Chapitre XX: No one's gonna hurt you

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Henry avait passé le reste de l'après-midi à aller voir les habitants pour s'assurer qu'ils allaient bien. Le shérif n'avait pas perdu en sollicitude pour les autres, il devait plus que jamais s'assurer de leur sécurité. Apparemment, les hommes qui constituaient les renforts n'étaient pas très délicats avec les femmes, Henry leur en avait touché deux mots, furieux de leur comportement. Il détestait qu'on traite mal les membres de la gent féminine, même s'il savait à présent qu'elles pouvaient être redoutables et épineuses ... Roselyn en était le plus bel exemple. Vers la fin de la journée, le shérif retourna chez lui. Encore inquiet et choqué par les propos du Marshall. Cet homme était dangereux, il devait à tout prix garder un œil sur lui. Mais pour l'heure, il avait un seul grand questionnement en tête: Roselyn avait-elle tenté de s'enfuir? Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir. 

Henry pressa le pas pour arriver chez lui. La porte était restée fermer. Il pénétra dans la maison et referma la porte derrière lui. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver Roselyn assise sur un fauteuil. Elle devait avoir pris un livre dans la petite bibliothèque au dessus de la cheminé car elle était plongée dans une lecture si attentive qu'elle ne l'avait même pas entendu entrer.

-Roselyn?

La jeune femme sursauta et ferma brusquement le livre.

-Oh, Henry ... C'est toi.

-Oui... Tu es encore ... la? demanda le shérif, véritablement surpris par sa présence.

La belle fronça légèrement les sourcils.

-Si tu voulais que je fasse une tentative de fuite, il fallait me le dire. répliqua Roselyn sur un ton étrangement doux, ce qui contrastait avec l'expression de son visage

-Oh non ... Je... ne le voulais pas particulièrement ... Mais je pensais que tu essayerais au moins.

La jeune femme posa le livre de côté et se redressa pour faire face au shérif. Un léger sourire flottait sur ses lèvres rosées.

- Je ne suis pas suicidaire au point de sortir d'ici alors qu'il y a une bande de chacals en rut dehors. Je les ai regardé par la fenêtre. Vraiment écœurant. 

Le shérif ne savait que dire. Roselyn s'approcha d'un pas et ajouta

-Tu m'as laissée seule ici en sachant que je pouvais m'enfuir?

Henry piqua un fard ... Nom de dieu, elle avait raison! Quelle folie l'avait poussé à laisser son otage sans surveillance dans une maison d'où elle pouvait s'enfuir juste en poussant la porte? La jeune femme dut avoir l'expression ahurie de l'homme de loi car elle éclata de rire, un rire clair et cristallin, étrangement mélodieux. 

-D'accord ... J'ai compris, ne dit rien. Fit-elle en souriant 

Gêné et probablement rouge comme le ciel du crépuscule, le shérif changea habilement de sujet. Il désigna d'un geste le livre

-Pardonne-moi ... mais ... comment sais-tu lire? Je veux dire ... 

-Avec une vie comme la mienne, l'éducation est surprenante, je sais. le coupa Roselyn.

Elle soupira, avant de dire:

-Ma mère était institutrice, elle a appris à mon père à lire et à écrire, il m'a lui-même appris.

-Oh. Ta...mère?

 Henry était surpris, réellement. Elle sous-entendait qu'un jour, une femme avait apprécié Bad Wolf au point d'avoir la patience de lui apprendre tout cela?

-Oui. Ma mère. Je sais ce que tu pensais ... que j'étais adoptée ou que mon père avait pris ma mère de force et qu'il m'avait retrouvée 9 mois plus tard par je ne sais quels moyens? 

-Oui ... avoua Henry d'une petite voix, je ne suis pas quelqu'un qui réfléchit beaucoup quand il s'agit de criminels. 

Roselyn leva les yeux au ciel et se laissa tomber sur le fauteuil près de la cheminée qu'elle avait allumée. Malgré l'agacement qu'elle pourrait ressentir suite à la remarque du shérif, elle parlait toujours d'une voix étrangement posée et douce.

