En proie au doute

Depuis le début
                                    

- Mais je respecterai ton choix de vouloir simplement le mettre en prison, mais sache que tu fais une grosse erreur, il reviendra plus cinglé que jamais.

Akihito avait entendu le message caché de Serguei à l'époque, mais Akihito tenait beaucoup à la vie des autres, ne désirant pas tuer du tout, mais Sergueï lui avait entendre raison : Arbatov reviendrait quoiqu'il arrive, peu importe sous quelle forme, mais il se vengerait du journaliste. Il trouverait un moyen de l'éliminer.

- Toi et ton amant feriez bien de faire attention, Arbatov est beaucoup plus vicieux qu'il n'y paraît, il tendu des traquenards à des gens beaucoup plus forts que lui, et crois-moi, ils ont tous péri. C'est un homme extrêmement intelligent.

Et Akihito regardait le tableau qu'il avait dressé dans cette suite privée d'hôtel, qu'Asami lui avait offert un jour, en guise d'abri, à contempler les visages de chacun de ses collègues, se disant qu'il devrait étendre ses recherches au personnel de la police, au personnel de l'organisation d'Asami... Il éteignit le diaporama qu'il avait créé spécialement pour cette enquête, et s'endormit, le visage d'Asami hantant ses rêves.

- Tu me manques...

Le lendemain, Akihito nota un léger changement d'attitude chez les employés de son propre srvice, ils avaient tous l'air d'avoir mal dormi, et leurs yeux montraient une certaine peur. Etait-il possible que le Russe ait aussi frappé chez eux ? Mais la tâche lui parut compliquée pour un seul homme, Arbatov devait avoir des hommes à son service aussi, des gens qu'il avait dû connaître en prison, des gens qui pourraient lui obéir aveuglément. Akihito attendait le coup de fil du patron du journal russe pour avoir quelques nouvelles et des noms des gens qu'Arbatov avaient fréquenté au cours de ces années.

- Messieurs, mesdames, je vous salue.

Toute l'équipe se leva, et s'inclina. Mais contrairement à d'habitude, ses employés ne se rassirent pas, au conraire, ils avaient l'air de vouloir dire quelque chose à Akihito très vite, leurs regards étaient remplis de colère et de peur, quelque chose que le reporter n'avait jamais vu chez eux, et pourtant, ils en avaient vu des criminels.

- Monsieur, nous pensons qu'une de vos anciennes connaissances nous a attaqués chez nous, je pense que vous ne nous disez pas tout sur ce qui s'est passé réellement en Russie.

Akihito leur sourit :

- J'ai écrit ces articles, j'ai infiltré l'organisation d'Arbatov, j'ai indiqué chaque étape de mon cheminement dans l'article final, si vous ne pensez pas que j'ai dépeint les faits tels qu'ils étaient, alors je perds mon temps ici.

Un des journalistes cependant rétorqua :

- Vous mettez en danger nos familles : votre retour au Japon ne devait jamais avoir lieu.

Akihito serra les dents :

- La vraie source du danger est ailleurs, mais pas ici, reprenez vos occupations. Vous êtes des journalistes, des gens qui ont certainement reçu des menaces de mort au cours de leurs carrières, et vous baissez les bras dès que votre famille est attaquée ? Ce n'est pas digne de notre métier. Notre métier nous demande de rester vigilant, de connaître le danger, de l'approcher, de le fréquenter, et puis d'écrire avec brio l'article qu'on vous demande. Pas d'avoir peur. D'ailleurs, je pense que notre prochain sujet d'article sera cet Arbatov. Mais j'attends des preuves de son évasion d'anciens collègues russes.

Ses employés le fusillaient toujours du regard, incapables de trouver une parade aux paroles tranchantes de Takaba Akihito, il avait raison, leur soufflait une voix, mais leurs émotions prenaient le dessus. Ce qui était mauvais en général pour le métier de journaliste.

Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant