Esma, « Le prix d'une vie »

08

ESMA

Ça faisait le cinquième jour que j'étais ici. C'était pareil que d'habitude, je ne sortais pas et ne mangeais presque pas, ce qui avait le don de fortement énerver Malik.
D'ailleurs, l'autre fois quand il m'a parlé de sorts maléfiques à propos de ma famille j'ai tellement rigolééé 😂. Il est malade lui. Jamais ma famille ferait un truc pareil.

Ce matin-là, c'était la rentrée pour Attiya, alors Malik était allé l'accompagner. Je me suis levée et je suis allée à la douche après deux jours à ne pas m'être lavée. Ouais je sais c'est pas propre mais j'étais vraiment pas bien. Et j'avais la flemme aussi.

J'ai donc pris une douche, un shampoing et je me suis rhabillée des habits de la veille. Avec le t-shirt de Malik en plus.

J'ai fais un chignon et j'ai ahéré sa chambre en ouvrant les fenêtres. D'ailleurs c'est en ouvrant sa fenêtre que j'ai découvert une scène étrange..

Comme de sa chambre, Malik à la vue sur « mon » appart, j'ai pu voir Talia donner de l'argent à mon soi -disant frère. Quelle grosse pute. Malik avait raison, ce type n'est pas mon frère. Et depuis le début, il cherchait à me tuer.

Je me suis cachée derrière le volet et ai continué à la regarder.

Elles parlaient avec deux hommes qui semblaient être d'ici, quand elle pointa l'appartement de Malik du doigt. J'ai sursauté et je suis carrément partie.

Elle doit savoir où je me trouve. Et si Malik ne mentait pas pour ses histoires de satanisme ? Si ma famille faisait vraiment des choses horribles comme ça ?

C'est vrai que je n'ai jamais connu de tantes...si je colle avec la théorie de Malik, elles auraient toutes été assassinées. C'est pas possible. C'est pas possible qu'on m'ai caché un truc comme ça durant tout ce temps ! Y'a sûrement une couille quelque part.

J'étais en pleins dans mes pensées quand la porte s'ouvrit.

C'était Malik. Il me toisa fortement comme à son habitude et partit au salon.

-Moi : MALIK

-Malik : QUOIIII ? Pourquoi elle crie celle-là ? Toujours à casser les couilles

-Moi : J'ai vu Talia.

Il se retourna.

-Malik : Et ?

-Moi : De ta fenêtre. Elle montrait ton appart du doigt à deux hommes.

Il me regarda juste et alluma sa télé sans rien dire.

-Moi : Ça te fait rien ? Si ça se trouve, elle sait où je me trouve...

-Malik : Noooon tu crois ? Biensur qu'elle sait où tu trouves, cette pute.

-Moi : Quoi ? Tu le savais ? Mais pourquoi tu sais tout comme ça ?!

-Malik : C'est pas moi qui sais tout. C'est toi qui sait rien. Ou plutôt, qui ne veut pas savoir.

Je le regarde puis met mes mains sur mes hanches en réfléchissant. Je faisais des pas dans tout l'appart.

-Malik : HÉ ASSIED TOI MAINTENANT ! Tu casses les couilles à marcher partout là..

-Moi : Tu sais parler calmement ou pas ?

-Malik : T'as cru j'étais ton pote ? Assied toi ou j'te déboite l'autre épaule.

Je le regarde, vexée et je pars dans ma chambre. Ou plutôt dans la sienne. Je l'entends ricaner comme si il était fier de m'avoir vexée. Ce mec est vraiment pas normal, un jour il est gentil, un autre c'est le Diable.

Je reste 30 minutes à regarder dehors, appuyée contre la fenêtre.
J'étais plongée dans mes pensées, je pensais à ma mère, mon frère. Pourquoi y'a que Talia qui est ici ?! Pourquoi elle est restée et les autres sont partis ?

Soudain, la fenêtre se claque devant mon nez et deux mains ferment les rideaux. Je me retourne.

-Malik : Imbécile, les gens peuvent te voir ! T'es vraiment conne hein !

-Moi : Mais fout moi la paix non ?! T'es toujours dans mes pattes à me dire que j'suis conne bah dégage non ?

-Malik : Dégager pour aller où ?  C'est mon appart, cousine. Si y'a quelqu'un qui doit dégager ici, c'est toi.

Je soupire et passe devant lui. Je m'accroupis et met mes chaussures.

Je l'entends souffler derrière moi.

-Malik : Azy c'est pas ce que j'ai voulu dire.

J'enlève son t-shirt (j'étais habillée dessous hein)

Je me dirige vers le salon quand je le vois qui prend mon poignet.

-Malik : Tu vas où là ?

-Moi : J'en sais rien. Lache moi.

-Malik : Non je te lâche pas. Tu vas vraiment partir juste parceque j't'ai dit ça ? *rire*

-Moi : Arrête de te foutre de moi, Malik. J'ten veux pas tu sais, je sais que je suis difficile et que c'est pas forcément cool pour toi de m'avoir ici. Je saurais comment me débrouiller.

-Malik : Tu sauras rien du tout p'tite folle. Tu reste ici c'est tout, t'as cru j'étais un pd pour pas tenir mes promesses ?

-Moi : Change de ton avec moi, t'as cru on était dans une chronique?

Il fronce les sourcils et se remet à rigoler.

-Malik : J'suis gentil avec toi pour le moment Esma. Mais crois moi, j'fais juste ça pour ton frère. Je m'en bas les couilles de toi, mais Ali est mon meilleur pote et j'le trahirais pas. Tu restes ici fin.

Il part prendre sa veste. Il va sûrement chercher Attiya.

-Malik : T'as nul part où aller toutes façons.

Je dis rien et repart dans la chambre. Toutes façons j'ai rien d'autre à faire.
Je l'entends claquer la porte.

Mon cœur a commencé à battre super vite. Je pensais à la liasse de billets que j'avais laissé sous le plancher, dans l'appartement. Et s'ils l'avaient trouvée ? Je suis dans la merde.

Si je le dis à Malik, il me laissera jamais y aller. Mieux vaux que je trouve un moyen moi même. De plus, j'ai des affaires là bas.

Il faut que je sorte et maintenant. J'ai pas peur, si je croise Talia, je saurais me défendre.

Je vais dans la cuisine et prend un couteau que je glisse dans ma veste. Puis je sors, en me cachant derrière les escaliers de tant en tant .

J'étais maintenant à 10 mètres de mon appartement, 10 petits mètres seulement. Et j'avais qu'une peur c'est que le faux Ali soit à l'intérieur.

Je prenais une grande inspiration pour foncer, quand je sentis une main sur ma bouche et on me retourna violamment.

J'étais maintenant nez à nez avec son œil noir et son œil bleu.

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