-Mon père n'a pas fait de mal à ma mère. Il l'aimait et elle aussi. Elle est morte en me donnant la vie. Vous vous trompez grossièrement sur mon père: le mal ne l'a pas entièrement rongé. Il y a encore de l'amour et du bon en lui. J'aime mon père, et c'est pour cela que je refuse de le trahir. Ce n'est pas parce que j'ai peur de lui ou un autre connerie du genre.

La jeune femme semblait totalement sincère: cela se voyait, elle aimait son père. Henry oublia un instant qui était le père de Roselyn, il était toucher par l'amour qu'elle lui portait et par l'espoir qu'elle semblait avoir que son père pouvait encore être un homme bon.

-Je ferais tout pour lui, ajouta-t-elle, pour qu'il vive les dernières années de sa vie libre et heureuse. Même s'il ne le mérite peut-être pas ...

Roselyn regardait dans le vide, elle poussa un soupir à fendre l'âme. Henry retira son chapeau et s'approcha doucement de la jeune femme, s'asseyant sur le fauteuil vide face à elle. Il ne dit rien pendant un moment, il se contentait d'observer son ex-captive. Il n'avait pas vu un regard aussi débordant d'affection depuis longtemps. Le shérif se prit soudain à espérer être un jour l'objet de l'amour de la jeune femme, à espérer qu'elle pose un regard aussi affectueux sur lui . Henry chasse ces pensées de son esprit, elles étaient douloureuses car elle appartenait au fantasme.

-On mérite toujours d'être heureux, je crois. fit finalement Henry en détournant le regard vers les flammes crépitantes dans la cheminée.

Ce fut au tour de Roselyn d'oublier qui était l'homme en fasse de celui et ce qu'elle devait faire. Plus elle le voyait, plus elle avait envie de le connaître mieux. Son masque de dureté se fissurait de plus en plus, elle entrevoyait un homme doux, débordant d'amour. Elle avait sincèrement envie de se rapprocher de lui ...

-Comment étaient les parents d'un shérif comme toi?

Henry tourna son regard azur vers la jeune femme. Il était surpris par la question, mais il ne réfléchit pas vraiment, il avait envie de se confier à elle.

-Mon père était un homme terrible, on se demande bien comment ma mère a pu l'épouser ... Il lui faisait du mal constamment ... Il la frappait tous les jours, pourtant elle restait avec lui. C'est quand elle est tombé enceinte qu'elle s'est rendue compte que tout cela aller finir par vraiment tourner mal un jour. Alors elle est partie avec les économies de mon père. Quand elle est arrivée à Red Fox's ton, ont la traiter de traînée, de putain car elle était enceinte et apparemment sans mari. Mais elle a tout supporté pour moi, tout. Elle a accouchée et elle élevée seule.

 -C'était une battante, sourit Roselyn, que lui est-il arrivé?

Avec un soupir douloureux, Henry lâcha

-Elle est morte tuée par une bande de voleurs. 

La jeune femme sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle n'avait jamais connu sa mère elle ne savait pas ce que cela faisait de perdre un être aussi cher. Roselyn se pencha et posa sa main sur celle du shérif.

-Je suis désolée, Henry. Je suis sûre que tu les as fait payer.

-J'aurais aimé, Roselyn ... J'aurais aimé. Mais j'ai ... je me suis vengé sur les mauvaises personnes.

Il n'en fallait pas plus pour que la jeune femme comprenne. Elle sentit la main du shérif tremblait sous la sienne. Elle ne savait que répondre, mais elle serra délicatement la main d'Henry, espérant ce geste rassurant. Notre homme de loi frémit à ce contact: la sensation de la peau de la jeune femme sur la sienne était délicieuse. Mais il tâcha de se reprendre et dit:

-J'ai quelque chose à te dire, Roselyn. 

-Oui?

Alors le shérif lui dit tout. Il lui dit tout à propos du Marshall et de la chasse à l'homme prévue. La jeune femme était paniquée et terriblement inquiète, à juste titre. Elle aussi connaissait John Moore ... Elle craignait pour son père mais aussi pour elle. Henry serra à son tour de la main de Roselyn, il plongea son regard dans le sien

-Ne t'en fais pas Roselyn, murmura t-il, Je ne laisserais personne ne te fera de mal, je te le jure.

Desert RoseWhere stories live. Discover now