Élève à la section danse de la Juilliard School, un prestigieux conservatoire situé à New York, Ally Owen compte bien atteindre son plus grand objectif : réussir le concours d'entrée pour intégrer le corps de ballet de l'Opéra de Paris. Ambitieuse e...
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Chester
Après le dîner avec le producteur, les Chainless et moi avons vite détalé chez Yann. Par besoin urgent de décompresser et de se changer les idées, le batteur a invité une soixantaine de personnes – ou peut-être plus – dans son appartement niché dans l’Upper East Side pour une soirée improvisée.
Je n’ai jamais vu ces gens, et je suis persuadé que Yann n’en connaît même pas la moitié, mais ça nous va. Chacun fait désormais ses petites affaires. Affalé sur un fauteuil, les jambes écartées et un joint en main au milieu de la vaste pièce à vivre, je laisse une brune me masser le cou depuis quelques minutes. En guise de récompense, j’accepte qu’elle tire sur mon pétard. Elle me remercie et commence à me tripoter les épaules, jusqu’à glisser le long de mes bras tatoués.
Ouais c’est ça, descends…
Je tapote le bédo au bord d’un cendrier avant de le reporter à mes lèvres. La tête rejetée en arrière, j’extirpe par les narines la fumée qui effleure le visage de la fille. Mes perceptions changent, j’entre dans une phase de détente totale.
Une odeur de transpiration, de cigarette, de drogue et de sexe alourdit l’air. À travers cette brume de débauche, la fête bat son plein. Les personnes qui nous entourent sont soit déchaînées, soit complètement défoncées. Les baffles sont réglés à tue-tête, ça vibre et me secoue jusqu’aux tripes. Alors que le riff à la guitare de Love is an elevator, l’un des tubes phares d’Aerosmith, résonne à l’intérieur du penthouse, je jette un coup d’œil circulaire au bordel qui règne entre ces quatre murs.
Yann danse collé-serré avec une meuf métisse sur une table, ses mains glissent sous sa jupe et empoignent son cul comme s’ils étaient seuls au monde. Matt, lui, fume sur la terrasse, entouré d’une dizaine de personnes qui boivent ses paroles… ou alors font semblant. Quant à Alden, plus de signe de lui.
La brune arrête ses caresses sur mes biceps, et en moins de cinq secondes, elle se retrouve sur mes genoux, les bras noués autour de ma nuque. Je regarde ses yeux bleus, à moitié vitreux et brillants de malice. Elle serre les jambes, sa robe léopard moulée comme une seconde peau remontant dangereusement.
— Tu ne veux pas qu’on se cale dans un endroit plus calme ? minaude-t-elle à mon oreille.
Au même moment, son téléphone sonne. Elle jure et, d’un geste maladroit, s’empare de son portable après avoir fouillé dans sa petite sacoche en bandoulière. Je jette un œil à l’écran et vois inscrit : « Mon cœur ».
Embarrassée, elle rejette l’appel et s’empresse de ranger l’appareil au fond du sac. La fille se ronge les ongles, elle espère peut-être que je ne l’ai pas grillée. Dommage, malgré mon état second, j’ai très bien compris qu’il s’agissait de son mec.
