Chapitre 18 :

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- Drago, arrête ! Cesse de lui faire du mal, tu ne peux pas faire ça éternellement !

- Dommage tu vas entendre ses cris toute la nuit...

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Drago Malefoy n'était parti que depuis quelques minutes, me laissant recroquevillée sur le lit du cachot. Seule avec mes idées et mes pensées, je murmurai :

- Comment allons-nous sortir d'ici ? Le nouvel an est dans cinq jours et nous devons encore prendre l'élément de l'air. Jamais nous n'y arriverons, jamais.

J'essayai de me redresser, en vain. La douleur que je ressentais me fit gémir de souffrance. De l'autre côté du mur, Severus qui dut supporter mes cris, s'empressa de me poser des questions. Ces mêmes questions qu'il ne cessait de répéter, ne sachant comment réagir.

Comment vas-tu ?

Est-ce que tout va bien ?

Hermione, ça va ?

Comment tu te sens ?

- Je vais bien, dis-je en articulant chaque mot.

"Dire que tu vas bien ne va pas te faire aller mieux Hermione" pensai-je.

En effet, mon dos me faisait atrocement mal, j'avais le ventre endolori et des bleus marquaient mon corps.
La douleur était tellement intense, elle me coupait le souffle.
Oui c'était ça, une douleur à couper le souffle.

Allongée les yeux rivés au plafond, j'espérais réussir à rattraper les heures de sommeil qui me manquaient et aussi me réveiller dans un hôtel ou mieux encore dans le dortoir des Gryffondors !

Ce fut un bruit assourdissant qui me réveilla. J'ouvris brusquement les yeux et vis Bellatrix, deux casseroles en main, prête à les cogner de nouveau l'une contre l'autre mais ne fit rien voyant que j'étais bel et bien réveillée. Elle ricana en voyant mon air de fille perdue. Lestrange se décala sur le côté pour laisser apparaître Lucius. Il ne lui suffit que de quelques pas à la résonance gracieuse pour se retrouver en face de moi. Je m'assis sur le lit, la tête baissée non par choix mais de fatigue. Toujours voulant aller à l'encontre de mes faits et gestes il m'ordonna de relever le menton pour le regarder dans les yeux. J'obéis à son ordre et me mis à fixer ses orbes bleus.

- Alors, Severus a posé son dévolu sur toi... me dit-il en se penchant à mon oreille. Une Granger, une élève, son élève...

Ses paroles me répugnaient. Je fermai les yeux et déglutis, fatiguée par ces évènements horrifiques, mais sa main vint claquer ma joue, faisant siffler mon oreille et aussi rouvrir mes paupières.

- J'ai dit, regarde moi dans les yeux ! s'énerva-t-il en séparent distinctement chaque mot.

Je relevai la tête dans sa direction, une larme cristalline perlant sur ma joue endolorie.

- Toutes ces larmes me donnent envie de vomir ! Regarde-moi ça !

Ne comprenant pas dans un premier temps à qui il s'adressait, je vis une personne entrer dans le cachot. Tête baissée et cachée par un capuchon, les vêtements de cet inconnu étaient cachés par une longue cape noir opaque lui donnant l'apparence d'une ombre, juste une ombre. Bellatrix et Lucius se retirèrent du cachot en laissant tout de même la porte ouverte. L'inconnu continua de se rapprocher de moi tandis que mon pouls s'accéléra. Une fois à distance raisonnable, la personne encapuchonnée retira sa cape et par la même occasion, dévoila son identité.

- Ronald ! m'écriai-je apeurée.

Il ne répondit pas et tourna la tête vers les deux adultes en disant d'un ton assassin :

-Laissez-nous. Je veux lui parler en privé.

Lucius ferma la porte sans broncher puis j'entendis leurs pas s'éloigner.

- Que fais-tu ici ? m'exclamai-je d'une voix vacillante.

J'entendis Severus m'appeler mais je ne répondis pas. Ronald, reconnaissant la voix de son ancien professeur se mit à parler en ayant baissé d'un ton après s'être accroupi auprès de moi.

- Je suis venu te sauver Hermione !

Je laissai échapper un rire nerveux.

