Tome III : Après le Crépuscule [Link x Reader]

Chapitre 17 - Course poursuite

« Tp ! Qu'est-ce que tu fais ! » s'écria Midona. Je ne l'écoutai pas et attendis que la jument soit assez proche de moi. Link sembla me remarquer à la dernière minute et ses yeux s'écarquillèrent de terreur alors que sa monture venait vers moi. Il cherchait un moyen de l'arrêter avant de m'atteindre. Nous savions tous les deux qu'elle me piétinerait. Lorsqu'il tira sur les rênes, l'effet fut inverse et elle accéléra encore. Je plongeai mes yeux dans ceux d'Epona qui étaient exorbités et pris une inspiration. Je chantai le plus fort possible l'air qui était censé apaiser la jument. Pourtant, elle ne sembla pas le reconnaitre. Je fermai les yeux et tentai de pousser un peu plus ma voix. J'étais sûre que je ne me trompais pas. Je l'avais entendu trop de fois. Les secondes s'écoulèrent lentement et pourtant, j'avais l'impression que tout allait trop vite... Soudain, je perçus un piétinement devant moi et un souffle chaud sur mon visage. J'entrouvris un œil et me retrouvai face à face avec le museau de la jument. Ma voix mourut dans ma gorge et je baissai mes bras, comme si une intense fatigue venait de me prendre.

« Tu es malade ! » s'écria Link en descendant. Il ne lâcha pas les rênes car elle paraissait encore agitée. « Tu n'aurais jamais dû te mettre en travers ! Qu'est-ce qu'on aurait fait si jamais elle ne s'était pas arrêtée ?! Qu'est-ce que j'aurais fait, hein ?! » hurla-t-il. Je le fixai, démunie, alors que Midona nous rejoignit

« Eh, calme-toi, elle vient quand même de te sortir d'une situation délicate » intervint-elle en croisant ses bras.

« Tu es mal placée pour parler Midona ! Tu aurais dû la retenir ! Et si Epona ne s'était pas arrêtée ?! » continua-t-il. Il tremblait de rage ou de je ne sais quoi d'autre et je fus surprise. Il n'avait jamais été aussi furieux et n'avait jamais osé parler ainsi à la twili. Je commençai à m'énerver mais ne dis rien. Il était sûrement stressé à cause de son expérience.

« Ecoute Link, tout va bien et tu n'es pas blessé, c'est ce qui compte non ? » dis-je en me rapprochant. Il recula d'un pas et posa ses yeux sur moi. Ils paraissaient presque plus foncés à cause de sa colère.

« Non ! Tu es inconsciente à toujours agir comme ça ! » me lança-t-il avant de passer les rênes par-dessus la tête d'Epona et de retourner vers notre chambre. La porte claqua derrière lui et manqua de se dégonder. J'accusai le coup en fermant les yeux. Je criai de colère et de frustration.

« Ne prend pas ce qu'il dit à cœur, il a juste eu peur que tu sois percutée... » tenta Midona. Je lui jetai un regard noir.

« Ouais, et bien, il n'avait pas à réagir comme ça. Un simple merci aurait été suffisant non ?! Il n'avait pas besoin de me crier dessus. La prochaine fois il pourra se rompre le cou tout seul ! » éructai-je en tournant des talons alors qu'elle disparaissait. Au moins, il n'avait pas remarqué que j'avais utilisé le chant d'Epona. J'allais m'éloigner à grand pas quand les enfants vinrent à ma rencontre.

« Tp ? Tu vas bien ? » s'écria Anaïs en arrivant en première. J'hochai la tête d'un coup sec et Fénir regarda derrière moi.

« On vous a entendu crier avec Link, y'a un problème ? » demanda-t-il curieux. Je contractai ma mâchoire et reçus un regard interrogateur de la part du prêtre qui venait d'arriver.

« Le problème c'est que monsieur je-suis-le-héros ne sait pas être un peu reconnaissant ! » grondai-je. La porte de l'auberge s'ouvrit à ce moment-là et je me retournai. Il se renfrogna en entendant ma phrase et se mit en selle.

« Désolé de ne pas être assez parfait pour toi ! » Il fit faire demi-tour à Epona sur ces mots acerbes et la lança au galop. Je me retins de l'appeler et le vis disparaitre au bout de l'allée. Je sentis une pression sur ma tunique et baissai les yeux vers Fénir qui tirait un morceau de tissu.