1: Le meurtre

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Les douze coups de minuits retentirent, lorsque l'on entendit un bruit horrible, suivit d'un cri strident.
Ce cri était de ceux qui vous glaçait le sang, et qui pouvait vous épouvanter pendants plusieurs jours.

Bradford, couvert de sang, reprenait son souffle, assis sur un rocher, tenant dans sa main droite une tête grisâtre qu'il retenait par ses longs cheveux, et dans sa main gauche, un petit mouchoir blanc pour essuyer son front dégoulinant de sueur.

A coté, nous pouvions apercevoir la rousse jouer avec le cadavre de la chose décapitée, et Victor, terrorisé, une hache à ses pieds.

Dans ce marécage régnait alors une odeur putride de mélange de vase, de sang, et d'animaux en putréfaction.

Six jours auparavant, le 14 juin 1863, il n'était pas encore minuit, que tous les habitants du petit village de Cirencester, à Gloucestershire, étaient attroupés dans un coin d'une petite ruelle.

Les hommes cachaient les yeux de leurs enfants à cet horrible spectacle sanglant, et les femmes, toutes délicates qu'elles étaient, menaçaient de s'évanouir à tout moment.

Parmi cette foule, un homme brun se démarquait.
Contrairement aux personnes du villages qui, alarmés par les cris, étaient sortis sans vraiment se changer, lui, était habillé d'un costume des plus délicats, agrémenté d'un haut de forme tout à fait à la mode pour son époque, et d'un petit monocle qui semblait d'or finement ciselé.

Cet homme, en plus d'être très bien habillé, dépassé la foule d'au moins une tête, ce qui le rendait légèrement voyant.

Le brun s'avança, suivit d'un jeune homme gringalet aux cheveux noirs qui devait avoir à peine la vingtaine.
Devant eux se jouait une scène abominable, et pourtant harmonieuse. Jamais personne n'avait vu scène de crime si parfaite.

Le cadavre de la jeune femme blonde ensanglanté avait été délicatement assis sur le genoux de l'homme à la gorge tranchée, et le garçonnet blond, qui devait surement être leur fils, avait été assis par terre avec un petit train entre les mains. Le rouge de l'hémoglobine donnant un ton chaud à la scène.

Leurs vêtements avaient étés changés, nous pouvions le remarquer grâce à l'abondance de sang sur le reste de leur corps, et qui était presque inexistant sur les vêtements, qui par ailleurs, étaient du style de la décennie précédente, voir plus.

L'inspecteur Bradford demanda aux autorités qui étaient sur place de faire partir les villageois, et ensuite de leur expliquer, à lui et à son apprenti, ce qui s'était passé exactement.

Quelques dizaines de minutes plus tard, tous les habitants étaient rentrés chez eux, et les policiers, s'essuyant constamment le front à cause de la chaleur pesante qui régnait, s'avancèrent vers les deux individus qui, en les attendants, avaient déjà commencés à examiner la scène de crime.

-Nous voilà enfin seuls. Soupira le gros homme chauve qui s'approchait des inspecteurs.
Si ce n'est pas trop indiscret, pouriez vous me dire qui vous êtes?

Le plus jeune se retourna, et avec un grand sourire tendi sa main au policier.

-Je m'appelle Victor Smith, et voici l'inspecteur Andrew Bradford. Disait-il de la plus belle voix qu'on eu jamais entendu.

Pour dire vrai, le jeune homme avait un quelque chose dans son atitude, sa manière de se vétir, et même son être tout entier, qui était tout aussi charmant que sa voix.

Le gros homme un peu désarçonné par ces deux personnages leur demanda ce qu'ils faisaient ici, et c'est tout naturelment que Bradford se retourna, du sang sur les mains, et que, de son regard si singulier, détailla le policier sans lui répondre. 

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A SUIVRE

Tome 1: meurtres a CirencesterWhere stories live. Discover now