Chapitre 16 :

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Puis, la soirée suivit son cours. Entrelacés, réchauffés et amoureux.
Il n'y avait plus de place pour la solitude et la peur.

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Je me réveillai, les cheveux lâchés et coincés sous mes épaules après de nombreuses heures de sommeil. Je frissonnai en raison de mon étonnant manque de vêtements puis me tournai sur le côté, l'esprit encore embrouillé alors que celui-ci tentait de récupérer le moindre souvenir de mon dernier rêve. Je sentis alors un regard peser sur moi et me rendis compte que Severus était déjà debout adossé à l'encadrement de la porte de la salle d'eau. Je lui souris faiblement, il était vrai qu'il fallait faire usage de nombreux muscles pour réussir à esquisser un sourire, surtout si l'envie n'était pas présente. En effet, je ressentais une sensation de vide comme lors de cette soirée avec Weasley. Ne serait-ce pas mon cerveau qui se rappelait d'abord des émotions que j'avais ressenties durant mon rêve ?
Sûrement.
Malheureusement.
Nauséeuse je me levai rapidement du lit en me couvrant d'un drap pour entrer dans les toilettes. Et pourtant, rien ne voulait sortir, même pas quelques mots. Severus vint derrière moi et posa une main sur mon dos. Je m'assis alors simplement par terre, la tête en arrière appuyée contre le mur.

- Je t'ai entendue et sentie beaucoup bouger cette nuit 'Mione, s'inquiéta-t-il.

Je fis ce même effort pour lui sourire.

- Tu disais son nom, puis tu te calmais. Je n'ai pas réussi à dormir de la nuit, ajouta Severus.

Je le regardai d'un air désolé alors qu'il s'accroupissait à mes côtés.

Son nom...

C'était donc de Ronald dont j'avais rêvé.

J'apportai lentement ma main à mon front. Pourquoi mon subconscient me faisait subir ce cauchemar encore et encore ?

Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne laisser aucune larme couler.

Je ne voulais - enfin il ne fallait - pas qu'elles coulent.

- Ne pleure pas, murmura-t-il.

"Non, ne pleure pas. Ce n'est pas parce qu'il t'a dit de ne pas pleurer que tu vas pleurer ? Non ? Ne pleure pas. Ne pleure pas. Oublie. Oublie. pleure..."

Je sentis ses bras m'envelopper comme un koala s'accrochant à son arbre. Inspiration par le nez, expiration par la bouche, qui en plus de rejeter l'air de mes poumons, laissa une larme glisser de son réservoir.

Nous étions dans la même position depuis quelques minutes maintenant lorsqu'il se leva avec un visage encore plus éteint que d'habitude pour ensuite me laisser seule. Je passai mes mains sur mon visage, effaçant les gouttes salées de la surface de ma peau.

"Je vais y arriver. Souris, Hermione. Souris. » m'encourageai-je.

Lorsque j'entrai dans la chambre, je vis Severus assit sur notre lit avec la tête nichée au creux de ses mains. Je m'approchai, par petits pas. Je me mis à genoux, face à lui, et pris ses mains pour dégager son visage. Il avait le regard brillant mais en même temps aussi profond que du Vantablack.

Il avait le regard triste.

Je posai mes mains sur ses genoux pour m'approcher davantage afin de déposer un baiser sur ses lèvres. Je le sentis soupirer puis ses mains vinrent sous mes bras pour me porter contre lui, me serrant fort et avec assurance. Je passais mes mains autour de son cou et lui chuchotai à l'oreille :

- Je vais bien. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Il me répondit à voix basse :

- Je me sens impuissant face à ta fragilité et à tes problèmes qui te tourmentent.

"Mon coeur bat si fort, si fort que ça me fait mal ,si fort que je ne sais pas comment le calmer."

- Je t'ai entendu toute la nuit en train de marmonner dans ton sommeil, de gigoter à droite, à gauche. Le cauchemar semblait tourner en boucle et tu ne voulais pas te réveiller. J'étais impuissant face à ça et je n'arrivais pas à te calmer ! continua-t-il en haussant un peu le ton.

Il fit une pause puis reprit :

- Je suis désolé.

- Je vais bien. Tu n'as pas à t'inquiéter, répétai-je.

"Serait-ce lui ou bien toi que tu essayes de convaincre ?"

Je vais bien. J'allais bien.

J'apportai le geste à la parole en l'embrassant avec plus d'entrain. Dans un jeu mêlant des "Oui professeur" à des "N'est-ce pas Miss Granger ?", nous ne cessions de nous embrasser comme en manque de notre partenaire.

- Se reposer semble ennuyant vous ne trouvez pas ? fit Sev' d'un air malicieux.

- Il est vrai que n'importe quelle autre activité serait de loin plus intéressante, professeur.

- Que proposez-vous, Miss Granger ? demanda-t-il, le regard pétillant.

Je le regardai le rouge aux joues. Ceci ne me ressemblait pas et pourtant je me laissai prendre au jeu. Étais-ce mal ? Peut-être. Est-ce que je me sentais à l'aise ? Pas vraiment. Est-ce que j'en avais envie ? Maintenant ? Pas du tout.

Je fermai les yeux, les oreilles emplies de bruits de gifles et d'insultes claquant des deux côtés.

"Ron... Ron... RON !!!"

Je revins soudainement à la réalité et me rendis compte que j'étais toujours sur Severus tandis que des larmes avaient repris leur coulée.

- Tu veux qu'on en parle ? me proposa Severus.

Sans lui répondre , je commençai le récit de ces cauchemars qui me tourmentaient. De ces coups qui claquaient et ces menaces qui immobilisaient.

Non, non, non.

Je ne veux pas.

N. O. N.

Un mot parfois si difficile à assimiler.

Pendant que je parlais, je pleurais à chaudes larmes. Elles ruisselaient sur mes joues à présent trempées. Devoir expliquer ces scènes, c'était comme les revivre.

J'étais dans ces bras, il me caressait les cheveux pour me montrer sa présence, ses encouragements et son soutien.Parfois, je sentais ses doigts se tendre autour d'une mèche de cheveux.

Menaces de mort.

Joie.

Non désarroi.

Une fois mes funestes paroles envolées dans l'air, Severus prit la parole l'air déterminé :

- Quand nous rentrerons dans notre monde, ces jeunes hommes paieront pour leurs actes. Je pourrai témoigner et aucun de Weasley ou même Malefoy ne s'en sortira innocent.

- En quoi vas-tu témoigner ? m'interrogeai-je.

- C'est moi qui t'ai soignée des blessures causées par ces deux agressions, expliqua-t-il calmement. Je te le promets, ils ne resteront par longtemps à Poudlard.

- Mais je ne veux pas ! m'exclamai-je. Je ne veux tout de même pas gâcher leurs vies !

- Mais, ils ont gâché la tienne !

Je continuai de les défendre, dominée par un altruisme consumant. J'avais foi en chaque part de bonté en tout être humain.

- Hermione, je ne pense pas que tu aies les idées bien claires. Tu devrais te reposer et rattraper tes heures de sommeils. S'il te plaît, écoute-moi.

Je soupirai alors qu'il attrapa mon visage par le menton pour le regarder sous tous les angles.

-Repose donc ce beau visage, dit Severus d'une voix étonnamment voluptueuse.

Il tenta de m'embrasser mais j'esquivai en disant d'un ton taquin :

- Je suis navrée professeur mais mon conjoint m'a conseillé de dormir.

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREWhere stories live. Discover now