Desert Rose

Chapitre XV: Release him

Henry poussa sans douceur aucune Richard dans la même cellule que Roselyn. Celle-ci se précipita vers lui, les joues mouillées de larmes.

-Oh, Richard ... Pardonnez-moi, je ... ne voulais pas ... balbutia-t-elle en posant sa main petite et fine sur l'avant-bras du docteur.

Richard se laissa glisser contre un mur de la cellule, la respiration erratique et des tremblements dans la voix.

-Ne t'en fais pas, Roselyn ... tout cela aurait fini par me tomber dessus de toute façon. Comment va ta tête?

La jeune femme prit la main tremblante du docteur, tendre.

-Mieux, répondit t-elle doucement, Essayez de vous calmer, Richard. Je vais lui parler.

James, quant à lui, approcha d'Henry qui semblait s'être calmé. Il posa une main sur son épaule.

-Ça va aller, mon vieux?

-Ouais ... répondit Henry sans grande conviction.

Il regardait Richard et Roselyn avec colère, mais lorsqu'il vit les larmes sur les joues de la jeune femme et les yeux du docteur, toute sa rancœur s'évanouit.

-Elle chiale depuis que t'es parti ... Elle avait l'air de pas mal s'en vouloir. informa James en suivant le regard de son ami

Le shérif soupira et s'approcha de la cellule. C'est Roselyn qui lui fit fasse en premier.

-Relâche-le! Il est malade, il n'a pas besoin de ça! argua la jeune femme, le regard presque suppliant.

Henry ne répondit pas tout de suite, troublé et attendrit par le regard que sa belle captive posait sur lui. Pour une fois, il n'était pas agressif, il était juste rempli de larmes et implorant. Malgré son trouble, l'homme de loi répondit:

-Il a enfreint la loi. Je ne fais que mon devoir.

-Sais-tu au moins pourquoi il a fait ça?

Surpris, mais piqué de curiosité, Henry secoua la tête. La jeune femme lança un regard au docteur assis non loin d'elle. Comme s'il lisait dans ses pensées, Richard hocha lentement la tête, visiblement trop las pour parler.

-Il a une dette envers Bad Wolf.

-Ah! ça ne m'étonne pas! s'écria James à l'autre bout de la pièce.

Henry lui coula un regard noir, ce qui le fit taire immédiatement. Reportant son attention sur la jeune femme, il lui fit signe de continuer. Il n'avait aucune envie de garder en prison un homme qui tenait en estime sans explications.

-Richard avait une femme. Une femme qu'il aimait de tout son cœur. Mais une femme avec des vices. C'était une joueuse compulsive, elle adorait jouer aux cartes... tu te doutes qu'elle s'est rapidement retrouvée endettée. Et, comble de la malchance, elle n'avait pas joué avec des gens très recommandables. Elle n'était plus du tout en sécurité et même si elle quittait le territoire, ils la retrouveraient grâce à leur influence... Alors Richard a fait appel à mon père pour avoir sa protection et la garantie que sa femme serait en sécurité. Il a accepté mais il n'a pas demandé de l'argent ... il a juste demandé que Richard l'aide quand il en aurait besoin. Selon lui, l'aide d'un docteur en apparence respectable était bien plus précieuse qu'une somme d'argent aussi coquette soit-elle. Bad Wolf lui a offert sa protection en échange de son aide. Richard aimait profondément sa femme, c'est pour ça qu'il a agi comme ça. L'amour fait faire des folies, n'est ce pas?

Roselyn scrutait le visage du shérif, à la recherche d'une quelconque réaction positive. Elle fut soulagée en remarquant qu'il semblait encore plus troublé qu'avant. Il la regardait sans rien dire, mais toujours avec intensité. Même James se taisait. Richard était silencieux lui aussi, il ne savait pas que la jeune femme avait tout retenu de son histoire, il était très touché par sa sollicitude.

-Je t'en prie ... libère-le. Libère le et je te donnerais ce que tu veux en échange. Comprend ses agissements, tu aurais fait de même à sa place. S'il te plaît ... Henry.

Le shérif hoqueta presque de surprise en entendant Roselyn prononcé son prénom. Elle ne l'avait jamais fait auparavant ... et cela sonnait comme une douce musique à ses oreilles. Henry était touché par la situation du docteur Walker, d'autant que sa femme était morte il y a deux ans de cela. Bien entendu que l'amour fait faire des folies, Henry en savait quelques choses, lui qui avait fait tant de mal pour venger sa mère. Et il y avait Roselyn. Son regard larmoyant posé sur lui, il ne pouvait pas détourner les yeux ... ce regard faisait fondre son cœur. Il ignorait pourquoi, mais il ne voulait pas la décevoir. Il fit le nécessaire pour qu'elle ne soit pas déçue ou triste, même si cela voulait dire qu'il devait abandonner ses idéaux de justice inflexible. Le shérif glissa les clés dans la serrure et ouvrit la cellule.

-Richard, vous êtes libre. Dépêchez-vous de sortir avant que je change d'avis.

Un léger, mais ravissant, sourire éclaira le visage de la jeune femme. Elle tendit la main à Richard pour l'aider à se relever. Avec délicatesse, elle le conduit vers la sortie de la cellule en le maintenant appuyé sur elle. James prit le relais.

-Merci Henry ... Merci infiniment. fit le docteur d'une voix faible en passant près de l'homme de loi.

Celui-ci se contenta de hocher la tête, il ne quittait pas Roselyn du regard. Il referma la cellule silencieusement. Alors qu'il tournait la clé dans la serrure, une main délicate se posa sur la sienne.

-Tu n'es peut-être pas si terrible en fin de compte ... Merci Henry. Dit la prisonnière d'une voix doucereuse.

Le shérif frémit à ce contact et leva son regard azur vers la jeune femme. Son cœur battait si fort qu'il se trouva dans l'incapacité de répondre. Roselyn remarqua une fois de plus que le shérif était perturbé. Satisfaite de son effet, elle serra la main d'Henry. Mais ce dont la jeune femme ne s'était pas douté, ce que ses premiers gestes et mots "affectueux" à l'égard du shérif seraient sincères.