On est samedi, il est 20 heures, et je ne sais toujours pas si je vais aller retrouver Arthur au Lagoon. Franchement, l'alcool en moins, je le sens moyen son plan. C'est clair qu'hier soir, j'avais le feu comme jamais et j'aurais pu prendre ce mec dans n'importe quel coin de la boîte, mais là, je ne suis plus sûr de rien. J'y vais ? J'y vais pas ? Si je ne redoutais pas tant la gueule de bois, je me vautrerai sans doutes dans mon canapé avec une bonne bouteille de Vodka comme ma vieille tante Cristina. Je doute franchement que ce soit la meilleure solution pour moi. Dans le genre ivre et dépressif, j'ai déjà donné !
Plus sérieusement, je pense que l'idée de merde du siècle revient quand même au jour où j'ai accepté Will dans ma vie. Et voilà que je remets ça ! Will par-ci, Will par-là. Il commence vraiment à me pourrir l'existence celui-là. Comment est-ce que je suis censé avancer et regarder devant si ce connard s'incruste sans arrêt dans ma tête ? C'est mission impossible !
Oh tiens, Tom Cruise c'est plutôt sympa pour détourner mon attention de Mister Paterson...
Bon et un petit verre aussi, ça va le faire ! Un seul verre n'a jamais fait de mal !
Persuadé d'avoir perdu mes couilles entre le Evy's et mon appartement hier soir, je prends la décision de ne pas me rendre au Lagoon.
Faudrait peut-être que je pense à aller récupérer mes burnes sur le trottoir un de ces quatre...
Je prends donc mon téléphone et appelle Jake pour connaître ses plans pour la soirée. Lui saura m'occuper l'esprit et me faire passer un bon moment. Malheureusement, mon pote est sur répondeur. Plutôt étrange pour un samedi soir. Bref, plan B ! Je cherche alors le numéro d'Eddy dans mon répertoire et l'appelle.
— Hey Vaskov ! Comment ça va ? dit mon collègue enjoué.
— Ça va... Tu fais quoi ce soir ? J'ai pas de plan, faut que je bouge.
— Bah je retourne au Evy's avec des potes de Harvard.
Oh la merde ! Passer ma soirée avec des petits cons fraîchement sortis de l'université, très peu pour moi. Et si les amis d'Eddy sont comme lui, je finirai sûrement avec la corde au cou au bout de trois heures. J'adore Eddy, mais il n'en faut qu'un comme lui en même temps si tu ne veux pas finir barjo. Je les connais les jeunes diplômés comme lui, ça pète plus haut que son cul et ça balance des vannes de premier de la classe. Ils pensent tous avoir toute la planète à leurs pieds. Ouais être un bon avocat c'est une sorte de super pouvoir. On sauve les gens d'une situation compliquée et c'est gratifiant. Mais eux, ils ne sont pas encore capables de se dire qu'ils sont bons. Ce n'est pas à eux de l'affirmer mais bien à leurs clients. Mais ça, ils le comprendront bien assez tôt. Réussir l'examen du barreau c'est bien, mais trouver une bonne place et la garder c'est mieux. Faut savoir s'écraser cinq minutes et redescendre de son trône. Moi, j'ai galéré pour arriver là où je suis aujourd'hui. Papa et maman n'étaient pas là pour me payer cette chère Harvard. Ils ont préféré rester en Russie dans ce qu'ils connaissaient déjà. Alors que moi, je savais depuis tout petit que je voulais être avocat et vivre à New-York. Mes parents se sont saignés pour pouvoir m'envoyer ici vivre mon rêve. J'ai alors vécu chez ma tante Cristina dans cette ville dès mes quatorze ans. Pas facile de s'intégrer à cet âge là dans un pays inconnu où on ne parle pas la même langue. J'avais beau avoir un niveau pas trop dégueulasse en anglais, une fois sur place, ce n'est pas franchement pareil. Mais je me suis battu pour obtenir tout ce que j'ai voulu. J'ai travaillé, travaillé et travaillé encore plus dur. J'ai enchaîné les petits boulots dès que j'ai pu pour les frais de mon entrée à l'école de mes rêves. Cristina m'a elle aussi beaucoup aidé dans mon projet. Il était hors de question que mon rêve s'effondre après tous les sacrifices de ma famille, et les miens. Aujourd'hui, je suis fier de moi, et je ne remercierai jamais assez mes parents. Sans eux et leur amour, je n'aurai pas été capable de vivre la vie que j'ai maintenant. J'ai les moyens de les faire venir ici, largement, mais ils ont toujours refusé ma proposition. Ils aiment leur pays malgré tout et ne sont pas près à tout lâcher comme moi. Du coup, j'essaie d'aller les voir le plus souvent possible quand mon planning me le permet. Ce n'est jamais simple de me libérer maintenant. Mais ils méritent amplement que je m'en donne les moyens. Eux aussi sont très fiers de moi, et je ferai tout ce que je peux pour que ça continue. Le seul bémol, d'après mes parents, c'est que j'ai perdu presque tout mon accent russe. Étant arrivé jeune aux États Unis, c'est assez courant. Mon russe est toujours impeccable en revanche. Ma tante tient dur comme fer à me faire parler dans ma langue natale à chaque fois.
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If You Accept Me (MxM)
Romance[Spin off de "If you want me"] Sven Vaskov, brillant avocat de 28 ans chez "Adams" fait l'heureuse rencontre d'Arthur lors d'une soirée alcoolisée. Notre beau blond tombe immédiatement sous le charme de ce brun charismatique et diaboliquement mystér...
