Nutella Girl [En Pause]

32. Action ou vérité

==============================

ACTION OU VÉRITÉ

Ou pourquoi je déteste ce jeu

==============================

Action ou vérité est un jeu joué par, soi-disant, tous les jeunes du mooonde entiiier.

Chacun leur tour, les participant doivent décider s'ils veulent répondre à une question (généralement très gênante) ou réaliser un gage (encore plus embarrassant).

Le jeu se réalise parfois avec une bouteille (d'alcool, bien sûr) vidée juste avant par les participants et dont le goulot fait office d'aiguille sélectionnant la victime au hasard. Un peu comme à la roue de la fortune, sauf que tu perds à tous les coups.

Car si le jeu commence de manière assez anodine avec de gentillettes questions du type « quelle est ta chanson préférée » ou « si tu pouvais devenir invisible, qu'est-ce que tu ferais ? », la tension monte rapidement avec des « que penses-tu de ton voisin de droite ? », « aimerais-tu embrasser ton voisin de gauche ? », « aimerais-tu coucher avec la personne en face de toi ? ». Les gages sont du même acabit.

À tous les coups, ça dégénère. Il n'y a qu'à regarder tous les films américains sur ce thème pour s'en convaincre.

Les seules raisons logiques pour qu'un être normalement constitué veuille y jouer sont, d'après moi :

— Avoir l'air cool et se faire accepter par le voisin de droite,
— Ridiculiser la personne en face,
— Essayer de pécho la voisine de gauche.

Bref ce jeu n'a pour utilité que de créer du malaise et a probablement traumatisé des millions de jeunes trop naïfs de par le monde.

C'est pourquoi j'invite à la rébellion tous les ados suffisamment intelligents pour comprendre ces arguments. Ensemble, militons pour l'interdiction de cet horrible jeu !

====================================

C'était un petit interlude sponsorisé par l'amicale des ados coincés (ceux en face, en général)

====================================

Qu'Anthony me propose de jouer à action ou vérité avait de quoi me surprendre et me mettre très mal à l'aise, d'autant plus que je ne comprenais pas s'il me considérait comme la personne en face ou de gauche (celle d'en face, vu ma popularité, c'était peu probable (oui ok, celle de gauche, c'est aussi très présomptueux...)).

Cependant, pour ma plus grande (mal)chance, Anthony avait une manière très particulière de jouer à ce jeu.

— Allez, c'est moi qui commence. Je choisis... Vérité, a déclaré Anthony en me montrant toutes ses dents.

— Tu... heu... tu veux que je te pose une question ? ai-je balbutié.

— Non. Dans ma version du jeu, c'est moi qui pose les questions.

Je crois que c'est la version sicilienne du jeu.

— Alors, dis-moi, Alice, qu'est-ce que tu sais à propos de la mozzarella ?

J'ai eu comme un frisson en comprenant que j'étais en train de subir un interrogatoire en bonne et due forme. Comme je le soupçonnais depuis des années, Anthony était très probablement un mafieux habitué à ce genre de pratiques et, visiblement, il n'hésitait pas à me menacer devant mon propre plat de coquillettes !