Chapitre I: Red Fox's town

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Henry descendit de sa monture et posa pied-à-terre. L'aube venait tout juste de poindre, et le ciel se colorait d'une jolie lueur rougeoyante. Le shérif avait passé toute la nuit à traquer une bande de pilleurs de diligence, sans grand succès. Mais il savait qu'il finirait par les avoir. D'après ce qu'il avait pu observer, ces oiseaux-là ne possédaient pas une grande intelligence. Ce qui donnait un grand avantage à notre homme de justice. Satisfait de son constat, et avec la certitude que ces malfrats allaient se retrouver derrière les barreaux, Henry saisit la bride de son cheval et le conduit vers les écuries. Red Fox's town commençait doucement à se réveiller. Les plus matinaux des habitants étaient déjà de sortie, ouvrant leur petit commerce ou s'affairant pour charger leurs carrioles. Tous sans exception saluaient poliment le shérif sur son passage. Henry était plutôt populaire et apprécié parmi les Citadins, et cela ne manquait pas de le rendre fier.

Bien qu'épuisé, le shérif prit la peine de retirer humblement son chapeau pour les saluer en retour. Il alla à la rencontre de certains d'entre eux pour s'assurer de leur sécurité et bien-être. Voilà sans doute une des raisons pour lesquelles Henry était si populaire dans la petite ville: Il se souciait réellement des habitants et de leur quiétude. De mémoire de citoyens, le shérif Leigh n'avait jamais manqué à son devoir envers la ville. On pouvait dire qu'il était irréprochable. Mais la plus grande qualité d'Henry, était aussi une de ses faiblesses: son désir de protéger les petites gens allait de pair avec une véritable obsession pour l'ordre et la justice. Cette obsession lui avait fait perdre son sang-froid plus d'une fois... l'amenant à tuer, ou pire, à froidement assassiner des gens. Mais on disait encore qu'il était irréprochable. Pour les habitants de Red Fox's town, ces meurtres n'avaient aucune importance puisque perpétrer sur de véritables vermines. Mais savaient-ils que leur cher shérif avait déjà tuer des innocents? En revanche, ça, Henry en était tout sauf fier.

Après avoir salué tout ceux qu'il croisait sur son chemin, et ramener son cheval à l'écurie, le shérif regagna son bureau. Il n'avait qu'une envie: S'affaler sur son bureau et dormir toute la journée. Mais il avait encore tant de chose à faire ... poste important oblige. En entrant, il remarqua son adjoint, James Ferguson. Celui-ci était assis, ou plutôt avachi sur la chaise de bureau, il était plongé dans un sommeil profond comme en témoignant ses ronflements bruyants. Ses pieds reposaient négligemment sur le bureau et, bien sûr, cette énergumène n'avait même pas eu la délicatesse de retirer ses bottes sales. Henry grommela, maudissant les mauvaises manières de son acolyte. Il s'approcha et donna un grand coup de pied dans la chaise du malotru.

-James, réveilles-toi ! Et retire tes foutues bottes de mon bureau !

L'adjoint se réveilla en sursaut, et tomba littéralement de la chaise. Il semblait totalement paniqué, les yeux exorbités et la main agrippée à l'arme à sa ceinture. Mais il remarqua qu'Henry le regardait avec sévérité, mais surtout avec un certain amusement. James se remit sur ses jambes en marmonnant des jurons dans sa barbe, il se laissa tomber sur la chaise. Il se tourna vers son shérif et le regarda avec une certaine irritation, il fit claquer sa langue contre son palais: C'était son tic le plus caractéristique.

-Tu m'rends pas service, vieux renard. J'étais en train d'rêver que j'm'enfilais le meilleur whisky du monde.

Henry leva les yeux au ciel, mi-amusé, mi-agacé. Du James Ferguson tout craché ...

-Le whisky peut attendre, tu crois pas ? Aller, lève tes miches de cette chaise et rends toi utile.

Avec une série d'injures toutes aussi fleuries les unes où les autres, l'adjoint se releva de la chaise et saisie un tas de dossier sur le bureau pour s'y pencher. James Ferguson était un bon gars, très particulier, mais quand même un bon gars. Son comportement parfois puéril et sa forte odeur corporelle lui avaient valu le surnom de Filthy Kid. Il s'en accommodait, mais pour la plupart des gens, il était juste Jay. Il se permettait d'être un peu familier avec le shérif, mais Henry ne lui en tenait pas rigueur. C'était un ami pour lui.

-Au fait, jette un œil à ça, vieux. lança James en jetant un journal vers Henry.

À peine le shérif posa son regard sur la première page, qu'il lâcha avec hargne

-Putain de salopard de merde.

Desert RoseWhere stories live. Discover now