- Si tu cherches à te faire pardonner de quoi que ce soit ça ne sert à rien d'essayer et l'alcool n'excuse rien.

- Tu peux me croire et me faire confiance Hermione, commença-t-il d'un ton calme, je suis prêt à libérer le professeur Rogue pour te le prouver. J'ai cru comprendre en écoutant une conversation entre Bellatrix et Lucius que vous étiez amants, enchaîna Weasley.

Ne me laissant pas troublée par ses paroles je l'interrogeai :

- Voyons voir ça ! Et comment vas-tu te débrouiller pour te débarrasser des Malefoy et de Lestrange ?

- Drago n'est plus là et je compte mettre les deux autres à terre.

Je lui adressai un regard dubitatif lorsqu'il se redressa pour marcher  près de la porte en métal. Il ouvrit cette dernière et demanda aux deux partisans du seigneur des ténèbres de l'accompagner dans mon cachot. Il prétendit vouloir leur poser une question à mon sujet mais saisit brusquement les deux casseroles des mains de Bellatrix lorsque celle-ci était bien concentrée. Il les fit cogner contre la tête de cette dernière faisant résonner la bruit dans toute la pièce. La violence du choc fit flancher Lestrange qui, sonnée, s'évanouit.
Lucius n'ayant pas vu Ronald venir, n'avait pas encore bougé pour riposter. Le rouquin en profita pour lui frapper l'entre-jambe à l'aide d'une des deux casseroles. Malefoy, étant désormais à terre, permit à Ronald de se ruer sur lui, enchaînant coups de poing et de casserole. Un filet de sang coula de la bouche du blond qui abandonna la poursuite de ce combat perdu d'avance. Ronald retroussa ses manches et passa une main sur son front pour en essuyer la sueur comme si son travail était fini et que celui-ci n'avait demandé aucun effort.
Pendant ce temps, j'étais restée figée de peur sur le lit en craignant de recevoir un coup de casserole à la place de Malefoy.

Je vins au corps immobile de Bellatrix pour sortir de sa robe le trousseau de clés dont je rêvais pour pouvoir enfin sortir de cette prison. Il y en avait tellement ! Cependant, seules deux clés semblaient plus usées que les autres.

Peut-être...

Après être sortis du cachot j'enfermai Lucius et Bellatrix en introduisant une des deux clés  dans la serrure. C'était la bonne ! Ce qui voulait dire que l'autre clé était sûrement celle du cachot de Sev'. À ma gauche j'insérai l'autre clé dans le cadenas de sa cellule puis tournai  deux fois  la clé dans le sens des aiguilles d'une montre lorsqu'un « clic » m'indiqua que la porte était déverrouillée.

J'appuyai sur la poignée.
Ouvrai la porte.
Je le vis alors.
Cet homme, celui que j'aimais, assit sur un lit, la tête entre les mains semblant tourner fou.
Il leva soudainement la tête en entendant du bruit puis un fin sourire illumina son visage lorsqu'il m'aperçut.

Dans les moments où nous croyons que tout est perdu, nous nous rendons compte de la puissance de l'amour qui embrase notre cœur.

Je vins rapidement m'emparer de son visage et de ses mains sous le regard jaloux de Ronald qui avait été passe un temps au centre de mon attention. Severus, lui, se braqua en voyant se dernier. Il dit en prenant son ton froid et impassible de professeur :

- Que fait-il ici ?

- Il m'a sauvée, il nous a sauvé ! Nous pouvons partir. Il n'y a plus personne, dis-je en posant ma main sur sa joue.

Severus, ne refusant pas sa liberté, accepta dans un soupire qui traduisait de la colère.

Je l'embrassai en lui chuchotant des remerciements sincères. Il me fit un sourire en levant les yeux au ciel comme il en avait l'habitude. Je le regardais avec des yeux illuminés par l'amour qui me consumait. Je ressentais quelque chose d'indescriptible qui - à mon sens - faisait de cet homme, quelqu'un de mille fois mieux que n'importe qui d'autre. Pourtant notre amour ne résultait que de plusieurs années de haine. Comment deux êtres qui ne pouvaient pas se parler poliment, se retrouvaient maintenant heureux et comblés ensemble ?

En effet, c'était un amour né d'une haine...

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREWhere stories live. Discover now