Chapitre 4

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La chose s'est enfin arrêtée. À mon grand étonnement, la chose est un humain. Un jeune homme, d'une vingtaine d'années environ. Les cheveux ébouriffés et argentés. Il a une ombre de barbe et porte un tee shirt à manche longues de sport. J'observe de nombreux trous, comme des impacts de balle.

Mais ce qui me choque le plus, c'est qu'il continue de bouger.

Lorsque j'arrête le temps, plus rien ne bouge, tout immobile. Tellement silencieux.
Or en ce moment même, il continue de courir. Au ralenti, certes, mais il bouge.

J'écarquille les yeux, surprise.

C'est impossible.

Soit je suis en train de perdre mes dons, soit il n'est pas humain.
Reprends tes esprits Jim. Ce n'est qu'un rêve. Je me pince le bras en fermant les yeux, avant de relancer le cours régulier du temps.
En les ouvrant de nouveau, le jeune homme s'est volatilisé.

Je regarde ma bouteille de Coca Cola posée sur le comptoir avant de la jeter. Elle devait ne plus être fraiche. Ce que j'ai vu devait être une hallucination. Il n'y a pas d'autre explication.

Ellipse de plusieurs semaines.

Le cours de ma vie est redevenu normal. Rien ne se passe. Ça en devient presque ennuyant. L'argenté, car c'est ainsi que je surnomme le jeune homme, n'est plus apparu. Je suis en même temps soulagée et déçue. Si ce n'était pas un rêve, çela signifie que je ne suis pas la seule anormale sur Terre.

Je suis en ce moment même assise sur le bord d'un pont. Mes pieds sont dans le vide; j'aime ressentir ce genre de sensation. Ce mélange de peur, de solitude et d'excitation.

Le soleil se couche. Regarder un couché de soleil est une chose que je n'apprécie pas vraiment. Je ne comprends pas pourquoi les autres aiment cela tant que ça. C'est répétitif et régulier. Comme le temps. Je trouve que c'est lassant.

Je soupire. Si j'ai un don, il faut que je m'en serve non? Et pourtant rien ne se passe.

"Tu parles d'un don. Tu menaces les humains et tu risques de mourir si tu l'utilises trop." rappelle la petite voix dans ma tête. Maudite conscience.

Le soleil a laissé place à la lune et aux étoiles. Mes meilleures amies.

Je vais retrouvé ma vieille BMW noire, si précieuse et pratique à mes yeux. Je longe les trottoirs sales, enjambant de temps en temps les clochards endormis. Moi au moins, je peux dormir dans ma voiture. Eux n'ont rien.
Je croise quelques chats. L'un d'eux, un jeune chat aux poils noirs, se frotte à ma jambe en ronronnant. J'ai toujours préféré les chats noirs aux autres.

"J'aimerais bien te garder, je chuchote, mais j'ai pas de chez moi. Il y a pas de place dans ma voiture. Désolée."

Le chat ronronne une dernière fois avant de s'en aller en trotinnant vers un endroit qui m'est inconnu.

J'arrive enfin devant ma voiture. À cette vue je ne peux m'empêcher de pousser un cri.

"Putain de merde!" je jure.

Quelqu'un a tagué ma voiture et brisé les fenêtres. La peinture est encore fraîche. Je pourrais arrêté le temps, faire un bond dans le passé puis... Non. Il y a trop de risques.
Je repense à mes affaires; mon sac de sport, mon sac rempli de vêtements, mes chaussures, ma couverture, mon oreiller. Je fouille la voiture. Ceux qui ont fait ça m'ont tout pris ! Toute ma vie.

Les larmes coulent toutes seules. Ce sont des larmes de rage et de frustration.

Quand soudain mes sacs tombent du ciel. Je me retourne vivement, cherchant d'où ils viennent. Personne. Je me tourne de nouveau, vers ma voiture.

Le jeune homme, L'argenté, est appuyé négligemment sur le capot de ma BMW devenu un dépotoir. Je reste pétrifiée pendant plusieurs secondes. Il sourit comme un gamin. Il regarde l'état de ma voiture.

"Heureusement que j'étais là pour sauver tes affaires. Ces mecs là avaient vraiment l'air de détester ta bagnole." déclare L'argenté.

Je continue de le devisager, encore choquée. Il fronce les sourcils, ses yeux bleus foncés me regardent de haut en bas. Je ne peux m'empêcher de rougir. Puis il souffle bruyamment.

"J'esperais plus de dialogue. Mais fallait si attendre." dit il avec sarcasme.

Je murmure un vague remerciement. Il est vraiment déstabilisant. Et je suis sûre que je le connais. Ou du moins l'ai déjà vu.

"Qui êtes... Qui es tu ? je demande, peu confiante.

_Moi princessa? Tu ne l'as toujours pas deviné ? Allez chérie fais un effort. Je suis sûr que tu me connais." répond il en souriant.

Je ne vois toujours pas qui il est. Et pourtant je l'ai sur le bout de la langue.

"Voyons Jim. Je suis Pietro Maximoff." finit il par dire.

One More Time {Jim Jones&Pietro Maximoff}Where stories live. Discover now