux, êtes-vous d'une naïveté affligeante ou imbus de vous-même pour croire que tous les habitants de cette foutue ville respectent vos lois?

Henry fronça les sourcils et s'approcha de nouveau de la cellule pour faire face à Roselyn. Cette remarque aurait pu être anodine, une simple réflexion en somme, mais elle ne l'était pas. Le shérif le voyait bien.

-Comment ça?

La jeune femme se raidit, rentrant légèrement sa tête dans ses épaules. Même en sachant qu'elle en devait pas braquer le shérif si elle voulait parvenir à sa fin, Roselyn était de nouveau sur la défensive.

-Rien. Cracha-t-elle avec agressivité

-Oh non, pas rien. Tu vas me dire ce que tu sous-entendais ... et tu vas me le dire maintenant. Sinon, je te jure sur la tombe de ma sainte mère que tu vas t'en mordre les doigts.

Henry était menaçant, plus qu'il ne l'avait jamais été avec elle. À cet instant, il avait oublié son admiration et son cœur battant pour la jeune femme, il était de nouveau aveuglé par la haine et par la soif d'en savoir plus. La prisonnière se recroquevilla encore sous la menace, elle pouvait sentir son souffle sur son visage et la tension dans le corps du shérif, comme s'il s'apprêtait à frapper. Roselyn savait différencier une vraie et une fasse menace... et celle-ci n'était pas factice. Mais la jeune femme reprit un peu de contenance, furieuse d'être ainsi intimidée par cet homme. Emportée par sa colère, elle dit des mots qu'elle regretta à l'instant où ils franchirent ses lèvres

-Le docteur Walker ne vous dit pas qu'il a couvert Bad Wolf dans certains de ces crimes et qu'il a soigné quand il en avait besoin.

Desert RoseWhere stories live. Discover now