28. Plannification

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Chaque action, chaque mobilité, chaque parole est contrôlée. Il ne réfléchit que par la raison.

Pourquoi alors m'avoir donné ce collier ? Pourquoi juste avant de se faire prendre ? Pourquoi pas avant ? Pourquoi l'avait-il même sur lui ? Il y a tellement de « pourquoi » et pourtant si peu de raisons possibles à ses actions. J'essaie vraiment de faire fonctionner mon cerveau afin de régler ça rapidement, mais je ne me confronte qu'à des murs.

Bordel.

Ma patience s'éteignant peu à peu et ayant les nerfs légèrement tendus, je me mets à taper du pied. Je crois bien que c'est le premier indice corporel de mon impatience. Avec toutes les pensées qui cogitent dans ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser.

Ça me dépasse ; je n'en peux plus.

Rester ici à attendre sans rien faire, ça me tue. Ça tue chacun de mes espoirs et abat mon assurance. Ça fait des heures que j'attends. Des heures que nous aurions pu passer à le chercher plutôt qu'à ne rien faire. J'ai besoin de savoir que nous pourrons faire quelque chose. J'ai besoin d'être rassurée que Takeshi n'est pas condamné.

Tout de suite, je me sens juste inutile et impuissante face à tout ce qui se passe autour de moi. Je dois agir. Je dois faire quelque chose. Je dois faire n'importe quoi pour qu'il ait une chance de s'en sortir. Est-ce stupide de ma part de penser que je peux y faire quelque chose ?

Je préfère y croire plutôt que baisser les bras.

Rangeant le collier à sa place initiale, je me lève d'un coup. Sans réfléchir plus d'une seconde, je me hâte donc sur la poignée et pousse le seul obstacle qui m'écarte de la vérité. Le bruit que je provoque en faisant irruption à cette réunion me vaut tous les regards de la pièce sur ma personne.

Sans m'arrêter plus longtemps sur eux, mon attention se voit attirée par la table ronde sur laquelle une carte du pays est déposée, parsemée un peu partout de croix rouges. Je m'avance de quelques pas de celle-ci dans l'espoir de mieux l'observer et déterminer ce dont il s'agit.

Seulement, le bruit d'un glissement de chaise me stoppe en pleine analyse et me pousse à détourner les yeux sur Nara san qui ne me porte apparemment toujours pas dans son cœur. Elle se lève et me jauge durement du regard.

— Tu n'as rien à faire ici.

— Je veux le retrouver autant que vous, fais-je en m'avançant d'un pas. Je tiens à lui.

Un mauvais rire lui échappe.

— Et c'est parce que tu tiens à lui que tu l'as laissé se faire enlever ?

— Tu sais bien que je ne pouvais rien faire.

Cette phrase sonne faux en moi parce que je sais que j'aurais au moins pu tenter de les retenir.

— Oui, bien sûr. Tu penses que tu es une personne fiable après la façon dont tu nous as quittés ? Il n'y a aucune chance que Fenikkusu san te pardonne ça.

— Je sais qu'aucun de vous me fait confiance, soufflé-je en me remettant à détailler la carte, mais je peux vous aider. C'est bien pour ça que Takeshi est venu me chercher, non ? Il a dit que vous aviez besoin de l'aide de tout le monde.

Sans attendre de réponse de quiconque, j'étudie un peu mieux le monde sous mes yeux et analyse les marques rouges qui la recouvrent. Ces derniers sont la position de quelque chose, mais j'ignore de quoi.

— Je n'ai pas envoyé mon fils parce que nous avions besoin de toute l'aide que nous pouvions trouver, intervient une voix grave dans mon dos. Pour qui nous prends-tu ? Nous sommes les Blood Avengers.

Sensitive Love I : ÉmergenceWhere stories live. Discover now