Chapitre 20 :

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Nous étions tous parés pour cette excursion.

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Je sortis de l'agence toute équipée et prête à m'emparer de l'élément de l'air. Derrière notre guide, je marchais en tenant la main de Severus pour lui emprunter de sa chaleur.

Peter chargea le coffre de notre matériel avant de se mettre au volant. Il démarra le véhicule qui faisait d'étranges bruits lorsque l'alpiniste changeait de vitesse.

- Ne restez pas tout tendus, nous avons près d'une heure et demie de route, nous prévint-il.

Je poussai alors un long soupir d'exaspération puis ma tête vint se poser doucement sur le torse de Sev'. En fond, j'entendis la musique de la radio s'élever progressivement. Un son agréable et rythmé des années 80 qui était inimitable. Je me surpris à fredonner faisant vibrer le coeur de Severus de la mélodie. Je croisai le regard bleu acier de Peter dans le rétroviseur intérieur qui semblait également apprécier la musique. Continuant ainsi sur cette lancée, rock et pop s'enchaînaient ce qui faisait défiler le paysage plus rapidement que d'ordinaire. Notre guide gara la camionnette auprès d'un gîte à l'allure arrierée. Les uns après les autres, nous descendîmes pour récupérer nos équipements respectifs. Peter nous expliqua les quelques règles de sécurité en nous entourant fermement d'une corde à laquelle nous étions tous accrochés par nos mousquetons ainsi que du matériel aidant à l'adérance sur la surface neigeuse voire gelée.

En suivant l'Écossais, l'escalade du mont Ben Nevis débuta. Mes faibles bras peinaient à supporter mon propre poids pour pendre de l'altitude. Severus, qui était derrière moi, ne laissait paraître aucun signe de souffrance sur son visage pâle, essayant tant bien que mal de m'accompagner jusqu'au bout de cette excursion. Penser à lui et à la tâche que je devais accomplir m'aidait à continuer de faire des efforts. Je me hissai à la corde sentant de la sueur s'accumuler sur mon front.

- Nous y sommes presque ! cria Peter.

Ses encouragements m'aidèrent à gravir les derniers mètres. Avec force, je plantai pioche dans un tas de neige visiblement pas assez compact car celui-ci s'écroula nous faisant tous glisser d'au moins au mètre. La colère eut raison de moi face à l'échec.

Je détestais échouer dans ce que j'entreprenais. Il n'était pas question que j'échoue. Alors, à l'aide de l'adrénaline que je sentais grandir en moi, je grimpais mètre après mètre.

Arrivés au sommet de cette détestable montagne, je me laissai tomber au sol en respirant profondément dû à l'altitude et à l'oxygène qui se faisait rare.

"Nous y sommes" pensai-je sans y croire.

Severus me tendit rapidement un bocal me rappelant le réel objectif caché derrière ces 1.344 mètres d'altitude. Peter fronça les sourcils en nous voyant faire ce qui fit répliquer Sev' :

- Très bien. Vous nous avez guidés, aidés, mais maintenant nous faisons ce que nous avons à faire. Ne croyez pas que nous avons escalader cette fichue montagne par pur plaisir.

Peter haussa les épaules et ne répondit pas, il se contenta de reprendre tranquillement son souffle en marchant un peu plus loin. Quant à moi, j'ôtai le capuchon du bocal puis le laissai un instant ouvert dans la direction du vent pour piquer un peu d'air pur à ce vieux Ben Nevis.

Je refermai rapidement le pot de verre et le rangeai avec soin dans mon sac à dos. Voyant que nous avions fini nos manigances, Peter se rapprocha de nous, une boisson chaude entre les mains.

- Regardez, voici du bon thé venant tout droit des Highlands écossais, s'exclama-t-il fièrement.

- Un thé à des centaines de mètres d'altitude ? s'interrogea Severus.

Il haussa les épaules et accepta la boisson fumante.

Refuser du thé ne faisait pas parti de notre vocabulaire.

Nous fîmes une pause douce et longue de trois quarts d'heure avant de revenir sur nos pas. La descente fut plus agréable et rapide et le retour en camionnette plus silencieux que l'allé. Il n'y avait pas de musique, seulement la lente respiration de Severus contre mon oreille. En rentrant à l'agence de tourisme, le blond de l'accueil nous demanda comment s'était passée notre excursion. Il s'apprêtait à nous poser une autre vague de questions mais Severus y mit rapidement fin.

Nous étions rentrés, installés et reposés.

Le nouvel an était dans trois jours. Nous avions encore trois jours à passer dans ce monde. Je me disais qu'ils me seraient très utiles pour laisser à mes courbatures toutes fraîches le temps de disparaître.

Soudainement, alors que je somnolais, mon téléphone vibra.

"Harry qui me propose un dîner chez Molly ?" m'interrogeai-je.

Il devait y avoir une erreur, il savait très bien ce qu'il s'était passé entre Ron et moi.

Comment était-ce même imaginable ?

Je déclinai donc son invitation en m'excusant. Ce à quoi il répondit en m'assurant que Ronald ne serait pas là. Mais en y réfléchissant bien, Ron n'était pas le problème. Je ne pouvais tout simplement pas venir dîner chez les Weasley. Severus faisait partie intégrante de ma vie et je ne nous voyais tout simplement pas arriver main dans la main face à la famille de purs sorciers.

Non, ce qui comptait pour le moment était de nous reposer et de profiter du moment présent.

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant