Émilien Weits - Tome 1 Emprise

Chapitre 37 Ancienne Version

Un nouvel appel vidéo m'a glacé le sang. Non seulement l'écran de la télé était noir, mais nous avons pu entrevoir la personne. Léxandre a raison. Il s'agit d'une personne avec des cheveux de couleur blonds. Je n'ai pas eu le temps de voir plus, car cela n'a duré que quelques instants. L'écran s'est alors allumé sur Émilien qui était cette fois-ci debout, attaché les mains jointes en l'air. À nouveau, il avait les yeux fermés. Peut-être que cette connasse l'a assommé et installé là ? Cela voudrait dire qu'elle a beaucoup de force ou que quelqu'un l'aide.

Lentement, il reprend connaissance. Il tente de boucher ses mains pour se détacher avant d'abandonner. Contrairement à tout à l'heure, il n'est plus dans la même pièce. Là, la pièce est un peu plus grande de quelques mètres. Le sol n'est fait que de grilles qui ressemblent à des grilles d'évacuation. Émilien a toujours une fine pellicule dégueulasse de terre sur lui. Je le détaille avec intention. J'aimerais tellement pouvoir passer à travers l'écran, défoncer cette femme et venir le détacher pour le prendre dans mes bras. Ses muscles sont tendus, sa mâchoire semble serrée et ses poings sont fermés. Ses pieds sont nus et ont l'air de toucher le sol.

La caméra à l'intérieur de la pièce semble être accrochée à un coin d'un du mur. On voit Émilien de face avec une certaine hauteur.

— C'est une blondasse, remarque Léxandre. Je crois avoir distingué des cheveux longs et blond. Mais je n'en suis pas sûr.

Alors que je vais lui dire que j'ai vu la même chose, je suis stoppée.

— Tu te réveilles enfin, fait la voix robotisée. Nous pouvons donc commencer le deuxième jeu. Cette fois-ci, tu vas faire un pas vers moi. Tu vas devoir me confirmer toutes les personnes que tu as blessées dans ta vie. Et sache que j'en fais partie. J'ai fait pas mal de recherche sur toi, Abraham Weits, je sais exactement qui tu as anéanti. Oh, et si tu mens, tes petits pieds sentiront le roussi. Tu as dix chances avant que je ne finisse pas faire brûler la pièce où tu te trouves. Si tu gagnes, tu accéderas au dernier jeu, l'eau.

Émilien relève directement la tête. Il a un air incompris. Il bafouille plusieurs mots avant de lâcher un seul prénom.

— Jules ?

— Non, je ne suis pas ta petite-amie. Mais bien tenté. Allez, ne perdons pas de temps. La première personne que tu as blessée...

— Mon père, dit Émilien. C'est lui que j'ai blessé en... en refusant de devenir comme lui.

— C'est vrai.

Assise sur le siège côté passager, je ne lâche pas l'écran des yeux. Léxandre vient de se garer pour pouvoir aussi regarder ce qu'il se passe.

— Si c'est bien la meuf que t'as dite, faudrait qu'on tente de trouver son adresse, me souffle Léxandre.

— Oui. Heu... Jordan, mon ex, pourrait peut-être me l'a donné.

— Ouais... attend et s'il est dans le truc ?

— Bah on verra bien !

Léxandre redémarre. Je lui donne l'adresse de Jordan et me replonge dans la vidéo. Je ne peux strictement rien faire et cela m'agace au plus haut point. On se croirait dans un jeu de pervers d'une personne malsaine.

— La deuxième personne est...

— Anaëlle, la coupe Émilien.

— Non. Anaëlle s'en foutait littéralement de toi. Tu ne lui as apporté que ce qu'elle désirait. De beaux cadeaux. Je parle d'une autre personne qui été là pour toi dès le lancement de ta maison d'édition. Une personne avait qui tu avais des relations et que tu as abandonné pour ta Jules.